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EAN : 9782889790067
384 pages
PVH éditions (07/03/2024)
3.38/5   4 notes
Résumé :
Barne Mustii est un employé de bureau sans histoire, dans un monde de fantasy moderne. Lorsque son tyrannique patron gobelin se met à le harceler, il décide de contacter les syndicats. Il ignore encore que cet évènement anodin le mènera à entreprendre une véritable guerre des classes contre le capital orquo-gobelinesque, aidé de Carmalière, le mystérieux magicien-syndicaliste.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Barne Mustii est un petit employé de bureau humain ordinaire, malmené par son supérieur gobelin. Mais bon, qui ne l'est pas de nos jours ? Il faut bien accepter les choses pour gagner de quoi vivre non ? Un jour cependant, c'est une pique de trop qui poussera Barne à prendre contact avec un syndicat pour envisager une plainte pour harcèlement. Terrible erreur, puisqu'en plus d'être un repaire de gauchistes, la cellule syndicale se servira de son cas pour tenter de mettre la main sur une arme légendaire capable de renverser le pouvoir en place.

L'histoire se passe donc dans un univers d'urban fantasy, copieusement arrosé par des références politiques modernes (et plutôt françaises). Toutefois, si les nombreux clins d'oeil sont facilement identifiables, le monde possède sa propre cohérence, et on a droit à des explications historiques qui expliquent les trajectoires des peuples orques, humains, nains, elfes… qui expliquent la situation actuelle. Pas la peine de lire Libération tous les matins pour comprendre l'intrigue.

Car on l'aura également compris : il vaut mieux ne pas être totalement allergique aux thèses progressistes de gauche avant de commencer la lecture. On parlera de syndicats, de non-binarité, de lutte de classes, de fascisme, et des effets dévastateurs du capitalisme sur l'environnement et les libertés individuelles.

L'intrigue semble fortement s'inspirer des jeux de rôle : déjà par l'équipe se met en place, avec un magicien capable de lancer des sorts puissants, une fée spécialisée dans le soin, un humain multi-tâche, … On oscille ensuite entre « quêtes intermédiaires » où les personnages sont beaucoup dans l'action, entrecoupées d'intermèdes où ils développent plutôt leurs relations sociales. Simple, mais efficace.

La quatrième de couverture m'avait intrigué, et le livre correspond exactement à mes espoirs. L'auteur a réussi à éviter l'écueil de la caricature trop outrancière (tant qu'on n'est pas bien ancré à droite en tout cas, sinon j'imagine qu'on lèvera les yeux au ciel plus d'une fois devant les passages qui parlent de grand soir et d'asservissement au grand patronat) et des clins d'oeil trop appuyés : on ne peut ne rien connaître à l'actualité politique française et passer un bon moment avec ce livre. J'aurais apprécié que l'auteur aille encore un cran plus loin et propose un monde sans aucune référence contemporaine directe, un peu à la Pratchett et son Disque-monde… mais quand on a dit ça, c'est mettre la barre vraiment très haut !
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Un humain maltraité par un patron tyrannique se retrouve à faire équipe avec une fée, une elfe, une naine, un gnome et un·e magicien·ne, et ce qui devait initialement n'être qu'une procédure aux prud'orques va bientôt se muer en grande quête pour libérer le peuple opprimé de la domination du complexe orco-gobelinesque.

Mêler heroic-fantasy et lutte des classes, l'idée était alléchante et c'est pour cela que j'avais demandé l'ouvrage lors de la Masse Critique de mars. Sur le fond, rien à redire, l'ouvrage tient parfaitement ses promesses. La forme peine malheureusement plus à convaincre.

Le texte était initialement un feuilleton publié en ligne (https://grisebouille.net/working-class-heroic-fantasy/) et il manque à cette version papier un travail éditorial qui permettrait de redynamiser l'ensemble, notamment en allégeant beaucoup de passages très démonstratifs. En l'état, le style assez plat et l'enchainement très linéaire des péripéties (une rencontre/un donjon/une rencontre/un donjon/etc... ) rendent la lecture plutôt laborieuse (j'ai failli abandonner en cours de route et c'est dommage, les choses s'accélèrent un peu sur la fin, qui est assez satisfaisante).

Enfin, pour la peine je vais plutôt aller relire un Pratchett (qui a beaucoup, et bien écrit sur ces questions) ou mon adaptation du Capital en manga.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
— Aujourd'hui, nous essayons de corriger nos erreurs. De reprendre la lutte mise entre parenthèses par l'illusion du bonheur néolibéral. De remettre sur pied l'alliance entre classes moyennes et classes populaires qui ne sont ennemies que dans le cadre d'un système absurde. Aucune excuse ne saura réparer des décennies de renoncement, et pourtant je vous les présente, voilà : nous sommes coupables d'avoir effacé les classes populaires de notre regard pendant si longtemps ; nous sommes coupables d'avoir alimenté un entre-soi de petites bourgeoisies méfiantes envers les plus pauvres ; nous sommes coupables d'avoir participé à la mise au banc de la société des plus démunis, aveuglés par nos différences de culture et par un mépris de classe dont nous refusons trop souvent de voir l'existence. Pour tout cela, je vous présente mes excuses.

Il y eut un mouvement de flottement. Carmalière avait puisé dans ses dernières réserves d'énergie pour réussir à déclamer son discours clairement et sans interruption. Iel semblait maintenant plus bas que terre et prête à sombrer à nouveau dans un coma d'une durée indéterminée.

Jasione fit un signe d'impatience de la main et dit simplement :
— Ouais... eh bah le refaites plus.
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– Excuse-moi. T'en as dans la caboche, la môme, ça m'a toujours plu. Jamais compris pourquoi t'étais toujours fourrée avec le vioc.

– Quant à moi, je n'ai jamais compris pourquoi tu t'obstinais à refuser de nous rejoindre, répliqua Amélise. Tu serais un sacré atout pour la fédération.

– Ni dieu ni maître, grommela l'ogre, ça te dit quelque chose? Pi franchement, ça aurait l'air de quoi, un ogre sans emploi qui se syndique? Pour faire quoi, en plus? Tremper dans ses combines foireuses? ajouta-t-il en indiquant Carmalière d'un mouvement de tête. Me retrouver un samedi midi couvert de merde à chercher une planque au milieu de la capitale de Grilecques?
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Il feignit l'indifférence et se mit au travail. Un travail qui consistait principalement à s'efforcer d'en faire le moins possible tout en se plaignant d'être débordé en permanence. Il avait cessé de se sentir coupable lorsqu'il avait compris que la grande majorité des employés de cette entreprise faisait de même... tout comme la grande majorité des employés de bureau de la Terre de Grilecques, maintenant qu'il y pensait.
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En plus, j'ai pas franchement une gueule de prince. Par contre, je sais qu'j'aurais plus jamais une gueule de serf.
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