AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Découvrez les meilleures listes de livres


Le Marquis de Sade en quelques livres
Liste créée par anaisbabelio le 12/09/2014
8 livres. Thèmes et genres : sadisme

Une occasion de redécouvrir les différentes études réalisées sur le sulfureux libertin.



1. La passion de la méchanceté
Michel Onfray
3.74★ (92)

S’il est un mythe à déconstruire, c’est bien celui du marquis de Sade, porté aux nues par l’intelligentsia depuis le début du XXème siècle. Comment a été construite la légende du divin marquis? Contre la vérité des faits historiques, contre la justice (qui l’a emprisonné pulsieurs fois), contre ses propres écrits mêmes, Sade est devenu un modèle, un sage visionnaire, un philosophe précurseur du XXème siècle. Il a inspiré et passionné un nombre incalculable d’intellectuels, de Breton à Bataille, de Barthes à Lacan, de Deleuze à Sollers. Comment est-il possible qu’à quelques rares exceptions près, le Marquis soit devenu l’idole de tous? On doit ceci à Apollinaire, rédacteur de la préface hagiographique d’un recueil de textes de Sade choisis (par lui-même) en 1909. Il construit ainsi, sans grande connaissance des oeuvres de l’auteur, le mythe du marquis, qui tient lieu d’histoire. Parce que les mots et les faits doivent primer sur les légendes poétiques, Michel Onfray entreprend sa contre-histoire. Il rappelle combien Les 120 journées de Sodome sont d’une perversité abjecte et procèdent d’une pulsion de mort ; il souligne que Sade est un Jacobin d’occasion, méprisant le peuple dans ses écrits et converti par opportunisme ; que ses actes de délinquants sexuels ne sont ni des détails ni des » badinages » mais des comportements cruels et barbares plusieurs fois condamnés (et plusieurs fois étouffés), etc. Contre-légende après contre-légende, il pose des pierres dans le jardin de Sade et de ses partisans aveuglés.
2. Un portrait de Sade
Raymond Jean
3.86★ (19)

A égale distance de l'accusation d'infamie proférée à voix basse, au Mr siècle, par un Charles Nodier, et de l'apologie du divin marquis proposée par les surréalistes au XXe, Raymond Jean reconstitue et raconte ici la vie du marquis de Sade avec la patience, la curiosité et la jubilation de l'universitaire qui, pas un instant, ne perd son sujet de vue ou ne s'écarte des documents. Car Sade n'est "ni monstre, ni fou, (...) ni spectre, ni statue", écrit Raymond Jean dans sa préface, mais "un homme profondément enraciné dans son temps, même s'il l'a dépassé, par sa démesure, d'une manière prodigieuse". Ce livre est aussi celui d'un écrivain qui se penche sur l'oeuvre d'un autre écrivain. Chaque fois qu'un texte, une lettre, un livre marquent la carrière de Sade, Raymond jean en propose l'exégèse en connaisseur. La double démarche que voilà fait ainsi le prix d'un "portrait" d'autant mieux venu qu'on ne possède plus de Sade la moindre représentation. Un portrait de Sade a été publié par Actes Sud en 1989.
3. Entretien avec le marquis de Sade
Noëlle Châtelet
3.00★ (13)

De Sade on connaît surtout... le sadisme, et la démesure d'une oeuvre considérée parmi les plus noires de la littérature. Cet entretien fictif entre Noélle Châtelet et le marquis de Sade (questions inventées et réponses puisées dans les écrits du marquis) permet de dépasser les a priori, les procès hâtifs que Sade a lui-même entretenus par ses provocations et sa complaisance dans la cruauté, et de faire la part entre la complexité de sa personne et l'outrance de ses personnages. Grâce aux questions stimulantes de Noëlle Châtelet, on découvre comment Sade s'inscrit, à sa façon, dans l'aventure intellectuelle des Lumières, et le rôle théorique qu'il joue pendant la Révolution française et lors des premiers pas de la République. Avec le pessimisme d'un homme le plus souvent privé de liberté, il se plaît notamment à disserter sur les grands débats du siècle : le despotisme, la religion, la place de l'homme dans la nature, la toute-puissance de l'instinct sur la civilisation, la relativité des lois, la liberté sexuelle des femmes, la suppression de la peine de mort, le principe de laïcité, etc. Autant de sujets qui interrogent encore notre époque. Converser avec Sade aujourd'hui, deux siècles après sa mort : une manière nouvelle et originale d'approcher l'homme et sa pensée.
4. Pourquoi le XXème siècle a t-il pris Sade au sérieux ?
Éric Marty
Après la prison et l'internement, après l'oubli au XIXe siècle, Sade apparaît, au XXe siècle, comme une référence majeure, jusqu'à devenir, à partir des années cinquante, dans une sorte d'évidence partagée par l'ensemble de la Modernité, l'objet d'une véritable passion intellectuelle. " Pourquoi le XXe siècle a-t-il pris Sade au sérieux ? " À cette question, on pourrait répondre par une autre. Par exemple : d'où vient qu'au XXe siècle, le sujet pervers, celui de la transgression extrême, fascine les Modernes, et semble leur fournir une issue aux impasses de l'Histoire et un modèle culturel, esthétique, philosophique, politique pour penser ces impasses et s'en affranchir ? Ou encore : si, au XXe siècle, la pulsion de mort se manifeste comme une tendance fondamentale de l'humanité moderne, Sade, ne peut-il pas alors apparaître comme l'annonciateur, le prophète et le récitant de cette rupture décisive dans l'Histoire ? Ou enfin : jusqu'à quel point peut-on être sadien ? Qu'est-ce qui retient certains, après l'avoir été passionnément, de l'être tout à fait ? En quoi le fait de le prendre au sérieux peut provoquer l'insoutenable jusqu'à retourner la fascination en abjuration ou en oubli ? Au milieu des années 70, Pier Paolo Pasolini sonne la fin de cette singulière fête sadienne avec son terrible Salò ou les 120 journées de Sodome. Auparavant, Adorno, Klossowski, Bataille, Blanchot, Foucault, Lacan, Deleuze, Sollers, Barthes et d'autres, ont donné leur vision et leur lecture de Sade, faisant de lui un personnage fondamental de leur aventure intellectuelle qui est aussi une aventure personnelle. Le temps est venu, avec le recul, d'interroger cet engouement qui nous concerne profondément et peut-être plus que jamais.
5. Sade mon prochain, précédé de "Le Philosophe scélérat"
Pierre Klossowski
4.00★ (22)

La publication en 1947 de « Sade mon prochain » a été décisive pour l'entrée de Sade dans la réflexion contemporaine. Ce texte a été réédité en 1967, précédé de « Sade ou le philosophe scélérat ». À vingt ans d'intervalle, l'évolution intellectuelle de Pierre Klossowski à propos de Sade est passionnante. En 1947, l'athéisme sadien lui paraissait foncièrement inspiré par l'opposition radicale à la théologie. En 1967, il estime que le fait primitif, générateur de l'oeuvre sadienne, est la perversion présente chez l'auteur des 120 journées nées de Sodome. Qu'est-ce donc que le sadisme de Sade ? Quelle est la fonction de la raison dans la perversion ? L'effort de Sade consiste à parler de l'incommunicable anomalie selon les normes rationnelles de l'athéisme. Mais que signifient de telles normes, que signifie l'athéisme, quand ils sont ainsi liés structurellement à la perversion ? Un livre qui « explique » à la fois Sade et sa réception chez les modernes.
6. Les 100 leçons de Sade (Le livre de Sade) : Aux jeunes gens et jeunes filles de bonne volonté
Alice Deparis
3.67★ (22)

Nous pensons notre époque libérée. Nous pensons n'avoir rien à apprendre de nos ancêtres en matière de sexualité. Nous pensons toujours être si modernes. Mais qui oserait écrire aujourd'hui ce qu'a écrit le Marquis de Sade au XVIIIe siècle? Ce qu'a fait le Marquis et que personne ne faisait, c'est dire (et faire) tout haut ce que tout le monde disait et faisait tout bas. Car toute sa vie, s'il y a bien une chose qu'il a pourfendue, c'est l'hypocrisie... Voilà pourquoi le Marquis a passé presque les deux tiers de sa vie en prison. Et c'est de derrière ses barreaux qu'il a écrit son oeuvre extrémiste, iconoclaste et qui, de fait, annonce notre modernité dans son matérialisme le plus exacerbé. Avec Sade, l'impensable est pensé...
7. Sade vivant
Jean-Jacques Pauvert
4.67★ (20)

Plus encore qu'Une innocence sauvage, premier tome de Sade vivant, ce deuxième volume modifie, parfois du tout au tout, l'image conventionnelle de Sade et ce qu'on pensait savoir de sa vie - et de son oeuvre. Pour la première fois, sont mises au jour les véritables raisons de sa longue détention (sept ans au fort de Vincennes, cinq ans et demi à la Bastille). Raisons juridiques au départ, mais ensuite, totalement ignorées jusqu'ici, raisons littéraires. Le comte de Sade, d'ailleurs (et non le marquis) n'a jamais été condamné à quoi que ce soit... Non, ce n'est pas en prison que Sade a commencé à écrire, et il y a écrit beaucoup moins qu'on le prétend. La genèse de son oeuvre de prison est suivie ici pas à pas pour la première fois et l'on peut enfin comprendre Sade. Non, après sa libération de 1790, Sade n'a pas passé les premières années de la Révolution comme le petit-bourgeois frileux et opportuniste qu'on nous présente généralement. Son rôle révolutionnaire a été au contraire extraordinairement actif, au côté, non pas des Jacobins au pouvoir, mais des plus extrémistes des forces nouvelles : les Sans culottes. Et ce n'est pas pour "modérantisme" qu'il est arrêté en décembre 1793, mais au contraire pour un activisme forcené qui a déplu à Robespierre. Pour la première fois, l'extraordinaire complexité du "cas Sade", et c'est un des principaux intérêts de cette biographie, est étudiée dans son ensemble, sans parti-pris personnel. Mais aussi, et pour la première fois également, ce personnage mal connu, méconnu, est replacé dans une époque où il est toujours, paradoxalement, à la fois complètement exceptionnel et parfaitement représentatif. Plus qu'une simple biographie de Sade, cet ouvrage est donc un travail historique d'ensemble de première importance, qui nous explique toute une époque en même temps qu'un personnage sans équivalent dans la littérature de tous les temps et de tous les pays.
8. Sade, Fourier, Loyola
Roland Barthes
3.71★ (53)

" Sade, Fourier et Ignace de Loyola ont été des classificateurs, des fondateurs de langues : langue du plaisir érotique, langue du bonheur social, langue de l'interpellation divine, chacun a mis dans la construction de cette langue seconde toute l'énergie d'une passion. Cependant, inventer des signes (et non plus, comme nous le faisons tous, les consommer), c'est entrer paradoxalement dans cet après-coup du sens, qu'est le signifiant ; en un mot, c'est pratiquer une écriture. L'objet de ce livre n'est pas de revenir sur les propositions de contenu dont on crédite ordinairement nos trois auteurs, à savoir une philosophie du Mal, un Socialisme utopique, une mystique de l'obéissance, mais de tenir Sade, Fourier et Loyola pour des formulateurs, des inventeurs d'écriture, des opérateurs de texte. Je crois ainsi poursuivre un projet ancien, dont l'intention théorique pourra se lire à travers ces études concrètes et spéciales : jusqu'où peut-on aller d'un texte en ne parlant que de son écriture " ?
Commenter  J’apprécie          94

Ils ont apprécié cette liste




{* *}