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EAN : 9781447883791
90 pages
Éditions Astérion (28/01/2023)
4.83/5   3 notes
Résumé :
Dans ce troisième recueil de poèmes publié par les Éditions Astérion, Chantal Robillard
nous invite à un voyage de l'Auvergne des dentellières aux sirènes de la lagune vénitienne, en passant par sources, ruisseaux, torrents et chutes d'eaux de la Niagara river. Le tout en rendant hommage aux troubadours médiévaux et aux poètes oulipiens contemporains dont elle réinvente les formes de poésie.
Faire de la dentelle avec les mots, elle connaît, Chantal Ro... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Après Dentelles de reflets de Venise et dentelles des sirènes de la lagune, Chantal Robillard signe un nouveau recueil de poèmes aux éditions Astérion. Si la Sérénissime occupait le premier rôle dans les précédents volets, l'autrice a cette fois-ci choisit de revenir à ses origines en jetant plutôt l'ancre en pays auvergnat. Mais rassurez-vous l'ombre de la lagune n'est jamais bien loin puisqu'elle surgit sans crier gare comme dans "Canso de sirène", établissant ainsi un pont avec Zoo de chimères.

Néanmoins, restons en France un instant et plus précisément, allons à Langeac le temps d'une respiration en sizains avec "Un songe à Langeac" afin de s'assurer que rien n'a changé. D'ailleurs, "L'île d'amour" trône toujours fièrement au milieu de l'Allier. Pour Chantal Robillard, c'est l'occasion de rappeler le souvenir de son grand-père l'emmenant voir l'inéluctable remontée des saumons.

Sextines, septains, huitains, elle court la plume de Chantal Robillard pour noircir les pages de ce recueil par un entrelac de jeux de mots habiles, révélateur d'une belle maîtrise de l'exercice.

Taxée de faire de la dentelle avec les mots, elle, qui a une formation de dentellière s'en émerveille sans doute, d'autant que cela a marqué ses jeunes années surtout lorsqu'elle devait écouter les conseils de madame Raynaud qui aimait lui répéter "Ah, ma pauvre demoiselle !" sans qu'elle n'en comprenne réellement le sens. C'est qu'il fallait être "Finette !" pour bien comprendre ce qu'il se disait dans le patois du coin. En tout cas, la dentelle est bien là, elle accompagne ces pages pour garder en mémoire un précieux savoir, celui de "La dentellière", bien sûr !

Sous la plume de Chantal Robillard, la rime est espiègle, joueuse, elle jaillit subitement au détour d'une page comme l'eau de la "Fontaine aux fées". Cette eau glougloutante, pétrifiante émet un chant ensorcelant, celui du ru pour qui prend le temps d'écouter. Fascinante, attirante surtout lorsqu'elle sort d'une fontaine, haut lieu de rêveries ou de commérages selon les envies. Joie des enfants comme dans "Fa fa fa" pour y faire trempette ou seulement y admirer les poissons qui s'y ébattent. Mais, celles-ci peuvent être à sec ou en état de marche pour assurer le spectacle aux badauds curieux comme dans "Fontaines musicales". Lieu d'inspiration par excellence si j'en crois les contes qui ne manquent jamais de relater une histoire en leur présence. Elle inspire souvent l'imaginaire de Chantal Robillard au même titre que les contes car on croise souvent dans ses textes des figures marquantes à l'image de Cendrillon à qui elle a consacré tout un livre dans Hôpital de Cendrillon dont elle a remanié certains passages comme pour "De verre vert", à l'occasion de la publication de ce présent recueil.

L'écriture de Chantal Robillard est vagabonde, elle aime s'égarer dans des contrées connues par tous mais en y déposant un regard neuf. Elle apprécie de redonner vie à ses souvenirs pour qu'il ne reste pas enfouis à jamais ou perdus pour toujours.

La perpétuation de la vie, c'est aussi la mémoire des gens, des lieux.

Avec Dentelles du ru des troubadours, Chantal Robillard revient à la source aussi bien celle de ses propres origines que celle de la poésie, d'où l'importance du choix des mots pour faciliter la transmission.
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Jamais deux sans trois ! Après "Dentelles des reflets de Venise" et "Dentelles des sirènes de la lagune", Chantal Robillard, arrière-petite-fille de dentellière née en Auvergne, nous revient avec un troisième opus et, bien évidemment, "la joie de la dentelle des poèmes" !
Mais avant d'éprouver le bonheur d'écrire, Chantal Robillard s'était mis en tête dans sa jeunesse, d'apprendre, non sans peine, la dentelle avec "Madame Reynaud"...Voilà pourquoi ce recueil se présente au fil d'une écriture tout en délicatesse et en finesse telle une "dentelle au carreau" avec des ajours qui sont autant de petites fenêtres qui nous invitent à retourner avec l'autrice sur les lieux aimés de son enfance vécue à Langeac.
Elle y évoque le verger de son grand-père où coulait une source que l'on entend chanter dans les vers , "un joli refrain", écrit-elle, qu'aujourd'hui l'on ne perçoit plus. Les mots se mettent alors à cascader sur la page jusqu'à se tarir "Plus/ de/ chant/du/ ru"...
Fidèle à elle-même, Chantal Robillard, nous invite à découvrir "la fontaine des fées" ou "la sirène des canaux", ou encore l'univers merveilleux du Dégronjon et de deux Elfries dont l'une devient "Drégon-Reine".
Dans ce petit livre, on apprécie la musique des fontaines qui filtre entre les vers, on y croise Saint-Exupéry et le Petit Prince mais aussi une troubadouresse du nom de Na Castelloza pour laquelle, la poète édifie un tombeau "Je mets des mots sur/ Vous, je vous vois près du feu, A tourner les vers,".
Nul doute qu'en reprenant le carreau de dentelles de son arrière-grand-mère et en y ajoutant son fil bleu turquoise dès qu'elle a "su faire un point d'esprit", Chantal Robillard a renoué avec talent les fils d'or de son enfance pour nous en restituer au pied de la lettre la trame luminescente. Elle nous en octroie la féerie et la magie en réenchantant ses souvenirs qu'elle nous fait partager. L'on prend plaisir à "musarder" en compagnie de l'autrice dont on savoure l'humour et les trouvailles qui émaillent ce recueil.
Si Chantal Robillard ne possède pas comme son grand-père le don de trouver d'un coup d'oeil les trèfles à quatre feuilles, elle possède celui des troubadouresses d'antan dont l'étymologie "trobar" n'a d'autre signification que "trouver" ! Poète du 21 e siècle, Chantal Robillard est une "trouveuse" qui jongle avec les mots dans la lignée de Na Castelloza tout en rendant hommage aux poètes oulipiens. Elle ne cesse de se réinventer dans une écriture lumineuse dont les traits d'esprit ont remplacé sur la page blanche "les points d'esprit" de son carreau de dentelles !

Françoise Urban-Menninger
Exigence : Littérature
Lien : http://www.e-litterature.net..
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Oui ce matin. A l'aube des dentelles de mots et d'images envoûtantes m'arrivèrent. Cataracte d'eau ou ru délicat et chantant. Leçon de dentelles ou errance vénitienne. J ai tout lu. Superbe promenade et detente bienveillante. Bravo pour ce beau livre. Les images naissent des mots et de la forme que tu donnes à chaque poème. Et je trouve la réalisation parfaite. Mille mercis et des bises Poetiqus. Rolande
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Coule un petit ru
Là tout au fond du vieux val
Gorges emplies de ronces

Ce ru tant chanté
Jadis par les troubadours
Vivant en ces lieux...
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Vidéo de Chantal Robillard
Rencontre avec Chantal Robillard autour du Zoo des chimères.
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