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Éditions Astérion (Autre)
EAN : 9781716384400
92 pages
lulu.com (06/12/2020)
4.75/5   4 notes
Résumé :
Chantal Robillard est une poétesse, inconditionnelle de Venise, où elle se rend toujours hors saison. Elle nous offre ici ses poèmes sur la difficile vie quotidienne des Vénitiens, qui doivent tout se faire livrer par voie fluviale, nourriture ou objets usuels, et sont obligés d’écoper inlassablement l’eau sournoise à chaque acqua alta. Nous découvrons avec elle une Venise vivante et frémissante, lors de nos flâneries au long des canaux, dans les ruelles labyrinthiq... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Romancière, anthologiste et nouvelliste, Chantal Robillard est une femme de lettres. Quand on regarde son parcours et sa bibliographie, on est impressionné par cette dame qui manie les mots avec beaucoup de talent et de finesse.

Habituée à ses fictions imaginaires et autres réécritures de contes, je la découvre, aujourd'hui, sous un jour nouveau puisqu'elle a repris la plume pour s'essayer, cette fois-ci, à la poésie avec Dentelles des reflets de Venise qui est paru récemment aux éditions Astérion.

Globe-trotteuse à ses heures, elle aime poser ses valises ici ou là et reconnaît volontiers avoir un attachement particulier à Venise.

D'ailleurs, Dentelles des reflets de Venise en est un parfait témoignage puisque c'est une véritable ode à la Sérénissime. Chantal Robillard lui dédie pas moins de 43 poèmes en alternant haïkus, septains, quatrains, sonnets ou encore acrostiches. Véritable exercice de style, elle s'amuse avec les mots pour en faire des vers ou des rimes afin de donner à la belle Venise toutes ses couleurs et son éclat.

Au gré de ses vers, l'autrice nous entraîne dans les dédales de la ville comme dans "Labyrinthe de noms" qui perd le flâneur au fil des ponts au nom changeant ou ne menant finalement nulle part. Venise est ainsi faite par petits ajouts ici ou là. de bric et de broc, les habitations y sont parfois saugrenues comme le rappelle "Squero di San Trovaso". Petites maisons de bois où s'amoncellent barques et gondoles en attendant d'y être réparées.

L'effervescence à Venise se passe beaucoup sur l'eau où les vaporetti filent et où les gondolent se prélassent. Je ne compte pas le nombre de poèmes que Chantal Robillard lui a consacré comme avec "Illuminations", "La barque au bleu paon", "eaux vives à Venise" ou encore "Canal Grande". Parfois, elle l'a décrit comme une étendue paisible qui donne cadre à un nuancier de belles couleurs allant du bleu au rouge, parfois elle est vibrante de vie, d'exclamations et de bruit comme à bord d'un vaporetto s'éloignant à vive allure des fameux Zattere. Comme lorsque l'urgence du départ se fait sentir et qu'il nous faut courir comme dans "Zig zag sur les Zattere".

On ne s'ennuie pas à Venise, on fatigue beaucoup, les jambes surtout. Il faut dire que cela monte et redescend en permanence. le clac clac des talons claquent telles des "Percussions" sur le pavé de la cité.

Venise, ses ponts, ses palais, merveille d'architecture, elle éblouie le visiteur à chaque coin de ruelle comme dans "Puits" ou "Patines". C'est un rappel au passé en permanence qui nous fait prendre la mesure de sa démesure. du Titien surgissant là où on ne l'attend pas peut en témoigner comme dans "Concours à la Marciana".

Que de beauté à découvrir, on ne sait où poser notre regard pour admirer ces trésors à la dérobée.

Avec Dentelles des reflets de Venise, Chantal Robillard nous immerge dans une Venise secrète, prisée ou fascinante.

Ce recueil est une invitation au voyage.

Pour Chantal Robillard, c'est sûr, dès que cela sera possible, elle prendra son billet pour s'envoler à nouveau vers cette Venise chère à son coeur.
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Pourtant que de grands poètes la littérature française peut s'enorgueillir !

Et souvenons-nous, lorsque nous étions adolescents, nous aimions coucher sur le papier nos espérances, nos sentiments, nos regrets, nos amours, nos déclarations, nos envies. Ecrire était un exutoire, et il ne nous venait pas à l'idée d'être publié, connu, sauf certains qui véritablement possédaient ce talent inné et entrevoyaient une sorte d'idéal à atteindre.

Nous n'étions pas des Victor Hugo en puissance, des Verlaine, des Rimbaud, des Jacques Prévert dont les poèmes se transmettent, sur papier ou de bouche à oreille, pour le plus grand plaisir des amateurs de mots. Et il faut compter sur ceux, et celles, qui prennent la relève, livrant leurs impressions, leurs émotions, leurs visions, et les partageant.

Toutefois, si nous nous sentons parfois l'âme d'un poète, il faut avouer que nous ne lisons guère de textes qui faisaient le bonheur des lecteurs des siècles précédents. Peut-être par rejet de ces poèmes écrits par Charles d'Orléans, Ronsard, et tous les autres dont nous devions apprendre lors de notre vie scolaire les poèmes par coeur, les analyser, les disséquer, les expliquer.



Heureusement, il existe encore de nos jours de grands poètes, malheureusement méconnus, dont l'ami Guy Allix, un poète local. Sans oublier Céline Maltère et Chantal Robillard, qui font parties de mon Panthéon.

Chantal Robillard, nous offre de découvrir Venise autrement qu'à travers les guides, la petite fûtée, ou redécouvrir pour qui a, contrairement à Ulysse, n'a pas fait un beau voyage, ou alors en canapé.

Mais Chantal Robillard ne s'est pas contentée d'écrire des bouts rimés, elle s'est imposée des contraintes, jouant sur les mots et les sonorités, déclinant en début de phrases l'alphabet, mêlant assonances et allitérations, en un jeu de construction syllabique, en acrostiches, haïkus en 357, par exemple, et autres formes modernes.

Les photographies de Chantal Robillard viennent en appui de ces/ses textes, les enluminant, leur conférant une saveur particulière. Comme des cartes postales véritablement personnalisées, sortant de l'ordinaire.

En tout, quarante-cinq poèmes écrits avec ce regard énamouré que seule peut partager une amoureuse d'un lieu emblématique.

Et comme le précise la quatrième de couverture :

Chantal Robillard est une poétesse, inconditionnelle de Venise, où elle se rend toujours hors-saison. Elle nous offre ici ses poèmes sur le difficile vie quotidienne des Vénitiens, qui doivent tout se faire livrer par voie fluviale, nourriture ou objets usuels, et sont obligés d'écoper inlassablement l'eau sournoise à chaque acqua alta. Nous découvrons avec elle une Venise vivante et frémissante, lors de nos flâneries au long des canaux, dans les ruelles labyrinthiques, les petites places à puits centraux…
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Dentelles des reflets de Venise publié aux éditions Astérion est le tout nouvel ouvrage de Chantal Robillard. Une édition soignée dont le regard est attiré au centre de la couverture glacée d'un bleu profond par une photographie où se reflètent sur l'eau, que l'on devine chahutée par le passage d'une embarcation, les contours ondulants d'un coin de bâtisse percée d'une fenêtre, aux tons chauds, auquel semble faire écho ce vers : « Les remous volent/parade/leurs images floues ».
A travers les trouvailles poétiques, contraintes oulipiennes, transparaît une liberté de ton. Chantal procède par touches vives, telles des touches picturales, et brosse des lieux, des couleurs, des odeurs, des sons – « Ce clapotis, qu'on entend/ Quand passe un bateau, / Vendeur de fruits mûrs/ de légumes crus ou cuits/Venise vrombit,/Frémit, bourdonne au marché. » - , restituant des saynètes, des personnages. Ainsi son hôtesse, très digne, qui part au marché : « La mienne avance bien droit ,/Comme si manteau/ Et toque masquaient l'âge/ Car tant qu'elle aura vingt ans,/ Dessous la coiffe,/Ne réclamera jamais ».
La Sérénissime et ses îles a conquis depuis si longtemps le coeur de la poétesse, qu'elle se permet de la donner à voir sans fards, masques tombés, hors des sentiers battus, jusqu'à la lie : « Mais ces remugles/suffocants,/quelle est leur couleur ? ».
Préférons ce sonnet se jouant des allitérations, « Giocondita » : « Gai gondolier,/gamberge dans ta gondole,/ gîtant sur la gauche/de guingois/… A vous de découvrir la suite !
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De la part de Muriel Chemouny :

Une édition soignée dont le regard est attiré au centre de la couverture glacée d'un bleu profond par une photographie où se reflètent sur l'eau, que l'on devine chahutée par le passage d'une embarcation, les contours ondulants d'un coin de bâtisse percée d'une fenêtre, aux tons chauds, auquel semble faire écho ce vers : « Les remous volent/parade/leurs images floues ».
A travers les trouvailles poétiques, contraintes oulipiennes, transparaît une liberté de ton. Chantal procède par touches vives, telles des touches picturales, et brosse des lieux, des couleurs, des odeurs, des sons – « Ce clapotis, qu'on entend/ Quand passe un bateau, / Vendeur de fruits mûrs/ de légumes crus ou cuits/Venise vrombit,/Frémit, bourdonne au marché. » - , restituant des saynètes, des personnages. Ainsi son hôtesse, très digne, qui part au marché : « La mienne avance bien droit ,/Comme si manteau/ Et toque masquaient l'âge/ Car tant qu'elle aura vingt ans,/ Dessous la coiffe,/Ne réclamera jamais ».
La Sérénissime et ses îles a conquis depuis si longtemps le coeur de la poétesse, qu'elle se permet de la donner à voir sans fards, masques tombés, hors des sentiers battus, jusqu'à la lie : « Mais ces remugles/suffocants,/quelle est leur couleur ? ».
Préférons ce sonnet se jouant des allitérations, « Giocondita » : « Gai gondolier,/gamberge dans ta gondole,/ gîtant sur la gauche/de guingois/… A vous de découvrir la suite !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Canal Grande

Violent le courant
Verte la mousse
Changeants les reflets
Lourdes les odeurs
Salé l’air du large

Vif le vent
Variés les cris
Bruyants les taxis
Grouillants les ponts
Dentelés les piliers

Fleuries les terrasses
Fanés les palais
Ocres les façades
Rouge et or les banderoles
Sonores les feux rouges


Multicolores les pieux
Moqueuses les mouettes
Hurlantes les sirènes
Silencieux l’enterrement
Evasées les cheminées

Penchés les clochers
Pourpre le soir
Noires les… Guevinez quoi ?
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Gai gondolier/gamberge dans ta gondole/gitant sur la gauche/de guingois

Guide ton groupe/gonfle tes gains/grignote un gressin/gribouille un gros mot/et gueule à pleine gorge

Glorioso

aux grenouilles grinçantes/de san Giorno
aux gargouilles gangrenées/de la Giudecca

Ta gouailleuse gaieté !
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Videos de Chantal Robillard (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Chantal Robillard
Rencontre avec Chantal Robillard autour du Zoo des chimères.
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