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Ben Stenbeck (Illustrateur)
EAN : 9781506706726
168 pages
Dark Horse (02/10/2018)
4.25/5   2 notes
Résumé :
Mignola returns to Hell and to the bizarre folklore that's filled some of his greatest books, reuniting with one of his favorite collaborators, Ben Stenbeck (Frankenstein Underground, Witchfinder: In The Service of Angels, Baltimore). This volumes collects the complete six-issue series plus bonus material.

Sent to kill Hellboy by the Baba Yaga in Darkness Calls, Koshchei the Deathless hinted at a long and tragic life before being enslaved to the Russi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome peut se lire sans connaissance préalable de l'univers d'Hellboy ; il prend beaucoup plus de saveur pour un lecteur familier de cet univers étendu. Il comprend les 6 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2018, écrits par Mike Mignola, dessinés et encrés par Ben Stenbeck, avec une mise en couleurs réalisée par Dave Stewart, et des couvertures réalisées par Mike Mignola.

Il y a de cela de nombreuses années, Koshchei le sans-mort se battait dans un affrontement sans merci contre Hellboy pour lui extirper son oeil gauche. Ce dernier avait bien conscience que son opposant était sous l'influence de Baba Yaga. Alors qu'il tournait le dos, Koshchei avait lancé un couteau dans le dos d'Hellboy. Au temps présent, Koshchei est attablé devant une chope, en train d'évoquer ces souvenirs, et de lui présenter ses excuses. Cette taverne se situe en enfer. Hellboy lui demande comment il a fini par tomber sous la coupe de baba Yaga. Koshchei le prévient qu'il s'agit d'une longue histoire, et commence à raconter sa vie. Il raconte donc qu'il était un adolescent plutôt doué en tant que soldat, ce qui lui valut l'inimitié d'autres soldats qui le tabassèrent et le laissèrent pour mort dans une clairière. Il fut sauvé par un dragon ayant pris forme humaine, lui proposant un marché : le servir pendant 9 ans en échange quoi il lui sauverait la vie. Ayant accepté le marché, il se conduisit comme un serviteur dévoué, sans chercher à mettre le nez dans les affaires de son maître. Au bout des 9 ans, le dragon a tenu parole et a proposé à Koshchei de l'adopter comme son propre fils. Ce dernier a refusé et est retourné dans le monde des hommes, devenu immortel grâce à une tunique magique et louant ses services comme mercenaire.

Les capacités extraordinaires de combattant de Koshchei viennent à l'oreille d'un roi qui lui offre sa fille en mariage, pour s'assurer de son service. Cette dernière détecte rapidement la source de l'immortalité de son époux et réussit à la neutraliser. C'est ainsi que Koshchei se retrouve débité en plusieurs morceaux, et à nouveau abandonné dans la même clairière. le dragon sous forme humaine lui vient à nouveau en aide et lui explique qu'il a séparé l'âme de Koshchei de son corps. Tant que son âme sera ne sécurité, rien ne pourra le vaincre. le dragon cache alors l'âme de Koshchei dans un oeuf dans un canard dans un lapin dans une chèvre, à l'intérieur d'un arbre dans une île éloignée. Ayant exercé une terrible vengeance contre sa femme et les soldats l'ayant aidée, il reprend une vie de mercenaire, jusqu'à ce qu'une oie lui demande de le suivre.

Sous réserve qu'il se soit fortement investi dans la série Hellboy, le lecteur se souvient de Koshchei, apparu dans Hellboy Volume 8: Darkness Calls (par Mike Mignola & Duncan Fegredo) pour accomplir une mission imposée par Baba Yaga. le présent récit se déroule après Hellboy in Hell Volume 2: The Death Card (par Mike Mignola) ce qui explique qu'Hellboy se trouve en enfer. Mike Mignola continue d'explorer les coins et les recoins de son univers partagé en concevant un autre récit sur un personnage secondaire, comme il avait pu le faire peu de temps auparavant avec The Visitor: How and Why He Stayed (avec Chris Roberson et Paul Grist), ou avec Rasputin: The Voice of the Dragon (avec Chris Roberson et Christopher Mitten). le lecteur observe que pour cette histoire Mike Mignola ne s'est pas adjoint les services d'un coscénariste, ce qui atteste de son degré d'implication. Il note également qu'il retravaille avec Ben Stenbeck, avec qui il avait déjà réalisé la série Baltimore et l'histoire complète Frankenstein Underground. Pour raconter la vie de Koshchei, le scénariste adopte la forme d'un conte dans lequel l'intéressé raconte sa vie mouvementée à un auditeur.

L'habitué de l'univers d'Hellboy n'est pas désorienté par la forme du récit : un individu avec des capacités surnaturelles qui va de rencontre étrange, en rencontre monstrueuse, dans une ambiance mêlant folklore et magie. Mignola ne fait pas attendre son lecteur puisque Koshchei se retrouve face à Baba Yaga dès le premier épisode. Il ne lésine pas sur les contes et légendes, ou sur les créatures fantastiques : un dragon à forme humaine, une oie parlante, une âme séparée du corps, une pelote de ficelle magique, un homme dont le père était un poisson et la mère une vache, un défunt ayant la forme d'un serpent qui parle, d'autres dragons, et tout ça avant la moitié du deuxième épisode. Il retrouve donc la capacité (elle aussi quasi surnaturelle) du créateur à assimiler les contes et légendes pour les intégrer à ses récits, en en conservant l'essence, de manière à ce qu'ils deviennent partie intégrante du récit, sans solution de continuité, sans rien perdre de leur saveur, de leur originalité, de leur nature. Mignola ne réduit pas ces créatures à des monstres génériques bondissant et bavant dans tous les coins. Il leur garde leur spécificité, leur étrangeté, ainsi que le mode narratif des contes et légendes. le fait que Koshchei raconte son histoire alors qu'il est mort lui donne une dimension de légende. Les bizarreries qui restent sans explication ou justification (l'étrange cachette pour l'âme de Koshchei, ou encore le choix d'une pelote de laine comme guide) défient la logique, introduisent une sensation d'onirisme où tout ne relève pas de la pensée rationnelle. le lecteur identifie les conventions narratives d'un conte, et adapte son mode de lecture en conséquence.

S'il y est sensible, le lecteur peut s'attarder sur les couvertures réalisées par Mike Mignola et remarquer qu'il a revu son dosage entre abstraction et figuratif. Il noie moins les personnages et les objets dans des aplats de noir jusqu'à tirer vers des formes presque conceptuelles, sans pour autant sacrifier le degré de simplification. le dessin gagne à la fois en qualité descriptive et en force graphique. En fonction de son appréciation des dessins de Ben Stenbeck sur la série Baltimore, le lecteur peut être plus ou moins enthousiasmé à l'idée qu'il illustre cette histoire. Dès les premières pages, il se rend compte que l'artiste respecte l'esprit de la démarche graphique de Mike Mignola sans chercher à le singer. Bien sûr, la mise en couleurs de Dave Stewart (coloriste attitré de Mignola) participe au rapprochement que le lecteur peut faire. Bien sûr aussi, Stenbeck ne cherche pas à imiter Mignola, à utiliser des blocs de noir taillés au burin ou à pousser les formes dans leur retranchement, jusqu'à la limite du figuratif. Il reste dans un registre descriptif, avec même un bon niveau de détails. Il prend le temps de représenter toutes les plaquettes qui forment la cotte de Koshchei ou encore toutes les broderies sur la robe de Vasilisa, et bien sûr les dents dans la bouche de Baba Yaga. À la lecture, il ne fait pas de doute que les personnages représentés ne sont pas à considérer de manière littérale. Hellboy a toujours son apparence démon, une forme dérivative de l'imagerie associée à la religion catholique. Koshchei évoque une sorte de Vlad Dracul, un seigneur d'Europe Centrale, sans qu'il soit possible de définir une période exacte ou une zone géographique réelle. Les figurants appartiennent à des catégories typées, comme les paysans, les soldats, etc. Toutefois, l'artiste intègre assez de détails pour que chaque catégorie présente une personnalité consistante, et il y a assez de diversité pour éviter un effet toc ou figurants avec des costumes bon marché.

En fonction des séquences, Ben Stenbeck peut représenter un décor avec un bon niveau de détails, ou au contraire jouer sur l'épure à l'instar de Mike Mignola. Dans le premier cas, le lecteur peut se projeter dans un endroit tangible appartenant au domaine du conte ou du rêve. Dans le deuxième cas, Dave Stewart habille le dessin de manière à faire passer l'ambiance du lieu ou l'état d'esprit des personnages présents. le lecteur peut donc s'imaginer prenant une chaise à une table voisine pour s'assoir aux côtés d'Hellboy et Koshchei, ou s'assoir sur les marches de la grande salle du palais du dragon. Il peut aussi observer un serpent sortant d'un crâne, un poisson flottant entre deux eaux, ou 7 gros cocons rocheux à moitié immergés, chacun dans une case sans arrière-plan. Il se focalise alors sur l'élément représenté, baignant dans une ambiance lumineuse, absorbant son étrangeté, sa bizarrerie. Il apprécie que Ben Stenbeck sache retranscrire les objets ou les personnages tels qu'établis par Mike Mignola, à commencer par le coquetier de Baba Yaga. Cet artiste donne à voir les contes et légendes issus de l'imagination de Mike Mignola, avec une grande cohérence visuelle pour ces créatures hétéroclites, une sensibilité onirique adaptée et compatible avec les détails des dessins, sans oublier la mélancolie de Koshchei ou l'acceptation d'Hellboy.

Grâce à cette narration visuelle adaptée, le lecteur peut apprécier les saveurs du récit. Mike Mignola raconte donc les différentes phases de la vie extraordinaire de Koshchei. le lecteur est enchanté par les hauts et les bas, les tragédies et les moments plus paisibles, les rencontres improbables et les affrontements homériques. Il éprouve de l'empathie pour Koshchei malgré une vie consacrée aux combats, avec de nombreux morts y compris parmi ses proches. le scénariste n'y va pas avec le dos de la cuiller en ce qui concerne les tragédies, mais elles font partie de ces coups du sort qui peuvent s'acharner sur les personnages de conte. Pour autant ces drames n'apparaissent pas comme gratuit ou factices car ils ont des conséquences sur Koshchei. le lecteur se laisse envoûter avec grand plaisir par le sortilège de ce récit surnaturel vénéneux et étonnant.

Même s'il n'est pas venu à reculons à cette histoire, le lecteur n'a pas de certitude quant à sa qualité tant sur l'intrigue que sur les dessins. Il se rend vite compte que ces derniers respectent l'esprit de ceux Mignola sans essayer de faire pareil (ce qui aurait été en forcément moins bien), avec plus de détails, mais sans perdre la dimension évocatrice, et très bien complétés par les couleurs de Dave Stewart. Il ressent très vite une forte empathie pour Koshchei dont la vie est façonnée par sa nature, son caractère, ses rencontres. Il découvre le portrait d'un individu au sort peu enviable, mais à la contenance remarquable.
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