La dernière nuit de l'Empress of Ireland

Livre extrêmement bon mais par contre, le naufrage est très intense et les dates et le nombre de victimes sont malheureusement et tristement vrai. Les personnages de cette histoire sont attachant et les trois personnages principaux sont étrangement relié dans le court récit du livre. Gracie, la petite soeur de Jonathan Hannagan, est très enfantine et drôlement mignonne. Jonathan Hannagan, malheureusement l'une des victimes du naufrage, est le grand-frère autoritaire et soucieux de la petite Gracie. Âgé d'à peine 15 ans lors de sa mort, il avait très hâte d'arriver en Ireland pour rencontrer le reste de sa famille et découvrir sa terre d'origine. Et enfin, Michael, un jeune orphelin âgé lui aussi de 15 lors du terrible accident, rencontre comme par hasard les deux cadets en se faisant renverser par Gracie qui courait sur le quai. La poupée de la jeune fille est alors brisée et Michael ramasse tous les petits morceaux du visage cassé de la poupée et les cachent dans sa poche pour les redonner un peu plus tard dans le livre à Gracie. La fillette devient orpheline à la fin du roman et pars vivre avec sa tante Loreena et son oncle Peter, l'une des raisons pour laquelle les Hannagan vont en Ireland. C'est triste car elle a attendu avec espoir le retour de ses parents et de son grand-frère Jonathan jusqu'à ce qu'elle voit leurs noms dans le journal dans la liste des morts. Elle reste tout de même meilleure amie de Michael jusqu'à la fin de de sa vie. Bref, cette histoire est envoûtante et complètement dingue. J'ai tout simplement adoré.

En tant que Rimouskoise, j'ai toujours été fascinée par l'histoire de l'Empress of Ireland, qui a échoué au large de Pointe-au-Père dans la nuit du 28 mai 1914. le fait que le naufrage de cet immense paquebot se soit fait en seulement 14 minutes, faisant 1012 victimes sur 1477 passagers, est déjà impressionnant en soi. Si on ajoute que ces 1012 victimes en font huit de plus que pour le Titanic, et que seuls 4 des 138 enfants à bord ont survécu, on peut largement se questionner sur la raison pour laquelle on en a pas plus entendu parler. La réponse, selon l'auteur, tient à ce que la Première Guerre Mondiale a été déclarée peu après, laissant sombrer cette tragédie dans l'oubli.
C'est en partie pour ramener à la mémoire des gens l'histoire tragique des enfants qui étaient à bord de l'Empress of Ireland en cette terrible nuit que Josée Ouimet a écrit ce roman.
Sur ma copie du roman, j'ai une étiquette qui dit : «Les livres préférés des jeunes lecteurs». Je n'en suis pas du tout surprise, car même si le dénouement de ce roman jeunesse est inévitablement triste, on se sent près de ces personnages qui vont vivre un drame. On peut aussi s'identifier aux personnages, parce que l'on connaît les endroits où ils vivent et où ils vont s'échouer. C'est assez inusité, surtout à cette époque où les jeunes se précipitent sur tout ce qui a une saveur fantastique ou merveilleuse.
Je recommande cette lecture à tous, que vous soyez enfant ou non. Je vous recommande aussi la visite au site historique maritime de la Pointe-au-Père, où un musée retrace dans les détails l'histoire de ce grand paquebot dont plus personne ne se souvient.
Sur le site se trouve également l'Onondaga, le seul sous-marin qu'il est possible de visiter au Canada, et le phare de Pointe-au-Père, le deuxième plus haut de l'Est du Canada. C'est en faisant la visite de ce site historique que l'auteure a trouvé l'inspiration pour ce roman !
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