Ysengrin, Tybert, Chantecler sont les partenaires de Renart le goupil dans ces scénettes que l'on découvre dès le plus jeune âge et que l'on n'oublie pas.
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J’ai grand besoin, dit le lion, d’être délivré de souffrir. Je ne me soutiens plus, je meurs.
Renart le couche sur le ventre et lui pousse dans les narines une prise d’Aliboron. Son corps se gonfle comme une outre. L’agonisant bouge et tressaute tant qu’un pet lui vole du cul. Il s’éternue, il se démène. Pauvre roi, quel travail est sien! Son corps enfle toujours. Il craque. La sueur lui trempe l’échine :
- je vais me fendre en deux, dit-il.
- Ne craignez rien, répond Renart, vous êtes sans erreur guéri.
Puis il l’étend devant le feu, lui impose la peau du loup et lui glisse en la bouche un brin d’herbe Aliboron. Il en sent le goût. Aussitôt, la souffrance quitte ses mains, ses pieds, son corps.
POÉSIE 17e – Introduction à l’amour noir des Baroques (France III Nationale, 1960)
Une intervention d’Albert Marie Schmidt extrait de l’émission « Analyse Spectrale de l’occident » diffusée le 5 février 1960. Lecture : Jacqueline Harpet, Maria Casarès et Loleh Bellon.