La prospérité, tout le monde ici peut l’avoir : les gens n’ont qu’à se lever matin et à cultiver leur terre. Le sol est bon par ici. Tu lui donnes du blé et de l’avoine et il te les remets au centuple. Il n’y a pas une cimenterie qui fait ça. Voilà ce que j’appelle la prospérité. On n’est pas des gens de la ville. Notre avenir, ce n’est pas l’industrie, c’est l’agriculture, l’élevage et l’amélioration des troupeaux !
Elle tenta encore une fois d’imaginer comment serait la vie avec cet homme qu’elle aimait de plus en plus mais connaissait encore très peu, bien qu’elle le vît souvent. En effet, entre la réalisation et la livraison de ses commandes, Cyprien s’arrangeait pour travailler tous les samedis, de même qu’un et parfois deux autres jours de la semaine, à la finition de son atelier. Réjeanne lui rendait alors de courtes visites, la politesse et la morale interdisant qu’elle s’attarde seule avec son promis.
Réjeanne et Cyprien se voyaient quotidiennement et même plusieurs fois par jour. Leur affection, leur amour, leur désir mutuel grandissaient, mais il eût été inacceptable qu’ils s’attardent ensemble, impensable qu’ils fassent déjà l’amour. Leur religion leur interdisait même d’échanger la moindre caresse charnelle, le moindre baiser lascif. Toute pensée suggestive devait être chassée de leur esprit.
C’est plus qu’un coq, mon ami... C’est une rose des vents surmontée d’un coq mobile. Si tu l’installes sur le toit de ta grange, tu le verras briller dans le ciel et l’indiquer la direction du vent, ce qui vaut un bulletin météorologique.
La demande en mariage était venue tellement tôt et la jeune fille s’y attendait si peu qu’elle avait encore peine à y croire. A certains moments, elle se pinçait pour vérifier si elle ne rêvait pas.
André Croteau : beautés sauvages du Québec
Olivier BARROT présente depuis le patio d'une cabane au Canada le livre d'
André CROTEAU "Beautés sauvages du Québec". La cabane est au bord d'un lac des Laurentides et l'ouvrage contient de nombreuses
photographies.