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EAN : 9781149444276
398 pages
Nabu Press (14/05/2010)
3/5   1 notes
Résumé :
Les Muses Françaises
Anthologie des Femmes-Poètes (XXe siècle)
Morceaux choisis accompagné de Notice Biographie et Bibliographiques par Alphonse Séché
Nombreux Portraits

Paris 1908

Le premier volume de cet ouvrage était consacré aux
poétesses disparues; le second devait être uniquement réservé aux vivantes. On y trouvera malheureusement deux mortes : Jeanne de la Vaudère et Marie Krysinsha décédées récemment.... >Voir plus
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
LORSQUE VIENDRA LE SOIR - Émilie Arnal
Que de fois le bonheur, sans détourner la tête,
Sans me voir, sans m' entendre, est passé près de moi,
Je n'ai pas dit le mot par lequel on arrête
L'inconnu dont le pas fait naître tant d'émoi.

Je n'ai pas su crier : « Venez ! Mon âme est pleine
De parfums répandus pour recevoir les dieux !
Venez ! Le réséda, la rose, la verveine
Ont laissé sur mes doigts leurs sucs délicieux ! »

Je n'ai pas su vous tendre au bord de la fontaine
La cruche dont le soir avait bleui le grès ;
Ma fierté me gardait, toute grave et lointaine.
Dans l'ombre que posaient sur moi les longs cyprès.

Et je n'ai pas tissé la guirlande légère
Des fleurs de volupté dont l'arôme est si doux
Que, pour les respirer, retournant en arrière.
Vous m'en auriez laissée enchaîner vos genoux.

Car je voulais vous conquérir sans artifice.
Je vous gardais mon front, mes lèvres et mes yeux ;
Comme un lis pur ouvrant au soleil son calice
Je vous offrais mon coeur, fier et mystérieux.

Je voulais qu'en mes mains toutes chaudes et pleines
De caresses, de dons, se posât votre main.
Car mon amour avait, pour apaiser vos peines,
Plus de fraîcheur que l'eau des sources du chemin.

J'étais là ce matin à l'heure radieuse
Où se lève l'aurore ardente sur la mer,
Et le couchant, avec son ciel de scabieuse.
Secouera sur mon front les vents au souffle amer.

Alors je connaîtrai, l'âme tremblante et lasse,
L'angoisse d'être seule et triste, et de m' asseoir
Sur le bord de la route et de suivre la trace
De mon rêve, fuyant sur les ailes du soir.

Je resterai, les bras fermés, les lèvres closes ;
Je saurai la cruelle et poignante douceur
De voir, sans les cueillir, mourir toutes les roses.
Et de pleurer sur moi, sur moi qui fus leur soeur.

Je laisserai tomber le voile noir de l'ombre
Sur mes mains, sur ma joue et sur mes cheveux lourds ;-
Ma robe blanche aura des reflets d'un bleu sombre
Pour le deuil de mon coeur qui n'attend rien des jours.

J'écouterai la nuit m' apprendre le silence,
Le stoïque dédain des caprices du sort;
Je m'envelopperai de calme indifférence
Pour regarder venir la vieillesse et la mort.

Puis je me lèverai dans le matin tranquille;
Personne ne lira la douleur dans mes yeux
Lorsque je reprendrai le chemin de la ville.
Emportant le secret des choses et des cieux.

J'irai vers les cités tristes où le mensonge
Obscurcit le visage auguste du devoir;
Les mains pleines des fleurs de l'amour et du songe,
Au seuil gris des maisons je sèmerai l'espoir.

Un peu d'espoir, un peu de joie ou de tendresse
Pour les coeurs douloureux que la vie a meurtris !
Je leur dirai : « Je suis votre soeur de détresse ;
J'ai pleuré comme vous avant d'avoir compris.

« Mais à présent j'ai lu dans mon âme, et pour elle
J'accepte de souffrir, seule en l'obscurité;
Je tourne mon regard vers l'aurore éternelle ;
J'aime, et mon coeur est lourd de sa félicité.

« J'aime la solitude aux lumineux silences,
Et l'espace infini des grands horizons clairs;
J'aime la vie avec ses hautes espérances,
Et le rythme puissant de ses profondes mers.

« J'aime la rêverie aux beaux yeux de caresse,
Et j'aime à voir, tandis que ma douleur s'endort,
Dans les plaines du ciel où se perd ma détresse
Les étoiles briller comme des lames d'or,

« J'aime la paix qui vient, émouvante et divine.
Se poser sur mon coeur, las des travaux du jour,
Et l'âpre sentiment qui remplit ma poitrine,
Plus pur que le désir et plus fort que l'amour.

« Comme un parfum amer et doux de roses sèches
Souvent monte vers moi le regret du bonheur;
Mais je sais un jardin où, près des sources fraîches,
Ne se fane jamais le lis de la douleur ! »
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SILENCE - Baronne de Baye
Nous nous taisions : c'était l'heure troublante et chaude
Où le soleil frémit sur les rideaux croisés,
L'heure lourde où l'amour, dans l'air assoupi, rôde...
Une rose effeuillait ses parfums apaisés.

Vous ne me disiez rien de vos tristes pensées,
Je ne vous disais rien de mes amers chagrins,
Mais le temps s'écoulait entre nos mains pressées,
Comme un collier de deuil dont on compte les grains.

Nous nous taisions, penchés sur le silence tendre ;
Une caresse errait en cette obscurité,
Et je sentais mon âme éperdument se tendre
Vers votre âme tremblante, éprise de clarté !

L'arôme de la fleur passait, tel un sourire ;
La chambre s'emplissait d'espoir et de regret :
Nous pensions les mots doux que nous n'osions pas dire
Nous nous taisions, gardant chacun notre secret...

silence ! c'était l'heure troublante et chaude
Où le soleil frémit sur les rideaux croisés,
L'heure lourde où l'amour, dans l'air assoupi, rôde...
Une rose effeuillait ses parfums apaisés.
(L'Âme brûlante.)
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Videos de Alphonse Séché (17) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alphonse Séché
« Une anthologie de femmes-poètes ! - Eh oui, pourquoi pas ? […] On a dit du XIXe siècle que ce fut le siècle de la vapeur. le XXe siècle sera le siècle de la femme. - Dans les sciences, dans les arts, dans les affaires et jusque dans la politique, la femme jouera un rôle de plus en plus important. Mais c'est dans les lettres surtout, - et particulièrement dans la poésie, - qu'elle est appelée à tenir une place considérable. En nos temps d'émancipation féminine, alors que, pour conquérir sa liberté, la femme accepte résolument de travailler, - quel travail saurait mieux lui convenir que le travail littéraire ?! […] Poète par essence, elle s'exprimera aussi facilement en vers qu'en prose. Plus facilement même, car elle n'aura point à se préoccuper d'inventer des intrigues, de se créer un genre, de se faire le champion d'une idée quelconque ; - non, il lui suffira d'aimer, de souffrir, de vivre. Sa sensibilité, voilà le meilleur de son imagination. Elle chantera ses joies et ses peines, elle écoutera battre son coeur, et tout ce qu'elle sentira, elle saura le dire avec facilité qui est bien une des caractéristiques du talent féminin. […] Et puis, au moment où la femme va devenir, dans les lettres comme dans la vie sociale, la rivale de l'homme, ne convient-il pas de dresser le bilan, d'inventorier - si l'on peut dire, - son trésor poétique. Les temps sont arrivés où chacun va réclamer le bénéfice de son apport personnel. […] » (Alphonse Séché [1876-1964])
« Il n'y a pas de poésie féminine. Il y a la poésie. Certains et certaines y excellent, d'autres non. On ne peut donc parler d'un avenir spécial de telle poésie, masculine ou féminine. La poésie a toujours tout l'avenir. Il naîtra toujours de grands poètes, hommes ou femmes […]. Où ? Quand ? Cela gît sur les genoux des dieux, et nul ne peut prophétiser là-dessus. […]. » (Fernand Gregh [1873-1960])
0:00 - Martine Broda 0:32 - Sylvie Fabre G 1:57 - Maximine Lagier-Durand 2:33 - Amina Saïd 3:53 - Béatrice Bonhomme 4:17 - Hélène Dorion 5:15 - Alicia Gallienne
6:50 - Générique
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Références bibliographiques : Couleurs femmes, poèmes de 57 femmes, Paris, co-édition le Castor Astral/Le Nouvel Athanor, 2010. La poésie à plusieurs voix, rencontres avec trente poètes d'aujourd'hui, sous la direction de Serge Martin, Paris, Armand Colin, 2010. Françoise Chandernagor, Quand les femmes parlent d'amour, Paris, Cherche midi, 2016. Alicia Gallienne, L'autre moitié du songe m'appartient, Paris, Gallimard, 2019.
Images d'illustration : Martine Broda : https://www.babelio.com/auteur/Martine-Broda/183879 Sylvie Fabre G : https://www.editionsunes.fr/catalogue/sylvie-fabre-g/ Maximine Lagier-Durand : http://editionsws.cluster011.ovh.net/wp-content/uploads/2011/04/Maximine.jpg Amina Saïd : https://fr.wikipedia.org/wiki/Amina_Saïd#/media/Fichier:Amina-Saïd_Hazam_(21e_Maghreb_des_Livres,_Paris,_7_et_8_février_2015).jpg Béatrice Bonhomme : https://www.southeastreview.org/single-post/poetry-by-béatrice-bonhomme-translated-by-emelie-griffin Hélène Dorion : https://www.lesoleil.com/2020/10/15/entretien-public-avec-helene-dorion-pour-donner-vie-aux-mots-4119980a99b2ea22baac03f17396a0e7 Alicia Gallienne : https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/01/31/alicia-gallienne-etoile-filante-de-la-poesie_6027964_
+ Lire la suite
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