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EAN : 9781287677833
166 pages
Nabu Press (21/09/2013)
3/5   2 notes
Résumé :
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
LES FŒTUS
À Jules Lévy


On en voit de petits, de grands,
De semblables, de différents,
Au fond des bocaux transparents.

Les uns ont des figures douces ;
Venus au monde sans secousses,
Sur leur ventre ils joignent les pouces.

D'autres lèvent les yeux en l'air
Avec un regard assez fier
Pour des gens qui n'y voient pas clair !

D'autres enfin, fendus en tierce,
Semblent craindre qu'on ne renverse
L'océan d'alcool qui les berce.

Mais, que leur bouche ait un rictus,
Que leurs bras soient droits ou tordus,
Comme ils sont mignons, ces fœtus,

Quand leur frêle corps se balance
Dans une douce somnolence,
Avec un petit air régence !

On remarque aussi que leurs nez,
À l'intempérance adonnés,
Sont quelquefois enluminés :

Privés d'amour, privés de gloire,
Les fœtus sont comme Grégoire,
Et passent tout leur temps à boire.

Quand on porte un toast amical,
Chacun frappe sur son bocal,
Et ça fait un bruit musical !

En contemplant leur face inerte,
Un jour j'ai fait la découverte
Qu'ils avaient la bouche entrouverte :

Fœtus de gueux, fœtus de roi,
Tous sont soumis à cette loi
Et bâillent sans savoir pourquoi !...

Gentils fœtus, ah ! que vous êtes
Heureux d'avoir rangé vos têtes
Loin de nos humaines tempêtes !

Heureux, sans vice ni vertu ;
D'indifférence revêtu,
Votre cœur n'a jamais battu.

Et vous seuls, vous savez, peut-être,
Si c'est le suprême bien-être
Que d'être mort avant de naître !

Fœtus, au fond de vos bocaux,
Dans les cabinets médicaux,
Nagez toujours entre deux eaux,

Démontrant que tout corps solide
Plongé dans l'élément humide
Déplace son poids de liquide.

C'est ainsi que, tranquillement,
Sans changer de gouvernement,
Vous attendez le jugement !...

Et s'il faut, comme je suppose,
Une morale à cette glose,
Je vais ajouter une chose :

C'est qu'en dépit des prospectus
De tous nos savants, les fœtus
Ne sont pas des gens mal f.....

pp.17-22
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LA SONNETTE DES HYDROPATHES
À Emile Goudeau.


J'ai pris pour ma chansonnette
Des rimes par-ci par-là,
Et j'y chante la sonnette,
La sonnette que voilà.
Le silence
lence
lence,
Grâce à son timbre strident,
Se balance
lance
lance
À la main du président !

Comme nous elle s'enivre
De rimes et de chansons.
Comme nous elle veut vivre
Gaie en toutes les saisons.
Hydropathe
pathe
pathe
Hydropathe comme nous,
Elle épate
pate
pate
Avec ses tintements fous.

Si vous trouvez qu'elle tinte
Comme une folle le soir,
C'est qu'elle a pris son absinthe
En rôdant sur le comptoir.
En ribotte
botte
botte
Elle se met le matin,
Et jabote
bote
bote
Dans le vieux quartier latin !

Moi, je pense qu'elle est sage :
En faisant ce bruit d'enfer,
Elle sauve du naufrage
Les poètes à la mer.
O sonnette
nette
nette,
Sonnette qui tintes tant,
Sois honnête
nête
nête
Et ne perds pas ton battant !

p.125-126-127
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BALLADE DES ACCENTS
CIRCONFLEXES


Lorsque je voyais sur un mot
Planer la forme biconvexe
D'un vulgaire accent circonflexe,
Cela me rendait très perplexe,
Étant alors jeune marmot.

Comme en de sombres paysages,
La chauve-souris des sabbats
Vole en rasant le sol très bas,
Ces accents prennent leurs ébats,
Porteurs de funestes présages !

Tantôt ils semblent occupés
À d'incroyables gymnastiques :
Prenant des poses fantastiques,
Ce sont alors de longs moustiques
Dont bras et pattes sont coupés.

Tantôt les ailes étendues,
Ainsi que l'aigle, roi des airs,
Qui s'en va semer les éclairs
Dans l'immensité des déserts,
Ils semblent planer dans les nues !

Leur forme change à tout moment :
C'est un chapeau de commissaire,
Puis un capuchon débonnaire,
Une bosse de dromadaire,
Ou le fronton d'un monument !

Dans les vieux manuscrits gothiques,
Ils coiffent comme un abat-jour
Les cinq voyelles tour à tour
Qui, sous leurs griffes de vautour,
Font des rondes épileptiques.

Ces accents-là font mon malheur.
Et j'ai tenté mainte escarmouche
Contre leur bataillon farouche
Qui vous force d'ouvrir la bouche
Pour dire âne, hôte ou contrôleur !

Vains efforts ! L'accent circonflexe
Étendra toujours sur les mots
Ses bras étrangement jumeaux,
Au grand désespoir des marmots.
. . . . . . . . . . . . . . . . .
Et je suis toujours très perplexe !...

p.31-32
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L'oiseau Bleu
À Georges Fragerolles.


Quand on me contait l'histoire
De mon ami l'oiseau bleu,
Vraiment j'essayais d'y croire,
D'y croire un tout petit peu.

Car sa légende soulève
Des horizons merveilleux
Qui font que lorsqu'on y rêve
Au réveil on est joyeux.

On me disait qu'à la brune
Il fuyait le paradis
Dans un blanc rayon de lune
Loin des anges interdits !

Il se coiffait d'une aigrette
D'émeraude et de rubis,
Et piquait une fleurette
Sur l'azur de ses habits!

Il avait des équipages
Traînés par des papillons,
De grands lézards verts pour pages,
Des souris pour postillons.

Il avait dans son cortège
Petit-Poucet, Cendrillon,
Noël, éclatant de neige,
Les anges du réveillon !

La Belle au bois endormie,
Gracieuse et Percinet,
Urgelle, la fée amie
Au gigantesque bonnet.

À chaque instant, pour lui plaire,
Je m'efforçais de montrer
Une sagesse exemplaire,
Et me couchais sans pleurer,

Croyant avoir de la sorte
Tous les joujoux que j'aimais !
Mais il frappait à ma porte
Toujours quand je m'endormais !
…………………………………………………..

Vous qui m'êtes apparue
Dans un rayon de soleil,
Et dont l'image est venue
Illuminer mon sommeil,

Vous me rappelez l'histoire
De mon ami l'oiseau bleu :
Ah ! dites-moi, dois-je y croire,
Y croire un tout petit peu ?

p.129-130-131
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VÆ SOLI !


Qu'il est doux d'être deux ! de sentir dans sa main
Frissonner une main que l'amour a bénie !
Qu'il est doux d'être deux ! deux hier, deux demain,
Deux toujours, au banquet d'amour et d'harmonie !

S'il est vrai qu'ici-bas l'on ne puisse être heureux
Sans qu'on se soit donné le plaisir d'être deux,
Il faut bien l'avouer, dans la nature entière
L'être le plus à plaindre est le ver solitaire !...

p.23
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Vidéo de Maurice Mac-Nab
Maurice MAC-NAB – Piliers du Chat Noir (France Culture, 2002) L'émission "Poésie sur Parole", par Jean-Baptiste Para, diffusée le 19 octobre 2002 sur France Culture. Lecture : Jean-Luc Debattice. Présence : François Caradec, pour les Œuvres complètes du poète.
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