Une plongée à travers la Venise du 18ème, mystérieuse et sensuelle, où les puissants et les humbles se mélangent sous le couvert des masques et des ombres. On emprunte les canaux, les petites rues et les ponts en compagnie de Mr Arouet et de Ludovico, pour tenter de démêler les fils de ce crime à la sordide mise en scène. Un livre plein de mystère, érudit et cruel, à l'image de la Sérénissime, où les hommes et les femmes jouent le jeu de la trahison et du mensonge. On suit plusieurs personnages à la fois, des histoires d'amour et de libertinage se glissent dans les intrigues et comme souvent dans l'Italie de l'époque, la religion n'est jamais très loin des luttes de pouvoir. Les personnages sont complexes et leur évolution au cours de l'histoire particulièrement intéressante à suivre ; même si quelques fois j'ai eu l'impression de m'y perdre un peu avec le nombre d'histoires parallèles que l'on suit au fil du roman. J'ai particulièrement apprécié Ludovico, il est touchant à travers ses errances et à travers son jeu de la séduction et c'est avant tout le besoin de se sentir aimé qui le fait avancer. Les personnages féminins sont un peu maltraités : manipulatrices ou manipulées, les femmes n'ont pas toujours le beau rôle dans le roman mais cela donne du piquant à l'intrigue.
J'ai beaucoup aimé l'écriture de l'auteur, la richesse généreuse du vocabulaire avec ce mélange gourmand de mots italiens qui ponctuent les textes. On n'a aucun mal à imaginer les costumes, les palais vénitiens, le mouvement des gondoles sur les canaux… J'ai la chance d'avoir visité Venise et je n'ai eu aucune peine à retrouver l'ambiance si particulière qui fait tout son charme à la tombée de la nuit : ce monde à part, hors de temps où les voix sont étouffées par cette brume nocturne qui monte de la lagune certains soirs. Et comme dans beaucoup de romans se passant à Venise, la ville devient rapidement un personnage à part entière de l'histoire. J'ai beaucoup aimé l'ambiance, l'intrigue, les personnages… et j'ai passé un très bon moment de lecture.
Commenter  J’apprécie         20