Ils ont fini par faire l’amour. Certains se piquent, d’autres se saoulent, eux, ils ont choisi de baiser. Manière comme une autre d’oublier, le temps d’un bon trip, qu’ils mènent chacun de leur côté, une vraie vie de merde. Leur job est exigeant. Il requiert une grande disponibilité et une faculté quasi surhumaine à se blinder face à la misère sociale. Pourtant, on ne leur demande pas de s’apitoyer, juste d’agir, de passer un bon coup de Karcher devant les caméras de télévision quand c’est nécessaire et de protéger les beaux quartiers et les grandes avenues.
Si l’on se réfère aux canons modernes de la beauté, ceux qui s’étalent sur les pages centrales des magazines de charme ou les calendriers tâchés des routiers, on peut admettre, sans crainte de se tromper, qu’elle est une très jolie femme. Elle a de longs cheveux blonds qu’elle entretient avec une sorte de passion compulsive, elle est grande et fine ; un mètre quatre-vingt, presque trop grande, ça lui donne un air nordique quasiment exotique.
Il y a des jours où tout se détraque, des jours où toutes les emmerdes de l’univers semblent se déverser dans la même poubelle, et comme par le plus grand des hasards, cette poubelle c’est la vôtre !
Il a commencé à écrire des histoires qui parlaient de lui, de sa petite vie de misère, c’était beaucoup plus facile, il lui suffisait d’avaler un bon whisky pour se donner un peu de courage, réveiller l’instinct du combattant, parfois il en avalait deux, trois… Parfois il buvait et puis c’était tout, rien ne venait, à en oublier d’écrire.
Inconsciemment nous savons que nous allons droit à la catastrophe, le monde est victime d’une vaste gangrène qui le ronge, c’est sans espoir. Nous refusons de le voir, mais notre inconscient le sait, alors on refuse de les voir pour ce qu’ils sont, un avenir déjà perdu. Les imaginer comme des singes c’est plus facile, on s’attache moins.