Je savoure chacun des romans de
Neil Gaiman, comme le meilleur de plat dont on sait qu'il se termine bientôt. Chaque page est un délice, chaque mot un ingrédient finement choisi. La critique d'un fan c'est à la fois un parti prit flagrant et une attente qui peut être une déception, ce qui n'a pas du tout été le cas, j'ai adoré. Tout.
Petite précision, il s'inscrit dans la saga
American Gods, encore le tome 1
American Gods et le tome 2
Anansi boys. J'ai lu le premier tome il y a quelques années et je trouve que même sans l'avoir lu, l'histoire est tout à fait compréhensible. Oui, il peut se lire indépendamment !
Les chapitres courts sont, pour moi, ce qui rend le livre plus addictif, je me dis qu'il n'y a que 4, 5 ou 6 pages de plus et je termine au milieu de la nuit à écrire une critique. Je voulais le finir à Halloween mais j'ai craqué. le roman va crescendo, au début on a un personnage énigmatique, même s'il reste par nature froid, on apprend à le connaître. Son prénom indique déjà que ça ne va pas être un gros rigolo, et c'est ce qui me plaît chez lui. Je me suis attaché à Ombre, parce que je lui ressemble en certains points (je suppose que c'est pareil pour tous) donc même si l'intrigue ne commence pas au premier chapitre, je l'appréciais déjà.
Ombre m'a paru au début, spectateur de sa propre vie, c'est sans doute pour ça qu'il accepte le contrat. L'auteur pose le décor, cette ambiance romantiquo-macabre dont il a le secret, perdu au fin fond de l'Ecosse avec des « Monstres » partout comme dit le Docteur
Gaskell. Il m'avait l'air plus sombre avec les illustrations en noir et blanc, avec des visages parfois abstraits voir horrifiques. Je pense notamment au portrait de M. Smith au chapitre 4 avec des traits brutaux, le bas du visage squelettique la racine des dents visibles, les yeux écarquillés le tout avec beaucoup d'encre noire.
Les illustrations collent parfaitement au récit, avec un côté poétique et morbide, elles ornent chaque page tels des tableaux.
La trame, la voilà, je dois dire que ma lecture d'à côté me faisait déjà penser au pire (un livre sur les abus rituels). La réalité est toujours pire que la fiction. le roman alterne entre les rêves d'Ombre et ce qu'il vit, il peut se réveiller d'un cauchemar ou d'un rêve.
En bref, j'ai totalement aimé la façon dont l'auteur part d'une réalité brute à un monde imaginaire mais toujours assez pour que je me dise : ça peut être possible. Je suis un grand enfant, un peu de magie par ci par là et j'y crois mais c'est ce qui fait la particularité de l'auteur, ce mélange qu'il est le seul à posséder. Un peu de mythologie Viking, ça me change et ça fait du bien.
Au-delà du roman,
Neil Gaiman arrive toujours au bon moment dans ma vie, chacun de ses livres m'apportent une réflexion sur ma propre vie. Merci.
Merci également à Babelio et
Au Diable Vauvert pour m'avoir offert ce livre lors de la dernière Masse critique.