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4,02

sur 177 notes
Livre étonnant où les personnages sont des figures géométriques.
Il ne s'agit pas vraiment d'un roman, mais d'un exercice de pensée sur les dimensions mathématiques.
Comment verrait-on le monde si on se trouvait dans un espace à 2 ou 3 dimensions et qu'on rencontrait un point, une ligne ou une figure géométrique comme un triangle ou un carré dans ces mondes.
Une fois la première surprise passée, soit on suit l'histoire, soit on décroche très vite comme à l'école pendant un cours de mathématique.
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Flatland est un petit bijou de la fin du XIXe siècle. le narrateur est un Carré, et oui : on parle bien ici de la figure géométrique. Mais il n'est pas n'importe quel Carré : il est mathématicien et il vit à Flatland, un pays aux moeurs forcément étranges puisqu'il ne comporte que deux dimensions. Ce sont d'ailleurs ces moeurs qui nous sont décrites dans la première partie du roman, et c'est aussi là qu'il ne faut pas perdre de vue l'époque à laquelle ce livre a été écrit.

La suite sur mon blog :
Lien : http://tagrawlaineqqiqi.word..
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Chef d'oeuvre fou et méconnu de la science-fiction des origines, ce texte étrange, écrit en 1884, est le fruit du labeur d'un professeur de mathématique et théologien de renom, Edwin Abbott. Nous découvrons ici un monde en deux dimensions, régi par des règles strictes qui sont cohérentes de par l'univers décrit. Triangles, carrés et cercles vivent dans une harmonie apparente, étouffante de par ses conventions très victoriennes. Jusqu'au jour où une forme changeante, indéfinissable, traverse ce plan d'existence : une sphère, et ses révélations sur une troisième dimensions...
Sur un point de départ drôle et presque enfantin, Abbott développe un monde glaçant, cynique et rappelant les pires périodes de l'histoire moderne de l'humanité, se rapprochant par là même de la dystopie la plus profonde. Cette création d'univers force le respect par sa logique implacable et sa constante justification, ensuite secouée dans ses fondations par l'arrivée d'une autre dimension.
Jusqu'à cette question : de quoi est-on certain ?

À noter la qualité de cette édition, qui reprend la traduction de Philippe Blanchard pour les éditions Anatolia puis 10/18, bénéficie d'un soin de fabrication et de mise en page tout particulier : la couverture est en effet un jeu surprenant de découpe, de pliage et de vernis sélectif, tandis que la mise en page intérieure exploite à foison les formes géométriques, jusque dans les formes des pavés de texte. Une réussite éditoriale étonnante, pour un ouvrage majeur !
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Je me suis mise à lire Flatland après en avoir entendu parler comme l'un des premiers romans de science-fiction, mais aussi comme ouvrage recommandé à la fois aux étudiants en sciences et aux personnes réfractaires aux mathématiques. Un tel paradoxe m'a interpellée et, étant moi-même peu douée en cette matière, je me suis lancée avec curiosité dans ce petit livre.

Le roman est partagé en deux : dans une première partie, le narrateur, Carré de son état, nous décrit les us et coutumes de Flatland. Dans une deuxième partie, il partage ses impressions quant à l'apparition de la Sphère et sa découverte de mondes en une, puis trois, puis aucune dimension. le tout, schémas à l'appui.

Si quelques rudiments en géométrie me semblent nécessaires pour bien se représenter ce monde original, il est vrai que la lecture est non seulement facile, mais très agréable, que nous soyons doués en sciences ou pas du tout. Certains passages sont même amusants car, au-delà du discours du Carré, nous percevons la satire de l'époque victorienne de l'auteur. Flatland est aussi une allégorie religieuse, ce qui ne surprend pas vu qu'Edwin Abbott étudiait la théologie.

Mais le thème principal concerne bien évidemment notre perception du monde. [Lire la suite de la critique sur le site de la Lune Mauve]
Lien : http://www.lalunemauve.fr/ec..
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C'est l'histoire d'un carré qui vit dans un monde en 2D. Dit comme ça... on est loin de se douter que l'on s'embarque dans un vrai voyage géométrique !
Dans ce monde plat, la société est hyper hiérarchisée, avec son lot d'inégalités sociales. Il s'agirait d'une satire de la société victorienne, avec une mention spéciale pour la place accordée aux femmes, réputées pour ne pas être très fut-fut. D'ailleurs ne dit-on pas que les triangles équilatéraux sont "des créatures presque aussi dépourvues d'intelligence que les Femmes". Mais tout de même "(...) à Flatland une femelle est une créature avec laquelle il ne fait pas bon plaisanter."
Bien que cette fable ait été publiée en 1884, l'auteur avait anticipé le bug de l'an 2000 avec l'arrivée soudaine d'un objet en 3 dimensions, pile au changement de millénaire et qui vient bouleverser toutes les croyances de notre carré ! La sphère va lui faire découvrir son monde en 3D, Spaceland, et s'employer à lui expliquer la notion de solides, "en employant des méthodes si simples, si faciles, que même une Femme les aurait comprises." (Oui, il y a une majuscule à 'Femme', R-E-S-P-E-C-T quand même !). Ces théories sont forcément mal accueillies par les autorités de Flatland, l'occasion pour l'auteur de dénoncer l'obscurantisme scientifique, le déni et l'entêtement à ne considérer que sa propre existence.
En résumé, "Don't look up" !
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Enfin, j'ai bien aimé les petits schémas de flatland avec les angles de vu pour bien comprendre où veut en venir l'auteur. D'ailleurs, rien à voir, mais ça me rappelle certain teste en science cognitive pour découvrir si un patient souffre de certain symptôme/lésion du cerveau. Généralement, on arrive à connaitre un objet depuis un angle de vu non habituel. On arrive à faire la rotation nécessaire de l'objet, dans notre tête, pour l'identifié. Hors, certaines personnes ne peuvent pas du tout. Bon, j'avoue ne plus me rappeler de qu'elle type de syndrome/lésion s'est, mais des gens ne sont pas capable de reconnaitre, par exemple, une clé vu du côté avant, tout comme un crayon vu du bout de la mine. Cet aparté n'a rien à voir avec le roman, mais comme j'y ai pensé durant la lecture, j'ai souhaité le partager ici.
Lien : http://caput-mortuum.fr/flat..
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Imaginez que le monde soit une feuille de papier. Dans cet univers gouverné par une logique mathématiques à deux dimensions, des figures géométriques sexuées évoluent, nous présentant leurs physiologies (les femmes sont des lignes, les hommes des formes), leurs moeurs (misogynes, donc…), leur armée (des triangles bornés) leur religion (la foi parfaite de cercles-prêtres), leurs classes sociales (organisées selon un principe de segmentation), leurs idées politiques…

Dans ce petit monde peu à peu perturbé par l'arrivée de la couleur, un Carré en vient à appréhender la troisième dimension et fait trembler les fondements de cette utopie euclidienne.

Dans le cheminement de Carré, on peut lire une lutte contre le conformisme de la pensée ambiante et une défense de la liberté d'opinion...

La suite par ici : http://www.delitteris.com/au-fil-des-pages/flatland/
Lien : http://www.delitteris.com/au..
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"être autosatisfait, c'est être vil et ignorant, et […] aspirer à autre chose vaut mieux qu'un bonheur impuissant et aveugle."

Et si, aux trois dimensions qui composent ce que nous nommons notre espace, vous en retiriez une? Si le monde, dépourvu de hauteur, ne formait plus qu'un plan? Si la notion même de hauteur et donc de volume y était inconnue?

Edwin A. Abbott nous insère (on ne plonge que là où existe le volume) dans ce monde-plan, ce « Flatland », grâce au témoignage de l'un de ses doctes habitants, un carré. On y découvre alors un monde sans ombre où les habitants ne diffèrent extérieurement que par leur nombre d'angles et l'amplitude de ceux-ci. Les femmes seront des droites, les soldats des triangles acérés. Un monde où se reconnaître n'est possible que par le toucher ou la vision dans le brouillard. Un monde qui n'a connu la couleur que lors d'une très brève période de son histoire pour retomber à jamais dans le terne. Un monde qui élève la régularité au rang de principe essentiel. Avec une rigueur sans faille, à la fois didactique et merveilleuse, l'écriture-témoin de Edwin A. Abbott (ou de son quadrilatère) nous fait découvrir un monde à la fois autre, élaboré, construction politique et éthique dont la cohérence est à trouver dans ses particularités propres, mais aussi un monde qui fait tellement écho au nôtre.

"Les polygones et les Cercles sont presque toujours capables d'étouffer la révolte dans l'oeuf, en s'appuyant sur l'irrépressible et infini besoin d'espoir de l'esprit humain."

Mais l'exercice d'imagination ne s'arrête pas là. Car au plan, on peut encore retirer la longueur ou la largeur. Quel serait ce monde qu'alors nous nommerions « Lineland »? Et lequel « Pointland »? Et si notre personnage de « Flatland » venait à découvrir l'existence de ces mondes à 0, 1, 2 ou 3 dimensions? Quels pourraient être les liens de l'un à l'autre? de quelle manière chacun pourrait envisager l'existence de l'autre? Comment traduire en langage le plan là où n'existe que la ligne comme dernier horizon, la hauteur là où tout se limite au plan? Comment vivre ce vertige qu'est connaître et cette épreuve de ne pouvoir pleinement le communiquer?

"Nouveau Prométhée, j'endurerai cette épreuve, et bien pire, si je peux ainsi soulever l'Humanité plane et Solide contre la Vanité qui entend limiter le nombre de ses Dimensions à Deux ou Trois ou quelque nombre que ce soit, inférieur à l'infini."

A la fois fable, construction mathématique et génial appel à imaginer, « Flatland » est aussi un exceptionnel exercice d'édition, où tout l'objet-livre, dans son architecture comme dans ses moindres composants, participe pleinement à donner jouissivement sens à l'exergue programme de Edwin A. Abbott :

"Aux Habitants de l'Espace en général et à H.C. en particulier cet Ouvrage est dédié par un humble natif de Flatland dans l'espoir que comme lui-même fut initié aux mystères des trois dimensions, n'en ayant alors jamais connu que deux, de même les citoyens de cette céleste région puissent s'élever encore plus haut jusqu'aux arcanes des quatre, cinq ou même six dimensions, contribuant ainsi à repousser les frontières de l'imagination et peut-être à développer parmi les races supérieures de l'humanité à trois dimensions le très rare et très excellent don de modestie."
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Une lecture que j'ai appréhendée comme un petit défi. Imaginez donc : utiliser la littérature pour aborder les mathématiques ! (ou utiliser les mathématiques comme socle de la littérature ? dur de dire lequel sert l'autre ici).
Matheux et matheuses, non matheux et non matheuses : foncez ! Avec ou sans aucune connaissance en géométrie et en algèbre, vous apprécierez cet ouvrage unique en son genre.
Le narrateur issu de Flatland, un digne carré, nous décrit son monde en deux dimensions (une feuille de papier, en somme). A tout voir sur le même plan, il faut développer des stratégies pour reconnaître une droite (femme) d'un pentagone (bourgeois homme) ou d'un cercle (plus haute autorité) qui au premier contact se ressemblent tous. L'évolution sur l'échelle hiérarchique de la société se joue au nombre de côtés des figures qui évoluent dans ce monde, en gagnant ou en perdant de génération en génération selon le mérite et l'intelligence. Même si l'auteur choisit quelquefois la facilité pour se sortir d'explications trop alambiquées, il n'en reste pas moins que Flatland est un univers tout à fait nouveau en littérature et que les détails fournis sur ce monde sont assez nombreux pour nous le rendre plausible et intelligible.
L'ouvrage aurait pu s'arrêter là. Abbott a décidé de pousser plus loin, envoyant son carré à Lineland dont il juge les habitants non-dimensionnels (des traits et des points vivant à la queue-leu-leu sur une ligne droite) ignorants de la Vérité (c'est-à-dire des deux dimensions) puis à Spaceland, univers en 3D qui lui ouvre de nouvelles perspectives jusqu'alors ignorées de lui.
Allégorie toute trouvée pour faire prendre conscience au lecteur que nous ne savons pas tout et que nos connaissances ne se basent que sur des perceptions limitées. Flatland, allégorie de la Caverne version matheux ? Tout à fait !

Lien : https://tsllangues.wordpress..
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(lu en traduction)

Il y a cette idée originale, un monde de géométries simples qui sont organisées en société sur une feuille en deux dimensions, fabuleusement expliquée et richement détaillée - un chouilla trop, même, au point que l'approfondissement de cet univers devient un poil redondant, lourd peut-être, mais à peine, trop lourd d'une plume ou deux, pas plus.

Il y a cette dystopie, maline et bourrée de plaisanteries, qui décrit les verrues d'une société mal tenue. Parfois on y reconnaît les défauts des hommes, parfois on y distingue les reflets de notre Histoire, souvent on s'amuse juste d'un univers si drôlement organisé.

Enfin il y a, derrière ces triangles et ces octogones qui se méprisent les uns les autres, des histoires de dimensions, de volumes et de lignes, qui vivent les uns sur les autres sans jamais se voir, s'entendre ni se comprendre. Jamais je n'ai vu, lu, admiré, rencontré quelque oeuvre, tous médias confondus, capable d'aussi bien théoriser et illustrer l'incompréhension, parfois irrémédiable, distinguant les espèces, les groupes, parfois les voisins. Un livre essentiel pour comprendre ceux qui ne nous comprennent pas, un escabeau pour nous rapprocher de ceux que nous ne comprenons pas mieux.
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