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Au mois d'avril, le challenge #varionsleseditions mettait à l'honneur les éditions @lemotetlereste. J'ai choisi de lire Tu m'avais dit Ouessant de Gwénaëlle Abolivier. Un magnifique coup de coeur évasion.
Gwénaëlle Abolivier est journaliste, elle parcourt le monde pour réaliser des émissions de voyages. Tu m'avais dit Ouessant, elle l'a écrit durant son séjour au Sémaphore, résidence d'artistes au pied du phare du Créac'h. Avec ce livre, elle nous invite au voyage, un voyage aux origines, un voyage intérieur, un voyage dans l'histoire d'une île, une renaissance.
L'auteure nous parle pudiquement de sa famille, originaire du pays brestois, par anecdotes disséminées. Pour elle qui voyage aux quatre coins du monde, son séjour sur Ouessant est un moment suspendu, une renaissance (terme qui parcourt le récit), une occasion de renouer avec ses racines. Ouessant, cette île fabuleuse, est l'héroïne de ce livre. L'auteure nous raconte ses phares majestueux, son peuple marin et aussi ses nombreux naufrages. Elle nous parle des Ouessantines, quand les hommes gardaient les phares ou partaient en mer, les femmes se faisaient gardiennes de l'île. L'auteure partage aussi avec le lecteur ses émotions face à la mer, dans les vents violents, les tempêtes.
L'écriture est poétique, la prose devient vers pour décrire cette île au caractère mystique.
C'est un récit qui nous emporte tellement loin que l'on peine à se détacher des pages.
Ce livre est un voyage grandiose. J'ai envie de retourner à Ouessant, la dernière fois c'était il y a plus de vingt ans, revoir cette pince de crabe, ces vastes étendues, les moutons, les phares, ce musée magique des Phares et Balises. Merci Gwénaëlle Abolivier pour m'avoir fait voyager avec vos mots.
"Qui voit Ouessant, voit son sang", un sombre présage, une île cerclée d'épaves, balayée par les vents et la lumière des phares.
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D'embruns, de brises, de flots, de senteurs marines, cette ode à la vie est un repli des plus intimes. « Tu m'avais dit Ouessant » semble un lever de rideau sur l'horizon à perte de vue. Une île palpitante, vivifiante qui octroie ses mystères au seul chant langoureux, heureux d'une écriture de délivrance vêtue. Naturaliste, hédoniste, d'exaltations marines, en abîmes d'intériorité, ce récit puise son encre dans la gravité de l'instant, la profondeur inspirante. Nourricier, il s'épanche sur le geste glorieux d'une vague se donnant en diapason avec un pictural alloué à la plénitude. Guenaëlle Abolivier déploie une carte aux trésors que seuls les poètes, les pèlerins, les sachants, les marins, les voyageurs sauront lire. Cette observation indubitable, délicate, des hôtes d'Ouessant, en plein hiver, au summum des turbulences et d'un froid mordant attisant les vents, d'un habitus dévoilé vagues après vagues est un hymne à un vivre-ensemble solidaire aux surprises risquées d'une île quelque peu sauvage et rebelle, libre, immensément libre, tel « Jonathan Livingston le goéland ». « J'allais vivre dans l'haleine de la mer, captive de cette bulle océane, de ses variations, de ses couleurs, du flux des nuages et de la houle. » « Et si nous étions que des iliens au coeur de la galaxie ? » L'auteure est cette île. Cette bouffée d'air frais qui s'élance du grand phare du Créac'h. D'un sémaphore métaphorique, citadelle verbale, mots sur les maux, syllabes de lumière. Babel marine s'extasiant des émois d'une aventurière, superbement modeste, douée et cultivée. « J'apprends dans un même temps que Joyce a écrit Ulysse dans un sémaphore face au large. La mer est bien comme ce flux de conscience qui nous traverse et nous bouleverse de l'intérieur. » Cette odyssée aux nuances voluptueuses, sels marins qui se figent sur les mémoires est à lire à haute voix. Au plus clair des pourtours de cette idiosyncrasie dénudée, de ces afflux glacés d'écumes éphémères. « Là se dessinent en courbes et en déliés, les lignes de nos trajectoires. Nous ne sommes que des hommes et des femmes en marche, ceux imaginés si patiemment par l'immense Giacometti. » L'écho, résonnance voluptueuse d'une aura insulaire, muse marine, est une contrée initiatique. L'auteur franchit pas à pas l'insondable, le magnifié, le juste. « Je te le dis, les phares c'est tout un monde et on n'a pas fini d'en faire le tour. » L'alchimie d'une île se mérite. Ouessant est le plus beau point sur une mappemonde. « Tu m'avais dit, va et lève la tête. Tu m'avais dit, va et tu verras… Va et sois curieuse comme Léonard de Vinci. » Ce récit est salvateur, magnétique, fusionnel. Lire doucement « Tu m'avais dit Ouessant ». Rester en osmose dans cette écoute des vagues qui claquent contre le phare du Créac'h et se dire que l'on vit mille ans en un instant. Publié par Les Editions le Mot et le Reste Yves Jolivet qui nous prouvent une nouvelle fois leur haute qualité éditoriale.

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Je suis revenue de l'île d'Ouessant avec le récit de G. Abolivier, trouvé à la librairie presse du Conquet ainsi qu'un délicieux petit livret "J'ai rêvé Ouessant"- Atelier Des Noyers - textes et aquarelles, déniché à Lampaul.
Enfin quand je dis que j'en suis revenue, ne me croyez pas ! Après avoir respiré l'air marin sur les pointes de la presqu'île de Crozon, lentement l'île crabe m'a jeté un sort et a capté sa part, j'erre depuis...

L'auteure a résidé 3 mois dans le sémaphore du Créac'h, pour elle d'abord et libérer son envie forte d'écriture, et pour nous - pour moi j'en suis convaincue : restituer de cette nature extrême, d'un territoire de bout du monde, de la force des îliens, immersion, voyage immobile peut-être mais intense. de tempêtes en temps calmes, elle l'écrit "j'ai surtout fini par comprendre qu'à Ouessant on vit dans l'éloge de l'ombre", et "à faire advenir ce qu'il y a de plus sincère en soi".

Pour être habité.e par Ouessant et ses reflets en bord de mer d'Iroise, il sera mon livre de chevet. Avant que d'y revenir et d'en éprouver toute la mesure.

"L'île pousse à aimer, et quand on aime,
on regarde autrement. "
F. Péron et E. Fournier, Se confier à l'île.

Une pensée pour mon père, marin aguerri, qui nous a fait aimer la mer, en mer et sur terre.
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Les lumières sont des percées d'espoir
C'est à l'automne 2015 que Gwenaëlle Abolivier qui s'exprime dans ce livre va s'installer sur l'île d'Ouessant où elle sera mouligenn, c'est-à-dire qu'elle viendra en femme du continent, celle qui éveille de l'inquiétude et des questions, peut-être même une certaine méfiance. Elle s'installe dans le sémaphore, seule, car elle veut poser ses sacs, prendre le temps, observer, ressentir, sentir, entendre, écouter, contempler…. Et partager avec le lecteur.
Elle ne décide rien, l'île s'offre à elle, avec le vent, les embruns, les paysages, les cris d'oiseaux. Petit à petit, au fil des jours, les habitants se confient et elle découvre diverses facettes de son environnement.
Elle raconte la météo incertaine, la pluie, les rafales, les conversations, les cadeaux (un succulent poisson), chaque rencontre est un pas vers la découverte plus intime de ce lieu atypique. Elle explique que cette terre est un avant-poste, une rampe de lancement vers l'ailleurs, tout en restant intimement liée à l'histoire de chaque personne qui y vit. Elle a appris à lire « derrière les regards ». En explorant l'île, en apprenant à la connaître, Gwenaëlle, en naufragée volontaire, s'est retrouvée avec elle-même, en phase pour écrire, cherchant les mots pour retransmettre chaque ressenti, chaque scène… et elle le fait avec brio.
Son écriture est lyrique, parfois elle présente un paragraphe comme un poème, donnant un tempo au texte. Les mots volent, s'envolent, portant des messages subtils qui viennent jusqu'à nous. Ce texte est enchanteur par son phrasé, son rythme,
Pendant trois mois, l'autrice s'est posée sur Ouessant, délicatement, sans s'imposer, se laissant apprivoiser par le lieu et l'apprivoisant elle-même. Il en résulte ce magnifique ouvrage qui laisse de la place à l'introspection, à la poésie, aux rêves… Elle l'écrit : « Je me suis imprégnée de ce territoire de l'extrême, qui entretient un rapport particulier à la noirceur et à la mort. »
Elle offre au lecteur une magnifique rencontre, qui aurait pu être accompagnée de quelques photographies….et qui donne envie de se rendre là-bas.

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Ce livre est une ode à cette île et ses habitants. Je l'ai lu par petites touches, à l'image des courts paragraphes et à chaque fois j'ai pu entendre le vent, ressentir la fraîcheur de l'air sur mes joues, voir et écouter les mouettes et bien entendu sentir l'odeur de la mer. Ce livre magnifiquement écrit est en outre parsemé de poésies judicieuses.
Chaque moment de lecture fut une intense et profonde évasion insulaire.
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Cet ouvrage est vraiment exceptionnel pour tout lecteur en quête d'information sur la dimension géographique, historique, culturelle mais aussi symbolique de l'île d'Ouessant.
La vie de l'auteur dans le sémaphore durant sa résidence d'auteur catalyse toute l'énergie de l'écrivain qui produit un ouvrage de grande qualité et qui démontre à travers toutes ces pages, une île puissante, un peuple qui se cherche, une histoire riche qui ne laisse pas indifférent.
Cet ouvrage fut une réelle satisfaction personnelle qui appelle chacun à découvrir cette terre au large.
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L'initiative à l'origine de cet ouvrage est étonnante : l'auteure, Gwenaelle Abolivier est partie vivre 3 mois dans le sémaphore de Ouessant, l'île bretonne la plus avancée dans l'Océan Atlantique. Cette expérience inédite lui inspire de nombreuses pensées et aphorismes qu'elle nous livre dans ce livre sans réel fil conducteur, si ce n'est la mer et les femmes. C'est la limite de cette oeuvre, dans la mesure où ce que dit l'auteure n'intéresse pas toujours le lecteur. Néanmoins la langue poétique que l'auteure use volontiers donne un certain charme à l'ouvrage.
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Un beau texte. Une ode à l'île d'Ouessant, bout de terre sauvage malmené par les éléments à l'extrême ouest. Un hommage à ses habitants d'hier et d'aujourd'hui, marins, femmes de marins, gardiens de phare.
Un texte qui donne envie d'être artiste ne serait-ce que pour pouvoir prétendre à un séjour de retraite dans le sémaphore.
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Un très beau poème à Ouessant dont l'écriture sensible et lumineuse dépeint au plus intime la beauté de ce lieu.
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