Mais d'où sort la belle Béatrice Lambert-Perrin, 34 ans, l'épouse du chef d'entreprise Victor
Desachy...... morte assassinée et trouvée ficelée sur un siège dans sa chambre de l'imposante demeure du couple à Varrèdes-en-Bourgogne ? Tout le monde sait qu'elle vient de Lyon, mais pas beaucoup plus et donc les mauvaises langues ont, en somme, carte blanche. La journaliste varredoise, Hélène Fallois du Progrès de Lyon, sent le scoop de sa carrière et lance sa petite enquête et, comme elle a eu une brève romance avec le fils unique de Victor, Albin, elle se voit déjà au Panthéon.
Mais c'est le commandant de police, Fabrice Lemay, qui est officiellement chargé de cette mort mystérieuse. La théorie de Victor et Albin, comme quoi il s'agit probablement d'une erreur de la part d'un rôdeur est vite écartée. le médecin légiste trouve cette explication carrément farfelue, puisque la bouche et les narines de la victime ont été si soigneusement couvertes d'une bande adhésive que l'étouffement rapide était inévitable. de surcroît, il n'y a que quelques bricoles sans grande valeur dérobées. Donc, il s'agit d'un assassinat "prémédité, perpétré par un ou plusieurs exécutants".
Du coup l'alibi en or du mari, qui se trouvait à l'hôpital pour un check-up cardiaque dans la nuit du 6 au 7 février 2012, tombe. Mais pourquoi cet homme de 70 ans aurait-il commandité le meurtre de sa beauté de femme ? Autrement dit, qui pouvait avoir intérêt dans la disparition de Béatrice ?
Ou encore en d'autres termes, que peuvent bien être les motifs de cette exécution ? Lemay passe en revue les motivations usuelles dans de tels cas : la jalousie, une revanche, l'appât du gain... ou convient-il de chercher dans le passé lyonnais obscur de la belle dame, qui avait bizarrement coupé tous les ponts avec ses proches d'antan ?
Le fils Albin, un mou, s'était marié avec une femme plutôt banale, Odile Hernut, fille du gérant du magasin Prisma local, qui après le décès de la première épouse de Victor, Mathilde Leroy, morte d'un cancer, avait joué le rôle de "first lady" dans le clan riche et puissant des
Desachy....jusqu'à l'arrivée de Béatrice ! Arrivée qui avait résulté dans le déménagement d'Albin et Odile de la somptueuse demeure ?
Et puis il y a la question pécuniaire : Constatant que son rejeton était décidément trop mou pour lui succéder à la tête de l'entreprise, Victor avait, il y a 2 ans, vendu l'affaire à un groupe suédois pour la somme fabuleuse de 23 millions d'euros. Pas exactement des cacahuètes ! Sans mentionner les différentes propriétés : un chalet à Megève, une villa à Antibes et un appartement chic près de l'Étoile à Paris.
Notre valeureuse journaliste se rend justement à Paris pour vérifier si Béatrice n'avait pas un amant dans la capitale française. Une hypothèse, ma foi, pas entièrement saugrenue, vu la différence d'âge du couple et la masse solide de sous. Et au bar de l'hôtel exclusif, Plaza Athénée, Avenue
Montaigne, elle rencontre le playboy séduisant - style Benicio del Toro -, Manuel Da Silva, un cadre de chez Vuitton, et lors de ses heures libres l'amant épisodique de Béatrice !
Finalement, il y a les nombreux ex-employés de l'entreprise actuellement au chômage, puisque les Suédois qui l'avaient achetée pour ses brevets, titres et carnet d'adresses l'ont quasiment aussitôt fermée. Ceci est particulièrement le cas de l'ancienne secrétaire particulière de Victor et Albin - et leur occasionnelle maîtresse - Stéphanie Guillemain qui doit dorénavant vivre d'une chiche retraite, à l'écart du tout- Varrèdes et qui en veut à mort à Albin.
Mes ami(e)s, à vous d'être perspicace et de venir en aide au duo Fallois-Lemay pour découvrir le sinistre individu qui a zigouillé la pauvre Béatrice !
Au cours de nombreuses décennies j'ai lu des tonnes de romans policiers et je dois avouer que
Michèle Abramoff m'a agréablement surpris. Elle réussit à créer un scénario envoûtant avec des personnages authentiques dans un contexte fort convaincant. Ne vous méprenez donc pas à mon billet un tantinet ironique, car j'estime que l'auteure a l'étoffe de devenir une
Agatha Christie française et mérite de toute façon d'être mieux connue. J'ai ajouté à mon programme son "
Un village de rêves" et, dans un tout autre registre, son "
Une vie de chatte".