AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le peuple du chemin (10)

Moi, je m'appelle Daboka.
Je suis l'enfant du ventre de la grande forêt.
Les étrangers ne savent pas sonder mon cœur. Ils ne voient pas ce qui palpite.
Jamais je n'apprendrai la langue de ceux qui tuent !
Jamais je ne les laisserai m'apprivoiser.
Car je n'oublie rien.
Je scrute la rive.
J'examine l'enchevêtrement inextricable d'arbustes, de palmes, de lianes.
Et j'attends. Inlassablement.
Commenter  J’apprécie          170
La brume, les vivants, les morts.
Et ces petits trous que les hommes ont fait dans le corps de mes parents.
Ces petits trous noirs d'où s'échappe le sang.
D'où s'échappe le sang. Sans s'arrêter. Jusqu'au tapis de feuilles d'humus.
Je vois la brume.
Les vivants.
Les morts.
Et dans mon crâne, ce bourdonnement sombre et menaçant.
Commenter  J’apprécie          110
Ils ne pourront pas couper tant d’arbres. Ils ne pourront pas ouvrir tant de routes.
La jungle est immense. Ils n’arriveront pas à tout abîmer.
Ils savent bien que pour préserver la vie, ils ont besoin de la forêt.
Ne t’inquiète pas, Mayta. Ils le savent et ils ne détruiront pas tout.
Crois-tu qu’ils soient fous ?
Commenter  J’apprécie          100
Quand j'arrive, je ne comprends pas. La fumée des feux peine à s'élever à travers les feuillages et se mêle aux lambeaux de brume. La forêt est d'une pâleur inhabituelle, comme délavée par le brouillard.
Et puis je vois les corps par terre.
Mon père, ma mère, Akara près du feu, Shana, Mamata, Sissipi sous les palmes.
Immobiles.
Leur sang s'échappe de petits trous noirs creusés dans leur peau.
Commenter  J’apprécie          100
Le vieux Popoké ouvre la marche, mon père la ferme et nous partons en file indienne.
J'avance derrière ma mère sur le fin sentier. Il ondule à travers la forêt comme un serpent fragile et invisible. Quoiqu'il puisse arriver, je reconnaîtrai ce chemin. Les pieds de mes ancêtres ont foulé ses pierres et, sur les feuilles des fougères, leur odeur s'est accrochée. ...
Nous progressons, silencieux comme des ombres, avançant comme un seul homme. Ma mère pose ses pieds dans les traces de l'homme qui marche devant lui, qui pose ses pieds sur les traces effacées des marches passées.
Commenter  J’apprécie          90
Pas à pas, nous avançons, nous approchant de l'odeur qui grandit et s'accroche à nous, chaude et écœurante.
Et quand la puanteur est totale, tellement forte qu'elle presse nos poumons et pique les yeux, l'impensable est devant nous.
Juste là.
Le chemin s'arrête.
Coupé en deux.
Par un ruban noir bleuté si large que personne ne pourrait par-dessus.
Si long qu'on n'en voit pas la fin.
Et quand je penche la tête pour mieux regarder, je constate que cette bande étrange se déroule et disparaît tout au bout de l'horizon.
La forêt se divise de part et d'autre du ruban.
Éventrée.
Commenter  J’apprécie          90
Ils savent bien que pour préserver la vie, ils ont besoin de l'esprit de la forêt.
Commenter  J’apprécie          70
Nous rebroussons chemin. Nous qui habituellement marchons si doucement et mesurons nos gestes, nous nous précipitons, plus rapides qu'un troupeau de pécaris en colère, pressés de retrouver, au fond de la forêt, l'abri qui nous a toujours si bien cachés. P.22
Commenter  J’apprécie          60
Je m'appelle Daboka.

Je vis dans le ventre de la forêt.
Commenter  J’apprécie          40
Ils savent bien que pour préserver la vie, ils ont besoin de l'esprit de la forêt.
Ne t'inquiète pas, Mayta. Ils le savent et ils ne détruiront pas tout.

Crois-tu qu'ils sont fous ?
Commenter  J’apprécie          30




    Lecteurs (102) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Des petits trous au bout des doigts

    Comment s'appelle la personne victime du diabète ?

    jules
    julien
    aucune bonne reponse
    tom

    10 questions
    28 lecteurs ont répondu
    Thème : Des petits trous au bout des doigts de Marion AchardCréer un quiz sur ce livre

    {* *}