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4,09

sur 614 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans un village fictif du Nigéria, Nwoye est marqué par la mort tragique de son"frère" Ikemefuna. Un meutre perpétré son père Okonkwo pour préserver la paix avec un clan voisin. Mais déjà, des désaccords se font entendre dans l'entourage de celui-ci qui, est prêt à tout pour entretenir son image de noble et d'homme fort. Ceci en totale contradiction avec son propre père dont il tient à s'en éloigner.
Dès lors, c'est un enchaînement de situations qui conduira Okonkwo jusqu'à sa chute certaine. En effet, le village et son clan devront bientôt composer de gré ou de force avec le colon britannique. Il est arrivé avec son organisation, ses lois et ses croyances. Un des premiers à y trouver justement sa place sera Nwoye, lui aussi en rupture avec père Okonkwo…

Une chronique familiale qui se confond aisément avec la grande histoire coloniale. le choc fut brutal et les autochtones déjà sujets à des doutes internes ne tinrent pas longtemps face au nouvel occupant.
Chinua Achebe nous livre une oeuvre d'une grande complexité et d'une grande générosité. Il nous éclaire sur les parcours de vie des principaux personnages, les structures précoloniales et l'impact des normes britanniques sur le devenir de ce clan.


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J'avoue que je n'ai connu que très récemment ce livre.
Quelle claque! On découvre au fil des pages une culture ancestrale riche et complexe. L'arrivée des colons détruit tout sur son passage.
La lecture de ce livre m'a assommée et m'a fait prendre conscience d'un aspect de la réalité qui m'était totalement étranger.
Je recommande absolument la lecture de ce chef d'oeuvre/
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super libre
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tant que les lions n'auront pas leurs propres historiens, l'histoire de la chasse glorifiera toujours le chasseur"

proverbe africain

Chez les Ibos, on tient en grande estime l'art de la conversation, et les proverbes sont l'huile de palme avec laquelle on accommode les mots...

Chinua Achebe est donc le lion qui raconte l'arrivée de la colonisation britannique sous le règne de Victoria dans un village ibo de l'est du Nigéria.

Chinua Achede (1930 -2013) est un écrivain de langue anglaise mondialement reconnu. Ayant soutenu la sécession biafraise (1967 - 1970), il s'est exilé aux Etats Unis. Tout s'effondre a été publié en 1958.

le titre Tout s'effondre est tiré d'un poème de Yeats

Turning and turning in the widening gyre

The falcon cannot hear the falconer ;

Things fall apart ; the centre cannot hold

Mere anarchy is loosed upon the world

Okonkwo , le héros du roman, est un personnage influent du village, riche cultivateur d'ignames, polygame avec trois femmes, de nombreux enfants. Travailleur acharné, champion de lutte dans sa jeunesse, il a un caractère emporté et il peut être violent. Il est aussi très respectueux des coutumes et des dieux tutélaires et accepte les ordres des voyants et le bannissement quand il a transgressé les interdits. 

L'auteur raconte avec son style oral imagé la vie du village, les travaux des champs et le calendrier des semailles, des récoltes, les fêtes et l'alternance des saisons de pluie et de saisons sèches, la semaine de la Paix avant les brûlis et le défrichage de nouvelles terres. Respect des divinités et des cultures ancestrales dictent la conduite des paysans. Je lis avec curiosité et plaisir les techniques de culture de l'igname, richesse du village

L'igname, reine des cultures, était une souveraine trèsexigeante. Elle demandait pendant trois ou quatre mois une attention constante entre le premier chant du coq et le moment où la volaille va se percher pour la nuit. On protégeait les jeunes pousses de la chaleur du sol avec des couronnes de feuilles de sisal. Quand les pluies se faisaient trop fortes les femmes plantaient du maïs, des melons et des haricots entre les monticules. On soutenait ensuite les plants, d'abord avec des petits bâtons, puis avec des branches qu'on prenait aux arbres. les femmes venaient désherber trois  fois à des moments précis....

J'adore ces précisions techniques!

La fête de l'igname nouvelle est célébrée en l'honneur d'Ani, déesse de la fertilité de la Terre.

M'enchantent les récit des fêtes de mariages et de fiançailles où l'auteur détaille les plats qui seront présentés, et la quantité de pots de vin de palme. ...l'auteur raconte les visites chez les uns et les autres, comment est présentée et partagée la noix de cola...  Coutumes villageoises, rythme des saisons, croyances animistes,  les Ibos sont en harmonie avec la nature. Les cérémonies de retour des esprits me font penser à celles des Revenants que nous avons eu le plaisir d'assister au Bénin.

"Le pays des vivants ne se trouvait pas très loin de celui des ancêtres. Il y avait entre les deux de nombreuses allées et venues  surtout pendant les fêtes et aussi quand un vieil homme mourait, parce que les vieux étaient très proches des ancêtres. La vie était une succession de rites de transition qui le rapprochait de plus en plus de ses ancêtres "...

Société idéale? Pas vraiment, surtout si on se place du côté des femmes qui occupent une place très marginale, inférieure. La seule fille valorisée "aurait mérité d'être un garçon". A l'inverse, le fils qui déçoit son père est traité de femme. C'est aussi une société violente où la force physique est valorisée. 

C'est d'ailleurs ce dernier qui va adhérer aux christianisme. Pionniers de la colonisation, les missionnaires qui s'implantent d'abord auprès des faibles. Ils n'inquiètent pas les villageois dans un premier temps, temporisent. A leurs suite, après la construction d'une église, d'une école, les commerçants arrivent. Ce n'est que plus tard que se mettra en place une organisation, des tribunaux et que les notables perdront leur autorité.

"Le Blanc est très habile. Il est arrivé avec la religion, tranquillement et paisiblement. On s'est amusé de toutes ses sottises et on lui a permis de rester. Maintenant, il a conquis nos frères et notre clan ne peut plus rien faire; il  posé un couteau sur les choses qui nous tenaient ensemble et on s'est écroulés. "
Lien : https://netsdevoyages.car.blog
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Seul la lecture peut nous cultiver
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Un livre magnifique qui décrit la vie d'une tribu du Nigeria avant l'arrivée des missionnaires et des colonisateurs. Chinua Achebe décrit les choses comme elles sont, de la façon la plus objective possible, sans a priori anticolonial. Il nous fait ainsi vivre de l'intérieur le vécu des nigérians et la fin du monde qui fut le leur pendant tant de siècles. Beau, triste, il montre que les choses ne sont jamais ni complètement noires ni complètement blanches.
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impressionnante immersion. Sonné. Subjugué. Je renvois à l'avis de Nastasia-B qui résume parfaitement l'état dans lequel on est après une telle lecture...
Ceci n'est plus de la littérature. C'est de la vie en fusion. C'est le passé fossile, c'est la pierre gravé. C'est une cathédrale africaine. le notre dame du Nigeria. Voir d'un continent..
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Je n'avais jamais entendu parler de ce livre (que l'on trouve aussi sous le nom "Le monde s'effondre"). Mais je l'ai lu, et je peux vous le conseiller sans hésiter !



Okonkwo est le fils d'un homme paresseux. Ne voulant pas finir comme son pére, il se bat et devient un des membres les plus respectés de sa tribu. Et on va donc suivre ce personnage et ceux qui l'entoure, jusqu'à ce qu'un événement survienne qui causera la fin de tout : l'homme Blanc !



Avec ce texte, l'auteur, Nigérian, publie en 1958 un des premiers romans nigérian. Son objectif, il l'a dit lui même, étant de prendre le contre pieds d'auteurs de l'époque décrivant les tribus africaines comme sauvages. Avec ce livre, il y parvient totalement. Lui qui les as connus, décrit tout cela avec une justesse et une honnêteté assez remarquable. Car s'il évoque les bons côté des tribus, il n'hésite pas à mettre en avant des points qui le sont moins (Okonkwo bat parfois ses femmes et enfants, il manque même d'entuer une), mais qui, rappelons le, n'étaient pas forcément bien différent des comportements occidentaux de l'époque. Ainsi, on va ici suivre, dans la premiére partie de ce roman, la vie de tous les jours d'Okonkwo et sa famille, avant qu'il ne soit obligé de se déplacer dans une autre ville et que l'homme Blanc ne fasse son apparition dans la seconde partie, pour que cela se termine dans la troisiéme. le style est globalement fluide et donc trés lisible et j'ai apprécié de découvrir les coutumes de ces tribus. Et était horrifié en voyant leur effondrement. L'homme blanc a t'il civilisé ces contrés ? Ou a t'il apporté sa propre sauvagerie ? La réponse n'a jamais semblé aussi claire...
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C'est un roman. Un vrai. Avec un héros, dont on apprend à connaître les défauts et les qualités, les femmes et les enfants, les prouesses et les défaites. Mais c'est aussi un extraordinaire document ethnologique sur la vie dans un village de ce qui deviendra le Nigeria. Les Anglais apporteront le christ et les livres de loi qui détruiront les anciennes coutumes: par la force, certes, mais aussi avec l'assentiment de certains autochtones qui espéraient des dieux moins cruels. Le mythe se déploie dans un monde où les esprits sont chez eux et veillent aux difficiles équilibres qui assurent la stabilité de l’univers. À la fin du livre, le mythe rencontrera la modernité et s'y fracassera: cette rencontre impossible de deux logiques concurrentes et sans commune mesure serre le coeur. Un monde va disparaître, incompris des nouveaux maîtres; et cette tragédie est à la fois racontée et contenue par le livre d'Achebe qui, par ce qu'il nous dit, empêche justement sinon que tout s'effondre, du moins que la trace en soit perdue.
Bon, pour faire court, c'est génial.
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" Tout s 'effondre"est un roman de l 'écrivain nigérian ,Chinua Achebe .Ecrit en Anglais , il est traduit au français par Pierre Girard .Il fut publié en 1958 .Son auteur jouit de l 'estime de ses pairs et des intellectuels africains .Nelson Mandela disait de lui :"Un auteur en compagnie duquel les murs de prison s 'écrouleraient ".Ce roman est une méditation sur la décomposition du monde Ibo au contact des institutions occidentales .
Ce roman retrace le destin d 'Okonkwa ,un notable de son clan .Okonkwa a trois épouses et neuf enfants .Il est courageux et fier .L 'auteur évoque le choc culturel qu 'a représenté pour les autochtones l 'arrivée des Britaniques à Igbos ,à la fin du XIXe Siècle et la colonisation du Nigéria par
les Britaniques .Avant l 'arrivée de ces derniers , les autochtones vivaient
paisiblement et en harmonie avec tout ce qui les entoure .Ils vivaient dans la
forêt équatoriale dans un monde à leur image , fait d 'une multitude de dieux ,de cultes des ancètres , de rites et de tabous .L 'arrivée des Européens et de leur religion , le christianisme ,bouleverseront les croyances traditionnelles :"Tout s 'effondre", le titre évoque bien cette rupture avec le passé , vécue comme un seisme .Malgré le reproche que fait
l 'auteur à cette intrusion étrangère , il n idéalise pas le passé .Chinua Achebe est ulcéré , touché par le sacrifice humain de son meilleur ami . le fils d 'Okonkwa rompt avec les pratiques de son village ,ouvrant ainsi une brèche dans l 'unité du clan .
Cette lecture m 'a permis de découvrir un grand auteur : Chinua Achebe .





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