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sur 612 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Okonkwo, ancien champion de lutte, est un homme respecté par son clan, craint par sa famille. Mû par l'ambition de réussir là où son père avait échoué, et par la crainte de déchoir, il prospère, trouvant parfaitement son compte dans une Afrique claniste et animiste, régentée par le respect des ancêtres et des terribles et parfois cruels oracles. Tout irait pour le mieux pour ce notable patriarcal, dur avec ses enfants et épouses ; les affaires prospèrent grâce à beaucoup de travail, le crédit de la communauté, des pluies abondantes. Mais par accident, Okonkwo commet un "crime féminin" (un homicide involontaire en Europe), suite à l'explosion accidentelle d'un vieux fusil.
Conformément à la loi coutumière, Okonkwo et sa famille sont bannis, pendant 7 ans, accueillis par sa belle famille à quelques lieues. Il y retrouve une certaine aisance matérielle, mais son prestige ternit.
De retour au village, le bannissement achevé, Okonkwo constate des changements ; Mr Brown, missionnaire, a entamé son oeuvre. Loin de heurter de front la religion locale, il va convertir, petit à petit, les "laissés pour compte", les exclus du système traditionnel. Tenant un discours non violent (son Dieu n'est il pas qu'un dieu d'amour, qu'il n'est pas besoin de craindre ?), il accepte de bon coeur le terrain "maudit" que lui cède la communauté, certaine de l'hostilité des esprits, qui ne se manifesteront jamais. Après l'église, le blanc va s'occuper de la justice (en recrutant notamment des auxiliaires originaires de régions éloignées), de l'école, de faire prospérer le commerce. Mais, Mr Brown est bientôt remplacé par Mr Smith, qui tient un discours nettement plus exalté, entraînant un villageois converti à commettre un sacrilège vis à vis des rites ancestraux : la tension monte au sein de la communauté maintenant divisée. Okonkwo, de son propre chef, en opposition avec son clan, prend une initiative malheureuse ; son peuple va bientôt devenir un simple objet d'étonnement exotique, voire d'études ....
Ce roman, écrit en 1958, décrit avec subtilité et nuances la "kulturkampf" ayant précédé le colonialisme en Afrique. Dans une lutte terrible et cynique, l'Occident a su déstabiliser une civilisation peut être un peu trop stable, qui a du mal à penser l'autre, qui peut être malintentionnée et qui peut venir de loin avec des intentions prédatrices.
Mais ce roman ne présente pas qu'un seul intérêt historique : les personnages ont une psychologie (la tradition laisse la place néanmoins aux doutes, aux ambitions personnelles, aux sentiments, à la ruse même), la description des phénomènes naturels est magnifiquement écrite (les sauterelles, les pluies, la chaleur ...).

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NOUVELLE TRADUCTION CHEZ ACTES SUD
Le livre était épuisé. Il a été réédité chez Actes Sud avec une nouvelle traduction et un nouveau titre TOUT S'EFFONDRE, à l'automne 2013.
Lien : http://www.traverseesafricai..
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ENTRER EN LITTÉRATURES AFRICAINES
QUELQUES REPÈRES DE LECTURE
Tout s'effondre de Chinua Achebe.

Le Nigéria - Pays le plus peuplé d'Afrique, avec 180 millions d'habitants, le Nigeria représente la deuxième économie d'Afrique, derrière l'Afrique du Sud.
Les Ibo (ou Igbos) résident dans le Sud-Est du Nigéria. Chinua Achabe est élévé dans cette culture. Il y place son roman.
La fin du XIXème siècle, le début du XXème siècle, c'est la période choisie pour le roman. Une grande première partie nous permet d'accompagner des personnages dans la vie du village et des villages voisins. Achebe nous les présente comme ayant une compréhension stable de leur environnement, tant naturel que familial, politique ou religieux. Achebe tente de faire sentir comment, presque insidieusement, "tout s'effondre" avec l'arrivée des blancs, fonctionnaires et missionnaires, pourtant peu nombreux.
1930, naissance de Chinua Achebe - Son père travaille pour les missionnaires. L'enfant est aidé par des bourses pour ses études. Il connaît donc le bénéfice d'être proche des anglais. En même temps, il peut avoir une connaissance de ce qu'était (ou est encore) la société traditionnelle.
1958, publication de "Tout s'effondre" - le Nigeria obtient son indépendance en 1960. C'est un mouvement puissant qui concerne tout le continent (et au-delà). Pour se tourner vers l'avenir, les africains ont besoin de s'approprier leur propre histoire. Par son roman, Achebe partage l'histoire de son pays, avec ceux de son pays, ceux de son continent, et avec le monde.
Le besoin d'une littérature africaine, écrite par des africains et pour des africains - « Tant que les lions n'auront pas leurs propres historiens, l'histoire de la chasse glorifiera le chasseur » . Chinua Achebe aimait citer ce proverbe. Il traduit bien le sens qu'il donne à son écriture.
Tout s'effondre porte le numéro 1 de la collection "Africain Writers". le livre est traduit en cinquante langues environ, et les 50 ans de sa publication ont donné lieu à de nombreuses commémorations. Fondée en 1962 à partir de seulement quatre titres, la collection britannique "Africain Writers" va contribuer à la création d'une littérature africaine représentative du continent. Chinua Achebe s'investit fortement dans l'aventure. C'est aussi à ce titre qu'il est considéré comme le père de la littérature africaine moderne.
Lien : http://www.traverseesafricai..
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Roman de l'écrivain Nigerian Chinua Achebe paru en 1958 et classé dans la liste des 100 meilleurs romans de tous les temps par les cercles Norvégiens du livre; Things Fall Appart (Le monde s'effondre en version française) raconte le choc culturel et les bouleversements engendrés au Nigeria par la colonisation des Britanniques qui viennent imposer aux autochtones leurs coutumes, leur gouvernement ainsi que leur religion .

Raconté au travers des yeux d'Okwonko, homme valeureux du village d''Umofian, respecté de tous dans son village natal et le clan composé de 8 autres villages, reconnu pour ses talents de guerrier et son courage; le roman se décompose en deux parties de taille approximativement égales.

La première partie raconte l'évolution d'Okwonko, et de sa famille, la façon dont il construit sa place au sein du clan et nous plonge dans les coutumes ancestrales, les croyances, et rituels.

LA transition s'effectue lorsque, après avoir assassiné un membre du clan par accident, Okwonko part en exil pour sept années.

C'est durant cette période que débute la colonisation et, à son retour, il se trouve confronté à la disparition lente inexorable de tout ce qu'il a connu, de ses repères, de sa culture.

Récit assez court au regard de la richesse de son contenu, le roman est la fois instructif, poignant et dynamique. Une oeuvre majeure dont on regrette seulement qu'elle se termine si rapidement ...
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Ce livre vaut véritablement le détour. C'est une des premières plumes à avoir écrit en 1958 sur le prosélytisme missionnaire -en l'occurrence anglican- et le colonialisme vus de l'intérieur. C'est simple, émouvant et beau ! Je recommande !
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Ce livre raconte en trois parties l'histoire d'Okonkwo, un homme ambitieux et dur. Durant toute sa vie Okonkwo travaille à devenir un grand homme dans son clan. Mais il tue accidentellement un jeune homme et doit s'exiler pendant sept ans. Quand il revient d'exil, les Blancs ont pris le pouvoir dans son village.

J'ai beaucoup aimé ce livre et je le trouve très bien écrit. L'auteur prend vraiment le temps de décrire les coutumes et le fonctionnement du clan et cela souligne le clash entre le Blanc colonisateur et les membres du clan.
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