Citations sur Dirk Gentle, détective holistique, tome 1 : Un cheval d.. (43)
Au moyen d'une ingénieuse succession de dénégations stratégiquement proférés à propos des détails les plus excitants et les plus exotiques, il était parvenu à créer le mythe qu'il était doué de pouvoirs psychiques, mystiques, télépathiques, féériques, qu'il avait des dons de clairvoyance et qu'il était un vampire psychosassique.
Que signifiant « psychosassique » ?
C'était un mot à lui et il niait avec vigueur que cela eût la moindre signification.
Il était plus rond que l'étudiant moyen et portait davantage de chapeaux. C'est-à-dire qu'il n'en portait habituellement qu'un seul, mais il le portait avec une passion rare chez un être aussi jeune.
Svlad Cjelli. Plus populaire sous le nom de Dirk, encore que, une fois de plus, « populaire » ne convainque guère. Tristement célèbre, assurément ; recherché, objet de spéculations sans fin, cela aussi était vrai. Mais populaire ? Seulement dans le sens où un grave accident sur l'autoroute pourrait être populaire : tout le monde ralentit pour bien regarder, mais personne ne veut approcher trop près des flammes. Tristement connu convenait mieux. Svlad Cjelli, tristement connu sous le nom de Dirk.
Il se demanda ce qu'il était advenu de son ancien... ami était-il bien le mot ? L'homme lui paraissait plutôt une succession d'événements extraordinaire qu'une personne. L'idée qu'il eût réellement des amis ne semblait pas si improbable, c'était plutôt un mauvais mélange de concepts, comme l'idée de la crise de Suez éclatant à propos d'un petit pain.
- Mon cher garçon ! dit-il. Mon cher garçon ! Mon cher, cher garçon ! Qu'est-ce que Je disais ?
- Euh, vous disiez : "Mon cher garçon."
- Oui, mais je suis certain que c'était un prélude à autre chose. Une sorte de brève toccata sur le thème de quel type magnifique vous êtes, avant d'introduire le sujet principal de mon discours, dont j'ai pour l'instant oublié la nature. Vous n'avez aucune idées de ce que j'allais dire ?
- Non.
- Oh ! ma foi, je pense que je devrais en être content. Si tout le monde savait exactement ce que j'allais dire, alors ce ne serait pas la peine que je le dise, n'est-ce pas ?
- [...] Notre ambition était d'être les Beatles des années quatre-vingt, mais nous avions de bien meilleurs conseils financiers et juridiques que les Beatles n'en ont jamais eu et dont la base était "Ne t'en fais pas", alors c'est ce que nous faisions. J'ai quitté Cambridge et j'ai crevé de faim pendant trois ans.
- [...] Votre passé à des aspects plus obscurs que je ne l'imaginais possible. Une qualité, me permettrais-je d'ajouter, qu'il partage avec cette soupe.
- [...] Où en étais-je ? Ah, oui. Il a donc institué cette Chaire de chronologie pour voir s'il y avait une raison particulière qui faisait qu'une chose arrivait après une autre et s'il n'y avait pas un moyen d'arrêter ce processus. Comme les réponses à ces questions étaient, je le sus tout de suite, oui, non et peut-être, je compris que je pouvais passer le reste de ma carrière à me reposer.
Il avait assurément un certain âge mais extrêmement difficile à déterminer. Si l'on choisissait un nombre au hasard, sans doute était-il un peu plus âgé que cela.
Que dire alors de ce cheval qui avait bel et bien son opinion et qui se montrait sceptique sur certaines choses ? Un comportement peu commun pour un cheval, n'est-ce pas ? Peut-être s'agissait-il d'un cheval peu commun ?
Mais non. Bien que ce fût assurément un beau spécimen bien bâti de son espèce, il n'en n'était pas moins un cheval parfaitement ordinaire, tel qu'une évolution convergente en a produit dans bien des endroits où l'on trouve la vie. Ils ont toujours compris bien plus qu'ils ne le laissaient voir. Il est difficile d'être monté toute la journée chaque jour par une autre créature sans se former une opinion sur elle.
D'un autre côté, il est parfaitement possible de monter toute la journée chaque jour une autre créature sans avoir sur elle la moindre idée.