Fyveer est un jeune lapin possédant le don de prophétie, son frère Hazel lui fait entièrement confiance quand il lui annonce qu'il faut quitter la garenne qu'un très grave danger menace, peu de lapins le croient et voilà une petite troupe qui s'enfuit avec la Hourda (la garde) à ses trousses. Sous la conduite d'Hazel, ils traversent des prés, des bois et des marécages pour arriver à une autre garenne où ils sont très bien accueillis, mais Fyveer continue à les mettre en garde, il faut gagner les collines. Ils sont à deux doigts de laisser leur Cassandre partir seul pour les collines quand la garenne se révèle finalement bien plus dangereuse que ce qu'elle paraissait. Ils reprennent leur route et trouvent leur terre promise au sommet de la colline de
Watership Down où ils créent enfin leur propre garenne pour y couler des jours heureux sous la direction d'Hazel. Ils sont confortablement installés quand leur chef comprend que tous leurs efforts sont voués à l'échec s'ils n'accueillent pas de femelles en leur sein. Et les voici repartis à l'aventure pour trouver des compagnes, dans la ferme voisine puis dans une autre garenne qui vit sous la dictature du terrible général Stachys, la guerre des lapins fera rage. Les aventures des poilus sont entrecoupées de légendes issues de leur culture.
J'ai eu beaucoup de peine à entrer dans ce classique jeunesse de la littérature anglaise, dont les animaux sont les seuls héros, ils ne sont pas trop humanisés, on n'est pas dans l'univers
De La Fontaine. J'y ai trouvé beaucoup de longueurs et l'intrigue n'est vraiment pas rapide, avec de très nombreuses descriptions des paysages et des végétaux qui s'y trouvent. On a par moment l'impression de lire un livre consacré aux plantes. C'est très poétique mais trop répétitif. Les contes mettent en avant l'ingéniosité d'un héros légendaire de l'âge d'or et inspirent les lapins actuels, qui triompheront plus par la ruse que par la force et arriveront même à vaincre le terrible général de cette façon. L'auteur a inventé des mots de la langue lapinesque comme farfaler (manger) ou le kataklop (tracteur, camion voiture), et quelques autres que je n'ai pas retenus.
C'est très original mais beaucoup trop long à mon goût, même si je salue l'exploit d'écrire un roman de cinq cents quarante-quatre pages avec un groupe de lapins comme héros. La troisième partie où nos amis partent chercher des compagnes est la plus intéressante, il y a nettement plus d'action. Ils utilisent la ruse pour vaincre le dictateur qui ne connaît que le langage de la violence. Certains feraient bien de s'en inspirer en ce moment ! D'autres thèmes actuels comme celui des migrations est aussi présent, mais celui qui est dominant, c'est l'importance de la solidarité et de l'union pour faire face aux difficultés, ainsi que du pardon pour avancer. Ainsi, des lapins coupables de mauvais coups envers nos héros sont intégrés au groupe et arrivent à rapidement trouver leur place en mettant leurs compétences au service du groupe.
Je n'ai bien sûr rien contre les lapins, mais pas non plus d'attache avec eux. Si ce roman avait concerné un groupe de chats, animaux que j'aime particulièrement, je me demande si mon jugement aurait été plus indulgent. J'ai beaucoup aimé certains livres comme la série Alfie qui met en scène des chats, mais ceux-ci interagissent avec les humains, en particulier dans leurs affaires de coeur, ce ne sont pas des animaux sauvages qui vivent dans la nature.
Ce livre ne m'a pas paru désagréable, mais trop long et j'avais hâte d'arriver au bout pour passer à une lecture plus consistante, je sais qu'il a soulevé l'enthousiasme, mais ce n'est pas mon cas. Je l'ai lu dans le cadre d'une LC de notre forum et il sera vite oublié.
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