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Critique de Fabinou7


On peut avoir plusieurs temps dans un poème. le dernier quatrain n'est pas forcément celui que l'on préfère. La fin n'éclaire par forcément un roman. Mais une nouvelle est toute tendue vers sa chute. Toute sa saveur s'y révèle. On pourrait ajouter qu'une chute est rétroactive dans la mesure où elle colore toute la nouvelle d'une façon tragique, cynique ou joyeuse. Avec ces deux nouvelles vous ne serez pas déçus.

« Parce qu'ils avaient le ventre plein, les américains avaient le temps d'avoir peur que leurs enfants aient une maladie rare sur laquelle ils venaient de lire un article. » Chimamanda Ngozi Adichie part de ce qu'elle connait, l'immigration nigérienne aux Etats-Unis. Pour parfaire son processus de création littéraire, comme d'autres auteurs contemporains, en France David Lopez, elle est passée par des études universitaires de création littéraire, comme si non seulement être écrivain pouvait s'apprendre, relever d'une technique, d'exercices, mais en plus on pouvait y exceller au sortir d'une telle « masterclass » (d'ailleurs qu'en pensez-vous ?), ce qui semble de plus en plus répandu (voir le succès de Colum McCann « Lettres à un jeune auteur » récemment paru ou le master de l'écrivain Vincent Message à Paris).

« N'est-ce donc rien, pour vous, que d'être la fête de quelqu'un ? » Roland Barthes. S'illusionner. Se désillusionner. Un regard un peu appuyé, un rapprochement désinvolte, le sentiment qu'on nous observe, l'impression que ça y est on intéresse l'autre, on lui plaît….
C'est tout l'attrait de la première nouvelle « lundi de la semaine dernière », tout ce petit monde intérieur incroyablement addictif et réconfortant que l'on se créé, tout ce courage que l'on cherche en nous pour donner un coup de pouce au destin, dans l'intuition ou l'illusion d'avoir tapé dans l'oeil de quelqu'un…

Les moments de gênes sont particulièrement bien déroulés, ces moments qu'on veut vite oublier dans nos quotidiens mais qui sous la plume de l'écrivaine nigérienne nous sont rapportés dans tous leurs méandres, ces instants qui durent une plombe tant on est mal à l'aise…

Certes les personnages portent avec eux l'immigration, le contraste entre les afro-américains et les nigériens, le melting pot des grandes villes américaines pleines de cultures entrechoquées, mais ce sont aussi des histoires de séduction, de désir, d'homosexualité encore trop corsetée, d'incapacité à tourner la page d'un amour toxique.

Un style résolument visuel, en partie peut-être à cause de l'invasion culturelle américaine qui, avec tout son cinéma et sa télévision a fini par créer en chacun de nous un imaginaire très dense qu'il est aisé de convoquer lors de sa lecture.

Qu'en pensez-vous ?
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