Des huiles, des gouaches sur papier, deux ou trois vues de l'atelier d'Agostini en 2010 - des oeuvres que j'aime, pour le mouvement de peindre, l'équilibre fragile des formes et couleurs dont il dit dans une petite post-face : «Les peintures ici retenues pourront, à n'en pas douter, pour ceux qui connaissait mes images précédentes, sembler plus confuses, plus dissonantes, plus abstraites peut-être.... Et puisqu'elles venaient de loin, avec insistance, disons alors que, cette fois, je les ai laissées venir.»
Et un texte assez bref et dense de Jérémy Liron, peintre lui-même, et écrivain, qui à partir du souvenir de phrases prononcées par Agostini, et de son regard sur les oeuvres, s'interroge.
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Il ne s’agit donc pas de peindre sur le motif, mais de peindre d’après une
image, des images. Et même d’après leur souvenir, ce qui équivaut à opérer par éloignement volontaire de l’origine afin peut-être qu’entre elle et le tableau puissent s’inviter, comme dans un rêve, tous les
caprices et toutes les combinaisons possibles, tous les rapprochements et tous les mélanges ; et que ça dérive au-delà de la simple référence.
Mais dans cette errance, le travail fait preuve d’une certaine obsession qui est peut-être un point d’accroche, une permanence salutaire à laquelle se maintenir. Cette permanence c’est une semblable architecture de la toile depuis le motif jusque dans ce jeu de superposition ou d’évitement des touches, ces réserves et percées dans le fond, ces modulations, cette infinie richesse dans la répétition du même.
Faire un tableau, y faire tenir une figure c’est comme retenir compact ce qui se dissolvrait sans ça dans l’infini du monde. Donc ce besoin de marquer des points d’encrage, comme dans une progression en montagne ou comme l’on marque sur une carte le chemin parcouru, calcule un cap ...