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Publié fin 2009 au Caire, deux ans après Taxi, L'arche de Noé de Khaled Al-Khamissi est le roman choral des candidats égyptiens à l'exil, hors d'un pays menacé par le chaos et miné par la corruption. Paradoxalement, c'est quand ils sont loin des rives du Nil que les personnages expriment leur amour indéfectible pour une patrie qui reste toujours profondément au coeur de leurs pensées. "Il n'y a pas d'espoir en Egypte", "Que reste t-il aux jeunes ? La révolution ?". le livre est rempli de phrases prémonitoires, un an et demi avant les événements que l'on sait. Prophétique. Plus qu'un roman, l'impression du lecteur est d'avoir à faire à une suite de nouvelles, qui sont comme les variations d'un même thème. L'écriture est agréable et, comme dans son livre précédent, tout sonne juste comme un documentaire relayé par une dose homéopathique de fiction. le nombre de personnages, leur interaction, contribuent cependant à entretenir une certaine confusion. Un peu trop riche et foisonnant, tel est l'unique défaut que l'on peut trouver à L'arche de Noé qui maintient la tradition du grand roman égyptien de Mahfouz à Al-Aswany. Et qui n'est pas sans faire penser, par sa douloureuse lucidité, à certains films du grand Youssef Chahine.

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Dans ce roman les personnages sont liés entre eux par un point commun qui est de partir. Partir de ce pays qu'ils aiment, où ils ont des familles et où ils ont grandi voire parfois même vécu leurs vies d'adultes. Deux ans avant le printemps arabe le portrait cynique d'une Égypte gangrénée par la corruption et exsangue au niveau économique se décline dans ces différents destins. A lire et même à dévorer.
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Ce livre faisait partie de la sélection du comité de lecture de ma bibliothèque. Je n'en avais jamais entendu parler, comme les autres, et j'avoue ne l'avoir choisi en premier lieu que parce qu'il se déroulait en Egypte et que c'est un pays que j'aime beaucoup (surtout dans son passé quand même). Je ne savais strictement pas à quoi m'attendre et j'avais un peu peur que ça ne me plaise pas. Mais heureusement, ce ne fut pas le cas.

Ce roman raconte l'histoire de 12 personnes différentes qui, toutes, vivaient en Egypte et ont décidé d'émigrer parce que la vie là bas n'était plus possible pour eux. Chaque personnage à son histoire, ses propres raisons d'émigrer. Chaque chapitre correspond à l'un des personnages. Alors on aurait pu juste avoir cette enfilade de personnages, sans aucun lien, comme une sorte de chronique mais ce n'est pas le cas. Chaque personnage est lié au suivant, ils se connaissent, se côtoient plus ou moins. J'ai apprécié qu'il y ait ce petit lien qui nous emmène de chapitre en chapitre. L'histoire, donc, est plutôt intéressante. En plus du destin de ces douze personnages, le roman nous dresse la situation actuelle (enfin en 2009) en Egypte. On y voit à quel point les Egyptiens souffrent, eux aussi, de la crise économique, on voit le jugement qu'ils peuvent porter sur la politique de leur pays qui ne les aide pas, bien au contraire.

L'écriture de Khaled al Khamissi est fluide en règle générale. Cependant j'avoue avoir eu quelques difficultés quand on passait de la narration à un monologue. Difficile de toujours savoir qui parle. Quand au tout dernier chapitre, j'ai eu un peu de mal à le suivre, on passe d'une troisième personne à un « Je » sans pour autant qu'on sache qui représente ce « je », on fait des sauts dans le temps, on revient dans le présent, on repart dans le passé sans qu'on ait vraiment de repères. Mais mis à part ce dernier chapitre (qui est tout de même très intéressant puisqu'on y comprend pas mal de choses), j'ai globalement apprécié ma lecture.

Pour conclure, je dirais qu'il s'agit ici d'un bon roman. Je n'ai pas été enthousiasmée (d'où les 3 étoiles seulement) mais ça se lit plutôt bien. Il ne laissera peut-être pas un grand souvenir, mais je ne regrette pas de l'avoir lu.
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Décidément j'adore les romans qui ont ce genre de construction narrative. Chaque chapitre est dédié à un personnage, on y croise d'autres personnages que l'on recroisera plus tard. On recrée ainsi la vie de ses personnes à travers ces diverses rencontres.

Les chapitres sont très bien conçus. le personnage du chapitre raconte son histoire, ses divers déclarations sont entrecoupées de témoignages d'autres personnes. On a parfois l'impression de lire un reportage.

Il est très triste de voir ces personnes cherchaient par tous les moyens à quitter leur pays pour avoir une chance de s'en sortir, de faire valoir leur diplôme, de faire vivre leur famille. Alors qu'il est très clair qu'ils aiment leur pays et que si la situation était autre ils resteraient avec bonheur. Ces personnes tentent le tout pour le tout pour partir, mettant leur vie en danger.

L'auteur dresse un portrait rude de son pays : gouvernement de pantins, montée d'un islam radical, impossibilité d'éduquer les générations futures sans une surveillance accrue de ses propos, la corruption qui gangrène le moindre service administratif....et cette Egypte magnifique, grandiose, riche en histoire et en invention. Une Egypte auquelle rêve encore certains jeunes.
Lien : https://www.labullederealita..
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le résumé nous dit tout avec une exactitude sans exagération sur ce à quoi il faut s'attendre. C'est une palette de personnages tous différents - par le milieu dont ils sont issus, leur profession et même leur religion - et représentatifs de la société égyptienne, que nous livre l'auteur. Voici une petite liste de ces personnages ainsi qu'un bref descriptif de leur situation pour vous donner un aperçu :
- Ahmad Ezzedine : jeune homme licencié de droit, désespérant de faire carrière et n'ayant pas les moyens de payer des pots-de-vin.
- Hagar Mostafa : effondrée par sa rupture avec Ahmad. Son père la fiance à un égyptien vivant aux Etats-Unis.
- Abd-al-Latif Awad : surnommé Tifa. Bras droit de Ayman, le mari de Hagar. Il travaille dans le restaurant de ce dernier, avant de se mettre au service d'un homme douteux (Akram al-Mongui). Il raconte son périple pour entrer au Etats-Unis.
- Mortada al-Baroudi : professeur de philosophie à Londres. Farid est un de ses élèves. Parallèlement à son mariage avec Deborah, une londonnienne, il nous raconte son passé en tant que professeur dans une université au Caire, ce qui l'a entre autre poussé à partir.
- Yassine al-Baroudi : cousin de Mortada. Récit de l'échec de son départ d'Egypte
- Nevine Adly : une chirurgienne copte au Caire. Suite à une agression, elle décide de faire une demande d'émigration au Canada, une garantie de pouvoir fuir en cas de crise.
- Talaat Zohni : ami de Nabil, le mari de Nevine. Emigré au Etats-Unis, met vivant maintenant au Koweit. Il reste très attaché à l'Egypte et ne s'est jamais senti chez lui là-bas.
- Hassouna Sabri : jeune nubien d'Assouan proposant des balades en felouque. Les nubiens semblent mis au banc par la nouvelle société, ce peuple jadis agriculteur dépend désormais des tour-opérateurs. Pour partir est le seul moyen pour revenir riche et être plus fort et faire entendre sa voix nubienne jusqu'au Caire.
- Mabrouk Al-Ménoufi: un passeur qui se dit bienfaiteur et déclare rendre service à l'Egypte.
- Sanaa Mahrane : Mabrouk l'a aidé à partir aux Emirats. C'est une prostituée qui finit par arriver en Europe de l'Est, mais ce voyage a un pris, qu'elle va devoir payer.
le dernier chapitre, qui s'intitule Retour à la ligne boucle la boucle, car c'est comme cela qu'est conçu ce livre, je cite : "j'ai décidé d'écrire toutes les histoires de ceux qui avaient embarqué sur l'Arche de Noé ou qui s'apprêtaient à le faire, à commencer par Ahmad Ezzedine". Ainsi j'aurais très bien pu reprendre au premier chapitre. Moi qui a la fin de certain chapitre désespérait de ne savoir ce que devenaient certains personnages, ce dernier chapitre m'a totalement satisfait.
le terme "Arche de Noé" apparait quelques fois dans le livre, surtout à la fin où un éclairage y est apporté. le monde hors de l'Egypte est perçu comme un arche de Noé, un moyen de survivre au déluge qui s'abat sur l'Egypte. La fuite apparait comme le meilleur moyen de survivre et de faire vivre la famille restée au pays. Mais ce chemin n'est pas toujours sans risque... Malgré tout, l'émigration bien que dans la plupart des cas fut choisie, elle peut être source de nostalgie.
Je ferai pour finir un parallèle quelque peu audacieux peut-être mais, à mon sens, justifié, entre ce livre-ci et Planète à louer de Yoss. L'un est un livre complètement ancré dans notre société, l'autre dans le futur, un univers de science-fiction. A priori rien à voir et pourtant ces deux livres ont en commun des personnages ayant le désir de fuir leur pays, leur monde, une terre qui ne leur propose plus aucun avenir, la fuite apparait alors salutaire et porteuse d'espoir. Yoss, auteur cubain, a utilisé la science-fiction pour parler de la société cubaine, on y retrouve le thème de l'émigration, la prostitution par exemple, des thèmes traités par l'auteur égyptien. Ce petit parallèle pour illustrer la diversité des moyens utilisés par les auteurs et les formes que peuvent prendre une oeuvre engagée.
Un livre à lire !!!
Lien : http://aucafelitterairedecel..
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Du point de vue du fond, L'arche de Noé est un roman riche en...
Lien : http://djbeltounes.wordpress..
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J'ai lu L'arche de Noé avec plus de facilité que je lis Naguib Mafhouz, sur qui je traine depuis 2 mois. L'écriture est facile, fluide et résolument plus moderne que chez Mafhouz mais je dois dire à mon grand regret que ça n'a pas été le coup de coeur que je croyais. Les personnages du roman de al Khamissi sont à l'image de la célèbre arche de Noé, une multitude de personnalités hétéroclites et représentatives de la société égyptienne. Depuis la chute de Moubarak et les événements de la place Tahrir, on connait beaucoup mieux les paradoxes et les problèmes sociaux de l'Egypte. Mëme si je suis allée en Egypte récemment, malheureusement je ne les connais que de loin et non de l'intérieur. le roman de Khamissi est profondément ancré dans une réalité sociétale sombre et difficile, et je crois qu'il faut connaitre de l'intérieur la société égyptienne pour vraiment d'immerger dans la vie des personnages et leurs espérances de futur.
Malgré cela, je conseille tout de même cette lecture, loin de moi l'idée d'en dégouter les autres lecteurs !!
Lien : http://memelesoiesaimentsali..
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