Mariage de plaisir. La contradiction est flagrante entre les deux mots. Le premier ferme l’esprit et l’horizon, alors que le second les ouvre.
Je ne cache pas mes idées, surtout celles qui choquent. Je ne tais que mes actes.
Le scandale est-il de commettre un acte, ou de le révéler ?
L'Orient de Flaubert n'est plus. Il ne reste que le 11 septembre et le jihad.
certains invoquent les esprits. Moi, j’invoque les corps. Je ne connais pas mon âme ni celle des autres, mais je connais mon corps et je connais leurs corps.
Je me suis entraînée à cacher aux amants l'amour de l'époux, je l'ai appris de Marguerite Duras. Cacher à l'époux l'amour des amants, je l'ai appris de toutes les femmes.
Lors d’un déjeuner, devant mes collègues, hommes et femmes, j’ai déclaré ceci : la monogamie est contre nature, la fidélité un leurre, le désir ne s’épanouit que dans la liberté…
A l'époque, je me contentais de savourer ces livres. Je les relisais avec lui. Je m'efforçais de retenir le nom de chaque position pour les lui décrire. Ces drôle de noms composaient un code que nous employons avec un teinte innocence. Nous ne manquions pas d'en agrémenter nos propos en présence d'autrui, nous ingéniant à les glisser dans la conversation. "Le noeud coulant", "le phénix dans la joie", "le soufflet du forgeron", "le cheval renversé"... Comment placer de tels mots dans la conversation? L'ignorance des auditeurs faisait le bonheur de notre jeu, nous en jouissions sans vergogne.
Personne ne pouvait s'attarder sur nos propos à moins d'être expert en manuels érotiques, à mon image. Or cette expertise est rare, même dans les cercles érudits. J'en ai eut si souvent la preuve, pour mon amusement prolongé.
Grâce au Penseur, j'ai compris la valeur de mes livres secrets. J'allais de Tifachi, à Ali Ibn Nasr, de al-Samawal Ibn Yahya, à Nasir al-Din al-Toussi, Mohammed al-Nafzaoui, Ahmad Ibn Suleiman, Ali al-Katibi al-qazwini, al-Suyuti et al-Tijani comme d'un ami à l'autre. Je les lisais, les relisais, je dégustais leurs écrits et calquais ma vie sur leur mots. Je les goûtais comme une langue perdue et retrouvée que je n'osais dévoiler qu'au Penseur.
Orundum est, ut sit mens sana in corpore sano. Il faut prier pour obtenir un esprit sain dans un corps sain... La santé par le sexe: je l'ai su avant même de lire dans les livres érotiques arabes qui me sont chers l'écho de mes pensées.
Il disait : Il existe deux sortes de femmes : la femme laitue et la femme braise. Qui suis-je ? demandais-je avec malice. Il ne répondait pas. Il préférait m’attirer à lui. Je me serrais contre son torse tandis qu’il embrassait mes yeux, mes lèvres, et je goûtais sa salive. Il me caressait le ventre, j’écartais les cuisses. Il me pénétrait profondément pour se consumer avec moi. J’aurais aimé savoir : Et les hommes ? Combien de sortes en existe-t-il ? Mon plaisir me faisait oublier les questions.