AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 978B003HM2GZ0
Robert Laffont (30/11/-1)
4/5   2 notes
Résumé :
200pages. in12. broché.
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Anne-Xavier Alberini a passé dix ans dans un asile psychiatrique. Dans cet ouvrage, elle nous ouvre les portes d'un milieu particulièrement glauque. Durant toutes ces années, partagée entre l'éducation de ses trois enfants qu'elle élève seule et son travail parmi les naufragés de la normalité qui ont échoué là, avec leurs chagrins, leurs espoirs dérisoires, leurs souffrances démesurées, leurs clowneries pitoyables, chaque jour passé n'est jamais identique à un autre. Pas de copier coller comme dans certains secteurs qu'elle envie bien souvent. Entre crises de démence, délires, rires sarcastiques et grognements gutturaux, elle tente de tenir le coup, s'accroche désespérément à la vie parfois ponctuée de sorties nocturnes avec son amie Cerise, histoire d'envoyer valser la folie derrière les barreaux, le long des couloirs, la peur de déteindre sur les aliénés. Vigilance ! Mot clé suspendu à son trousseau de clés déjà bien trop lourd des cellules. Enfermement, déraison, admission, restriction, l'odeur médicamenteuse s'imprègne partout, la poursuit, s'accroche à ses vêtements, ses cheveux, sa peau. Gouttes, pilules aux couleurs disparates pour chaque pathologie, l'appel est lancé pour la distribution comme à la criée aux poissons. Dépressifs, assassins, suicidaires, toxicos, le monde des hallucinés tourne sur lui-même, pareil à une toupie mal activée, entre les lignes crantées du malheur, de la folie emmurée.

Dans Journal fou d'une infirmière, Anne-xavier Albertin nous décrit avec justesse un univers impitoyable, dénonce certaines pratiques fallacieuses du personnel soignant par leur abus de pouvoir, son attachement à certains pensionnaires internés après avoir commis un acte répréhensible dans un moment de folie passagère dont l'histoire bouscule, perturbe, dérange le lecteur, l'émeut aussi.

Une plongée en apnée dans arcanes de la folie dont elle ne sortira pas indemne.
Une lecture opaque j'en conviens, mais ô combien passionnante.
Commenter  J’apprécie          232

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le temps qu'on me prend, c'est le temps de mes jours, de mes jours qui n'ont qu'un temps ; et ce temps passe trop vite. Mon temps de vie, mon temps de rire, de penser, d'aimer, de choyer, d'être femme, de rêver. Ho ! Rêver ! Et l'on me prend mon temps contre un peu d'argent, mais si peu d'argent qu'avec cet argent, je ne peux acheter du temps.
Si peu d'argent que j'ai et tant de temps que l'on me prend que, l'argent devant, le temps derrière, je suis toujours écartelée, à court, épuisée. Mon temps et ma vie sont lies, et je donne ma vie pour un peu d'argent.
Je n'ai pas le temps de lire, ou pas d'argent pour acheter des livres.
Commenter  J’apprécie          111
Une enfance sans grand-mère, c'est n'avoir jamais bu l'eau fraîche d'un puits, un jour de canicule ; c'est n'avoir jamais marché dans un chant de lavande au mois de juillet. Une fête sans grand-mère, un Noël sans grand mère, c'est de la joie en demi-teinte. Une grand mère , c'est une cale si le frein lâche, c'est le dernier recours, le refuge. C'est une femme à qui l'on peut tout dire parce qu'elle ne se bat plus pour être une femme. Une grand mère, c'est la caverne d'Ali Baba.
Commenter  J’apprécie          110
Quand je regarde passer les gens, tous les gens dans la rue, un à un ou en foule, je les vois avec leur cage individuelle, leurs barreaux portatifs. C'est un ballet lugubre et triste comme un arbre brûlé. Il n'y a que les enfants qui n'en n'ont pas.. Mais plus tard ? Un barreau pour le société, un pour les conventions, un pour les principes, un pour les lois, un pour la religion, un pour ls intérêts, et çà va se multiplier, s'ajouter, s'épaissir, se joindre, se fermer. Fini le soleil, l'air, tout...
Commenter  J’apprécie          80
Dire que c'est avec des mots comme " la sécurité de l'emploi " ou encore " en cas de maladie grave vous êtes couverts " que l'on nous fait vivre dans un monde dément, et vivoter dans l'autre, l'extérieur, jusqu'à l'âge de la retraite.
Tout le monde ferme les yeux. Le Ministre de la Santé ferme même les oreilles à toute demande d'augmentation.
Commenter  J’apprécie          60
Un fou est un être humain, et l'idiot le plus profond reconnaît toujours sa mère.
Commenter  J’apprécie          60

autres livres classés : hôpital psychiatriqueVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Autres livres de Anne-Xavier Albertini (1) Voir plus

Lecteurs (4) Voir plus



Quiz Voir plus

Freud et les autres...

Combien y a-t-il de leçons sur la psychanalyse selon Freud ?

3
4
5
6

10 questions
436 lecteurs ont répondu
Thèmes : psychologie , psychanalyse , sciences humainesCréer un quiz sur ce livre

{* *}