Une lecture qui n'est pas anodine.
On pourrait résumer le livre ainsi : "Une leçon de vie aux portes de la mort."
Outre une vision ultra-sensible et ultra-humaine de ce qui devrait être l'essentiel d'une vie, vision offerte comme une dernière leçon par un professeur en sociologie en phase terminale de sa maladie, cette lecture m'a rassurée et en même temps questionnée sur la fin de vie et ses contraintes : devenir dépendant des autres pour tous les gestes de la vie courante. Bien sûr, la leçon de vie est importante, mais ce qui m'a personnellement interpelé c'est une autre facette de ce livre.
Je cite (longue citation mais si explicite): "J'ai commencé à aimer ma dépendance. Maintenant, j'aime qu'on me tourne sur le côté, qu'on me frotte le dos avec de la crème pour m'éviter les escarres. J'aime qu'on m'essuie le front, ou qu'on me masse les jambes. Je me délecte. Je ferme les yeux et je profite de chaque instant. Cela me semble familier... C'est comme retourner en enfance. Quelqu'un vous donne votre bain. Quelqu'un vous porte. Quelqu'un vous essuie. Nous savons tous comment faire pour être un enfant. C'est inscrit à l'intéreur de nous.
En ce qui me concerne, il s'agit de retrouver le plaisir que j'avais étant enfant. Quand nos mères nous portaient dans leurs bras, nous berçaient, nous caressaient la tête, la vérité est que nous n'en avions jamais assez. D'une certaine façon, nous avons tous la nostalgie de ce temps où l'on s'accupait entièrement de nous, de cet amour, de cette attention inconditionnelle. La plupart d'entre nous n'en avons jamais eu assez."
L'auteur du livre ( et élève du professeur ) résume : "A soixante-dix-huit ans, il donne comme un adulte et il reçoit comme en enfant".
Un tel témoignage soulève beaucoup de questions sur l'accompagnement des personnes en fin de vie, sur l'attention quotidienne qui leur est prodiguée. Sur la nécessité de la parole, de considérer l'être dépendant comme un être humain à part entière, et sur l'importance du contact physique.
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