Ce roman est un objet narratif parfait. Tout colle à merveille, comme dans les romans les plus réussis de Jonathan Coe, et même s'il y a moins d'effets spectaculaires que dans ces derniers. Toutes les lignes de la narration sont suivies jusqu'au bout, rien ne paraît artificiel (même si bien sûr tout l'est), rien n'est invraisemblable, même la rencontre en haut du campanile, puisque la suggestion est faite que Jess n'était pas là par hasard. du coup, la vision qu'a James de la « femme de sa vie » alors qu'il ne voit Jess que de loin est rétrospectivement superbe. Ce qu'il y a de magnifique dans ce roman, c'est qu'il n'est un page-turner que par la subtilité de ses analyses psychologiques, qui ne sont jamais des commentaires du narrateur, mais toujours suggérées par les actes et les réactions des personnages : c'est un vrai coup de maître que de faire naître de cela des rebondissements ne permettant pas au lecteur de lâcher le livre avant la fin.
Oxford comme toile de fond, au début de cette histoire, qui nous transporte, nous replonge dans cette période de folie et d'insouciance qu'est la jeunesse..amitié, excès,désir, doutes,...personnages attachants.
Un bon roman.