Il est des pleurs qui valent des combats.
Les rêves ont cela en commun avec la folie que le plaisir de les vivre ne tient pas à ce qu'ils révèlent mais au fait de leur absolue présence.
" j'ai un immense besoin de vous. Il me faut un relais, un regard étranger par lequel je pourrais m'observer et jouir de ma personne.
Voulez- vous être ce miroir ?"
La mer, dans ses emportements, ne connaît plus de lois. Des vagues énormes martèlent la coque avec une furie où se lit l'inconsciente vitalité de la nature. Si nous avions à en souffrir durant ce voyage, vous me verriez délaisser les instruments dont nos jeunes capitaines sont si fiers et me soumettre à ce qui vit à l'intérieur de moi. Cet intérieur, que je ne pourrais traduire par des mots et encore moins enseigner, épouse l'extérieur formidable où se joue la vie d'un bâtiment et de son équipage. [...]
Je me fie au mystère qui habite mon âme, qui enchante de même la nature terrifiante.
Fausto m’obligea à courir. Au bout d’une allée tracée depuis des siècles entre les figuiers et les néfliers, dessinée de la terre à la mer par des milliers de pas laborieux, ceux des paysans allant remplir au rivage un panier de fruits de mer, ceux, plus nombreux, des pêcheurs de rougets connus depuis la Rome antique, était une vue magnifique sur une crique de rochers immaculés. En face était l’Albanie, la légendaire Illyrie, qu’on croyait deviner au loin, ligne tissée de coton blanc sous le volume immense de l’azur.
La vie aimait cela, labourer en terre féconde avec le soc du hasard.