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EAN : 9782714310019
190 pages
José Corti (27/08/2009)
3.3/5   10 notes
Résumé :
Seul le commandant du dernier sous-marin lancé par les nazis connaît la mission attribuée à son expédition ; elle tient en une phrase : accorder au troisième Reich les milles ans de règne annoncés par Hitler. Les Visages que prend l'humanité sont mystérieux et c'est eux ici qui intéressent Robert Alexis et par-dessus tout les liens qui unissent l'homme avec la nature. La lutte que notre espèce a engagée contre l'opacité de la condition humaine, cette "haine construc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Crépuscule des dieux, armes secrètes, parcours halluciné d'interrogation sur identité et humanité.

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/11/15/note-de-lecture-u-boot-robert-alexis/
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Le titre du roman ainsi que l'illustration retenue pour la couverture – un officier marin, air nostalgique, tandis qu'au loin on devine le contour d'une île boisée – ne laissent guère de doute sur la thématique abordée par le récit : un navigateur (le narrateur) s'embarque à bord d'un sous-marin allemand doté de la technologie la plus avancée, le U-823 ; il s'agit d'un équipage nazi (l'action se déroule en 1945) dont la mission est étrangement tenue secrète pour tous, seul Koszalin, le commandant de bord, en a connaissance, et son comportement ne laisse pas d'être étrange, déroutant, inquiétant…



On dirait, à évoquer ainsi imparfaitement la trame globale du récit, qu'il va s'agir une fois de plus d'un récit de guerre (et de fait j'ai souvent songé aussi pendant ma lecture à l'un des rares films de sous-marins que j'aie jamais regardé avec plaisir, A la poursuite d'octobre rouge), un récit qui se complairait dans les termes techniques, militaires, avec d'abondantes descriptions de manoeuvres et stratégies… mais il n'en est rien, et c'est sans doute l'une des forces de ce récit que de nous entraîner bien au-delà de nos attentes de lecture.... suite sur http://ventdereflexion.canalblog.com/
Lien : http://ventdereflexion.canal..
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Une belle histoire en apnée où le sous-marin est un véhicule qui outre la navigation subaquatique ouvre moult écoutilles digressives. On se retrouve ainsi plongé dans les confidences d'un sous-marinier à la sexualité plus déviante que ma main gauche, dans les souvenirs d'un autre happé par la fatalité dégueulasse du groupe, le nazisme, les origines du nazisme, la monté du nazisme, ce genre de choses... mais toujours dans une pâte légère et impressionniste, avec du mystère et un beau style (poétique et désuet ?). Pour le reste si le sous-marin est un lieu favorable à l'introspection et à ses épanchements, une fois échoué sur une île tropicale qui passait par là, il n'est plus qu'un objet hétéroclite autour duquel tourne deux trois sauvages. Kurtz rode et le panthéisme avec. On affirmera que tout ça commence chez Jules Verne, passe par Gracq pour mieux finir chez Conrad. Les deux dernières pages, en forme de pirouette, sont ratées et trop malignes pour être honnêtes , c'est dommage, le reste était presque impeccable.
Lien : https://novland.blogspot.com/
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
En remisant le col de sa vareuse, le commandant lança un regard circulaire sur son équipage.
Je lui trouvais un air de lassitude auquel il ne m’avait pas habitué, ou plutôt non, il s’agissait d’une indéfinissable gravité ; je songeai par intuition à ce qu’éprouve un honnête homme lorsqu’il doit punir sans motif, et m’alarmai d’avoir à penser cela : Matthias Koszalin n’était plus comme avant.
Combien de fois avais-je déjà navigué sous ses ordres ?
Plus d’une dizaine d’expéditions avaient fait naître en moi une confiance aveugle. D’ailleurs, aucun de ceux qui l’entouraient avant l’embarquement n’aurait contesté cette affirmation : rien, jamais, ne pourrait l’abattre.
Revenu indemne des missions les plus périlleuses, il avait toujours fait preuve d’exceptionnelles qualités martiales. D’une manière plus étrange, il possédait ce que l’on devinait sous l’écorce du maître de guerre : de la chance, une chance monstrueuse qui confinait au sacré.
Aurait-il pu à lui seul inverser le cours des événements ? Évidemment pas. Mais ce dernier combat donnait l’impression d’appartenir à une élite. Nous étions ses hommes, un peuple d’aventuriers n’ayant gardé du soldat que la casquette et le cuir des vêtements.
Nous étions prêts à tout.
Du reste, n’avions-nous pas déjà tout tenté, tout réussi, exercé la terreur sur l’ennemi qui nous appelait moitié par haine, moitié par respect : les loups gris ?
Nos sous-marins avaient traversé les océans, mieux encore, serrés comme des poings, ils en avaient crevé la surface afin de mieux frapper.
Et à chaque fois, dans ce voyage qui troublait les abysses, il nous semblait aller au-delà de ce que la guerre exigeait. On ne côtoie pas les profondeurs sans rompre son âme aux secrets qui l’environnent. L’immersion chasse pour un temps les simulacres et conduit vers cet ailleurs éclairé des formules tragiques de la création.
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Koszalin, au contraire, marquait son hostilité en portes claquées avec violence, en coups de poings rageurs sur la table des cartes, prenant plaisir à fustiger la moindre anomalie en des termes infamants.
Un retard dans l’obéissance à ses consignes n’était jamais de la faute des hommes. Les accusations pleuvaient sur le matériel. Les injures accablaient le sous-marin injustement soumis à des ordres aberrants, pendant que l’équipage, livré à l’ennui d’une croisière sans but, passait ses journées près des couchettes à jouer au skat et à bavarder.
Il faut dire qu’une navigation aussi peu audacieuse ne réclamait qu’un soin minimal. Qu’y aurait-il eu d’autre à faire si ce n’est vérifier la route et la météo ? La ligne que nous empruntions, trop exilée de tout point stratégique, n’intéressait de loin en loin que des chalutiers danois ou islandais. Les rares manoeuvres n’en demeuraient pas moins la cause d’un malaise insistant. Le commandant paraissait en vouloir à tous ceux qui prenaient une initiative. Ce n’était plus le grand gaillard à barbe blonde dont les éclats de rire avaient enchanté nos précédentes traversées, mais une ombre bougonne hantée par une idée fixe.
Nous finîmes par ne plus rien tenter qui pût attirer ses foudres, et nous réfugiâmes dans les quelques locaux où l’on pouvait échapper à sa vindicte.
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Qu'avais-je donc été avant de brasser ainsi les multiples reflets d'un kaléidoscope? De cette confusion naissaient la richesse d'un personnage privé de contours, et la certitude que toute autre manière d'exister était appauvrissante. J'examinais avec un peu de pitié les femmes et les hommes prisonniers de leur genre; cette pesante installation dans un corps immuable n'entraînait-elle pas une réduction de l'âme? Je préférais un territoire plus incertain de terres dures et de marais, de sillons à peine griffés sur le sol et de tranchées fangeuses, retrouvant par les vertus du métissage, la magie des temps primitifs.
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Christel Paris - Editions le Tripode .Christel Paris des éditions le Tripode vous présente : "La vie rêvée de Rachel Waring" de Stephen Benatar. Traduit de l'anglais par Christel Paris. Parution le 28 août 2014 aux éditions le Tripode. Rentrée littéraire 2014. http://www.mollat.com/livres/benatar-stephen-vie-revee-rachel-waring-9782370550293.html et "L'Homme qui s'aime" de Robert Alexis. Parution le 4 septembre 2014 aux éditions le Tripode. Rentrée littéraire 2014. Notes de Musique : Jared C. Balogh/A Compilation From Compilations Of Compositions/07 A TOUGH DECISION. Free Music Archive.
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