Senso

Senso est une comédie romantique à l'italienne. Germano se retrouve coincé dans un hôtel, il fait chaud, il y a un mariage… il va croiser Elena. le temps d'une soirée, leur vie va changer.
Alfred nous installe comme au théâtre, on assiste à des scènes colorées, luxuriantes où la nature – ce parc !- tient une place prépondérante.
Germano et Elena ne sont plus tout jeune, ils ont vécu mais ce soir là, les étoiles s'alignent pour donner tout son sens à cet instant… le sens, Senso !
Alfred apporte tout son talent, sa sensibilité pour donner vie à cette rencontre… les premières pages réservées au adultes montrent l'intensité possible d'une rencontre entre deux êtres (aux visages indistincts) cabossés mais qui décident de lâcher prise…
Comme toujours avec Alfred, c'est beau – certaines pages sont incroyables -, c'est poétique et c'est un direct en plein coeur à chaque page.
Ce Senso tient une place particulière dans le mien … il me rappelle la fragilité du moment présent et l'envie de le savourer.

D'emblée, des jambes entrelacées, nues. Une étreinte charnelle, pour entrer dans le livre, en pleine conscience des sens, de la sensualité des sensations des sentiments… du sens de l'existence… Puis, focus sur le ciel bleu d'Italie, la turbulence d'une gare, une chaleur écrasante, la foule, la bousculade, et l'apparition d'un homme, qui semble perdu. Germano est descendu ici pour visiter l'exposition de photos de sa fille. Personne n'est venu l'attendre, alors il part en quête de l'hôtel où il a réservé une chambre. Et là c'est l'ascension, le chemin est long l'atmosphère étouffante – heureusement une nuée d'oiseaux détourne un instant son attention – sa chambre non confirmée lui échappe il égare sa valise une fête de mariage a envahi le lieu… de maladresses en manque d'assurance Germano avance dans une nuit sombre qui n'aura de cesse de s'éclaircir. Perte récente de son travail, épousailles malheureuses, peu présent pour sa fille… l'homme jusqu'ici enlisé dans un quotidien pesant, va littéralement flotter durant ces quelques heures nocturnes bienvenues. le hasard d'une rencontre avec Elena – son inverse ; enthousiaste audacieuse aventureuse amusante -, leur déambulation dans un parc immense sans fin à la végétation luxuriante inépuisable, l'ivresse des sens exacerbés, et un petit garçon qui apparaît et disparaît à l'envi solitaire et rêveur – Germano enfant? allégorie de l'auteur? – une échappée belle sensuelle contemplative douce, un temps suspendu, deux étrangers désorientés qui, ensemble, retrouvent l'essence de l'existence. le sel de la vie. Un livre précieux, aux illustrations qui oscillent entre bleuté et flamboyance, délicatesse et intensité, ordinaire et extraordinaire.
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Alors qu'il est perdu dans un imbroglio de dates et de réservation dans un hôtel complet à cause d'un mariage, Germano rencontre un ancien coéquipier de foot qui n'est autre que le marié en question. Sans le vouloir il est invité au mariage si décalé de son monde où, heureusement pour lui, il rencontre Elena. Elle sera un phare dans sa nuit chaotique, mais elle n'est pas la seule invitée à ce mariage. Ses erreurs et ses incertitudes sont aussi de la partie. Cette soirée inattendue réserve bien des surprises à ces deux personnages en quête de sens.

Ah sacré Germano, un peu paumé, un peu looser et carrément touchant, on le suit dans des quiproquos invraisemblables aux côté d'Helena, qui semble elle aussi être à la croisée des chemins. On dirait qu'ils se sont bien trouvés ces deux-la...
Des couleurs douces et chaudes, un graphisme tout en nuances, cette BD d'Alfred est une ode au moment présent.

Bien sympa cette petite escapade en Italie du Sud. Rencontres de femme, anciens amis, connards, les 2, taureau, enfant, paumés. Je me suis perdue dans ce parc tout en bleu gris, j'ai eu chaud, chaud.