Le métier de prof mène à tout à condition de savoir s'en extraire.
C'est la morale qu'
Albert Algoud fait passer sous les traits d'une bd autobiographique aussi tendre que loufoque, dessinée par
Florence Cestac. La curiosité et l'ouverture d'esprit sont les deux vertus cardinales que le jeune professeur de français Algoud s'efforce de développer chez les jouvenceaux qui lui sont confiés, tout en se les appliquant à lui-même.
Après sa démission de l'éducation nationale menée avec panache, A.Algoud épouse son temps en évoluant un temps dans le milieu des radios libres en pleine ébullition. La suite sera affaires de rencontres. Rien n'est trop fort pour indiquer l'urgence de ce changement d'orientation professionnelle, surtout pas le titre de la bd...
Le trait épais découpe les silhouettes. Les couleurs franches semblent fanées, légèrement décolorées comme pour dater la séquence. Les personnages potaches au gros nez, au rictus décentré et aux orbites disproportionnées apportent immédiatement l'adhésion.
Albert Algoud apparait comme un anti-héros bienveillant et fragile, aussi créatif et loufdingue qu'entrainant.
La calligraphie épouse un propos sans temps mort : onomatopées, gros caractères...
Pour finir, en dernière page, l'avatar d'
Albert Algoud nous révèle ce qui a sauvé sa vie : « Je prends le risque ! »
Une bien belle bd.