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Citations sur La divine Comédie, tome 3 : Le Paradis (18)

Chant IV, v. 124
Je vois bien que jamais notre intellect
ne s'assouvit, si ne l'éclaire le vrai
en dehors duquel aucun vrai n'a lieu.

Il se repose en lui, comme bête en son gîte,
dès qu'il l'a rejoint ; et il peut le rejoindre,
sinon tout désir serait en vain.

Par ce désir naît, comme une pousse,
le doute, au pied du vrai ; et c'est la nature
qui nous porte au sommet, de ciel en ciel.

Io veggio ben che già mai non si sazia
nostro intelletto, se'l ver non lo illustra
di fuor dal qual nessun vero si spazia.

Posasi in esso, come fera in lustra,
tosto que giunto l'ha ; et giugner pollo :
se non, ciascun disio sarebbe frustra.

Nasce per quello, a guisa di rampollo,
a piè del vero il dubbio ; ed è natura
ch'al sommo pinge noi di collo in collo.
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Paradis, chant XXVII, St Pierre déplore l'état de l'église (22-27, 46-57).

"Celui qui sur terre usurpe mon lieu,
mon lieu, mon lieu, qui est vacant
à la présence du Fils de Dieu,

a fait de mon cimetière un cloaque
de sang et de puanteur, et le pervers
qui tomba d'ici, s'apaise en bas." [Lucifer]"

...

Ce n'était pas notre intention qu'à la droite
de nos successeurs s'assît une partie
du peuple chrétien, et l'autre à sa gauche,

ni que les clefs qui me furent données
devinssent emblèmes sur un étendard
qui combattît contre les baptisés ;

ni que je fusse figure sur un sceau
pour des privilèges vendus et menteurs,
ce dont je rougis souvent, et m'enflamme.

En robes de bergers des loups rapaces
se voient d'en haut dans tous les pâturages :
ô défense de Dieu, pourquoi dors-tu ?"

*

"Quelli ch'usurpa in terra il luogo mio
il luogo mio, il luogo mio che vaca
nella presenza del Figliuol di Dio,

fatt'ha del cimiterio mio cloaca
del sangue e della puzza ; onde'l perverso
che cadde di qua su, là giù si placa." (...)

Non fu nostra intenzion ch'a destra mano
de'nostri successor parte sedesse,
parte dall'altra del popol cristiano ;

né che le chiavi, che mi fuor concesse,
divenisser signaculo in vessillo
che contra battezzati combattesse ;

né ch'io fossi figura di sigillo
a privilegi venduti e mendaci,
ond'io sovente arrosso e disfavillo.

In vesta di pastor lupi rapaci
si veggion di qua su per tutti i paschi :
o difesa di Dio, perché pur giaci ?"
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Paradis, XVII, 46 sq.
Tel Hippolyte partit d'Athènes
à cause d'une cruelle et perfide marâtre,
tel il te faudra partir de Florence.

C'est ce qu'on veut et qu'on cherche, déjà,
et ceux qui le pensent le feront bientôt
là où tous les jours on trafique le Christ [à la curie romaine].

La rumeur donnera la faute
à l'offensé, comme d'habitude ; mais la vengeance*
témoignera la vérité qui la dispense.

Tu laisseras tout ce que tu aimes
le plus chèrement ; et c'est la flèche
que l'arc de l'exil décoche pour commencer.

Tu sentiras comme a saveur de sel
le pain d'autrui, et comme il est dur
à descendre et monter l'escalier d'autrui.

Qual si partìo Ippolito d'Atene
per la spietata e perfida noverca
tal di Fiorenza partir ti conviene.

Questo si vuole, et questo già si cerca,
e tosto verrà fatto a chi ciò pensa
là dove Cristo tutto dì si merca.

La colpa seguirà la parte offensa
in grido, come suol ; ma la vendetta
fia testimonio al ver che la dispensa.

Tu lascerai ogni cosa diletta
più caramente ; e questo è quello strale
che l'arco dello essilio pria saetta.

Tu proverai sì come sa di sale
lo pane altrui, e come è duro calle
lo scendere e'l salir per l'altrui scale.

* Mort du pape Boniface VIII attaqué et "giflé" à Anagni (1303) : "Della sua morte molti ne furono contenti e allegri, perché crudelmente reggea, e accendea guerra, disfacendo molta gente, e raunando assai tesoro, e specialmente se ne rallegrarono i Bianchi e i Ghibellini, perché era loro cordiale nemico." (Compagni, Cronache). "De sa mort beaucoup furent satisfaits et réjouis, car il régnait avec cruauté, il allumait la guerre, faisant tuer beaucoup de monde, et accumulant un grand trésor, et particulièrement se réjouirent les Blancs et les Gibelins, car il était leur cordial ennemi." (Mattalia, Paradiso, p. 355)
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Paradis, XXII, 112, invocation à la constellation natale du poète.

O étoiles glorieuses, ô lumière pleine
de grande vertu, à qui je reconnais
devoir tout mon génie, quoi qu'il vaille,

avec vous naissait, avec vous se cachait
celui qui est père de toute vie mortelle,
quand je sentis d'abord l'air toscan ;

puis, quand la grâce me fut accordée
d'entrer dans la haute sphère qui vous fait tourner,
votre région me fut assignée.

Vers vous soupire à présent dévotement
mon âme, pour acquérir la force
de franchir le dur pas qui l'attire.

*
O gloriose stelle, o lume pregno
di gran virtù, dal quale io riconosco
tutto, qual che si sia, il mio ingegno,

con voi nasceva e s'ascondeva vosco
quelli ch'è padre d'ogni mortal vita,
quand'io senti' di prima l'aere tosco ;

e poi, quando mi fu grazia largita
d'entrar nell'alta rota che vi gira,
la vostra region mi fu sortita.

A voi divotamente ora sospira
l'anima mia, per acquistar virtute
al passo forte che a sé li tira.

Note de l'édition Mattalia : les Gémeaux sont la constellation des poètes, selon la doctrine astrologique.
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Et que cela te soit toujours comme plomb aux pieds,
pour aller à pas lents comme un homme las,
vers le oui et le non que tu ne vois pas ;
car il est le plus bas parmi les sots
celui qui affirme et nie sans distinction,
dans l'un comme dans l'autre cas ;
car il arrive que l'opinion hâtive
penche souvent du mauvais côté,
et puis la passion ligote l'intellect.
Il quitte le rivage plus qu'en vain,
car il ne revient pas tel qu'il est parti,
qui prêche pour le vrai sans en avoir l'art.
Claires preuves de ceci sont au monde
Parménide, Mélissos, Bryssos et bien d'autres,
lesquels allaient, sans savoir où ;
ainsi firent Sabellius et Arius, et ces fous
qui furent comme des glaives pour les Écritures,
rendant tordu ce qui était droit.
Que les hommes ne soient donc pas trop assurés,
quand ils jugent, comme celui qui croit
que les blés sont mûrs avant qu'ils le soient ;
car j'ai vu d'abord tout l'hiver
l'épine se montrer rigide et farouche,
et puis porter la rose sur sa cime ;
et j'ai vu déjà bateau droit et rapide
parcourir la mer pendant toute sa route,
et périr à la fin en entrant au port.
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Et du septième rang jusqu'en bas,
de même que jusqu'à lui se succèdent les Juives,
divisant les cheveux de la flamme;
car, selon le regard que porta la foi
dans le Christ, elles sont le mur
où se partagent les escaliers sacrés.
De ce côté où la fleur est mûre,
de toutes ses feuilles, sont assis
ceux qui crurent dans le Christ à venir;
de l'autre côté où les demi-cercles
sont coupés de vides, se tiennent ceux
qui eurent le regard sur le Christ advenu.
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"La nature du monde, qui tient en repos
le centre et meut tout le reste alentour,
commence ici comme à son terme;
et ce ciel n'a pas d'autre où
que l'esprit divin, en qui s'allument
l'amour qui le meut et la vertu qu'il verse.
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Et celle qui voyait les pensées du doute
en mon esprit, me dit : "Les premiers cercles
t'ont montré Séraphins et Chérubins ;
ils suivent, ainsi, rapides, leurs liens d'amour
pour ressembler au point autant qu'ils peuvent ;
et ils peuvent d'autant qu'ils ont la vue plus haute....
...... chante "Hosannaah" perpétuellement,
avec trois mélodies qui sonnent en trois
ordes de joie d'où nait le terne.."
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Le facce tutte avean di fiamma viva – Tous avaient le visage de flamme vive,/ et les ailes d’or, et le reste si blanc/ que nulle neige n’arrive à ce terme./ Descendant dans la fleur, de marche en marche,/ ils offraient la paix et l’ardeur/ qu’ils prenaient par le vent de leurs ailes
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Et ils voguent vers différents ports, sur la vaste mer de l'être, et chacun porté par l'instinct qui lui a été donné.
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