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Citations sur L'avancée de la nuit (25)

Le silence est un organisme. Il est vivant et il s'infiltre .
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« Lui, la tête lui tournait de toute son ignorance.Au fond il vécut son premier amour comme une détresse , un deuil aigu de tout ce dont il avait ignoré l’existence, de tout ce qui lui avait manqué jusque- là sans qu’il sache même que cela lui manquait , une nostalgie le dévorait qu’Amélia ne pouvait pas comprendre. »
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Il avait coupé les ponts, ou croyait avoir coupé les ponts, ou essayait de couper les ponts avec son milieu, auquel il ne pensait pas comme à un milieu, mais comme à un incident, plus que cela même, un accident.
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L'ensemble de son cerveau conspira pour noyer cette pensée dans l'eau qui le composait à plus de 70% et elle l'oublia avant même de l'avoir mise en mots.
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Oui, jusqu’ici tout va bien, se disait Paul, ce qui n’empêcherait pas les choses – le monde – d’empirer. Il y avait, semble-t-il, trop de tout. Mais pas assez de paix. Et pas assez d’eau. Louise regardait celle qui coulait du robinet, pensive. Elle l’ouvrait, le fermait. L’observait s’écouler en petites hélices dans l’évier. Bien entendu, elle ne le savait pas, la chère âme, que le désert progressait sur le globe et dans les cœurs. L’amour pour nos enfants est un cheval de Troie, déclara Albers sur un plateau télévisé. Louise la regardait, bouche bée, elle qui passait d’ordinaire, indifférente, devant ces images qui glissaient sans cesse, de meurtre et d’enquête, ou de ruine et de guerre, ou de villes immenses qui n’étaient pas des villes mais des tentes, des rangées de tentes dans le désert, où vivaient ceux qui de ville, justement, n’avaient plus. Louise toucha la surface de l’écran, qui était et n’était pas Albers.
Un cheval de Troie. L’amour pour nos enfants est la façon dans un monde indéfendable paraît défendable et est, pour finir défendu. Accueilli. Les mensonges. La surveillance globale. La militarisation insidieuse. Qui ne voudrait pas savoir ses enfants en sécurité ? Qui n’accepterait pas de payer le prix fort pour cela ? C’est par amour que nous équipons nos villes, nos rues et nos maisons. Mais c’est le mal qui s’infiltre. C’est le mal et toutes nos erreurs reviendront nous hanter. Elles viendront nous ronger le sommeil et les os. Nous vivons dans un monde qui a entièrement cédé à la brutalité à l’injustice. Chacun pour soi. Chacun pour soi et ses propres enfants. Son propre petit matériel génétique. Et pendant ce temps, le principe directeur du monde est devenu l’expulsion. Des familles à la rue. Des villes rasées, des pays entiers contraints de prendre la route. Je regarde autour de moi est ce que je vois, c’est l’irruption de l’irréel dans le réel. Le fantastique est devenu la condition de nos existences, martela Albers, obstinée, et tout ce que Paul vit, ce fut une vieille femme, butée sous sa frange blanche.
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Elle était dans un piètre état. Paul voulut dire quelque chose, Tant mieux. Ca ne m'étonne pas, mais rien ne vint. Elle avait débarqué dans la cour, sans valise, sans sac, avec les habits qu'elle avait sur le dos, avec la peau sur les os, et jeté des projectiles sur la fenêtre d'Alberts jusqu'à ce que cette dernière, agacée, abandonne son poste pour aller voir qui, ou quoi, l'importunait ainsi. Quand j'ai ouvert la fenêtre et que j'ai vu Amélia en bas, dit Alberts, au départ je ne l'ai pas reconnue. Au départ j'ai cru voir sa mère, j'ai eu un sursaut de joie, mon corps a cru que ma jeunesse m'avait été rendue.
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La liberté est une peau que nous portons, et comme la peau, elle a plusieurs couches, et ne s'ôte qu'à grand prix.
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Un cheval de Troie. L'amour pour nos enfants est la façon dont un monde indéfendable paraît défendable et est, pour finir, défendu. Accueilli. Les mensonges. La surveillance globale. La militarisation insidieuse. Qui ne voudraient pas savoir ses enfants en sécurité ?
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Paul m'a vue telle que j'étais, et il m'a aimée. Et il m'aime encore. Malgré lui peut-être ; l'acquiescement, au fond, importe peu. Or un homme qui est capable de cela, de connaître un être tel qu'il est et de l'aimer, même dans la trahison, même dans l'absence et l'abandon, cet homme-là mérite l'amour, mérite l'estime, car son coeur bat contre l'époque, car il est dans l'époque comme un nageur contre le courant qui le porte. Tu ne pourras rien à ce monde qui finit ni à celui qui vient si tu ne vois pas, si tu ne sens pas que cet homme, tel qu'il est, est déjà dans la résistance.
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Il y a des signes partout, qu’il faut apprendre à déchiffrer ; et la seule chose que l’on demande à ce rituel, à ce langage ésotérique, c’est qu’il les rapproche. Allongés sur le lit ils se tiennent peut-être déjà la main, ou peut-être simplement que leurs jambes se frôlent, par l’un de ces hasards simulés si délicieux qui ne sont pas encore une caresse mais déjà du courage.
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