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EAN : 9782823600629
204 pages
Editions de l'Olivier (23/08/2012)
2.82/5   33 notes
Résumé :
«Gray était amoureux. Anna, non.
Gray dormait mal. Il errait dans la maison, contemplait ses verres d'eau ou la surface de son bain dans l'espoir de la voir lentement apparaître, comme une inconnue photographiée émerge peu à peu, affleure dans un bac de développement. Il se découvrit tout un imaginaire, toute une érotique des chambres noires. Anna lui manquait toujours, même lorsqu'elle était là. Il la sentait circuler autour de lui, la nuit; en lui, même - s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Le récit commence par les « notes de conservation », passages très courts à propos d'oeuvres d'art et de leurs techniques de conservation.
Nous basculons ensuite directement dans la description de la rencontre de Gray, un intellectuel un peu naïf, avec Anna, photographe célèbre, divorcée, vivant dans la même maison que son ex-mari, John, écrivain. Gray tombe très vite amoureux d'Anna et emménage chez elle.
À la mort de John Volstead, Gray est chargé par le testament de celui-ci de mener l'enquête à la recherche d'une mystérieuse et insaisissable collection Castiglioni.
La narration se présente comme une photographie dont l'auteur nous fournirait aussi le négatif à deviner. C'est une boucle figurant les mythes d'Eurydice et de Perséphone où l'amant descend au sous-sol reprendre le coeur et le passé innocent de sa belle afin de mieux la posséder puis la conserver à jamais. La mise en abyme est permanente, l'auteur rappelle la quête précédente ensuite par la recherche de cette mystérieuse collection après la mort du mari. Une collection inaccessible, comme la quête de la vie éternelle, de l'amour, de la présence à soi et aux autres. Une aspiration qui pourrait figurer la recherche par l'Homme de la perfection, du bonheur ou tout simplement du saint Graal : le but de l'existence. L'angoisse de la mort paraît en transparence par la notion permanente et répétitive d'absence dans le récit. le style est tout à fait abordable dans la lecture. Toute la complexité du roman est dans les mises en abyme et dans les différentes possibilités d'analyse des tableaux de l'histoire.
J'ai passé un moment intéressant et je lirai peut-être d'autres ouvrages de cette auteure s'ils ne concernent pas l'art pictural, sujet dont je ne suis pas forcément adepte dans le roman.
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Ayant eu, tout à fait par hasard, entre les mains, ce titre de Jakuta Alizkavazovic, je l'ai emprunté par curiosité, et, j'avoue avoir été déçue par ma lecture.

En effet, j'ai été quelque peu désorientée par le fil conducteur de l'intrigue que j'ai eu beaucoup de mal à comprendre – voire même pas du tout compris – et, je me suis également, demandée où voulait en venir l'auteur. Par moment, je me suis ennuyée en suivant les pérégrinations, et, autres réflexions philosophiques du héros. Ces dernières sont pour moi sans intérêt.

Même si je n'ai pas apprécié outre mesure ma lecture, je reconnais que ce roman peut plaire à certains.
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Récit éclaté, notamment par sa chronologie, cette blonde et ce bunker, 3ème ouvrage de Jakuta Alikavanovic, mais premier que je lis de cette jeune auteur serbo-monténégrine, est à la fois érudit et très particulier...sorte d'OVNI qui est à la fois un livre sur l'art, un thriller, un roman d'amour, on est parfois un peu paumé, mais je reconnais quand même que l'écriture est superbe et l'oeuvre, assez fascinante...à lire pour partir à la rencontre d'une contrée littéraire peu commune...
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Un livre surprenant.Par son histoire incroyable d'un jeune homme qui hérite de l'ex-mari de son amante, d'une ligne ou d'une phrase..."A Gray : elle prétendra avoir tout détruit.Elle mentira. Je ne suis pas sûr d'en savoir plus (Collection Castiglioni)" voilà le point de départ d'une enquête improbable autour d'une collection éphémère...Surprenant également par sa construction qui enchevêtre cette recherche avec sa propre vie amoureuse.Surprenant encore par son écriture ludique aux phrases déstructurées qui restent toutefois claires et précises.Surprenant enfin par son érudition sur l'art photographique entre autres et ses références artistiques...si vous acceptez d'entrer dans l'univers de cet auteur, je vous promets un grand plaisir de lecture et de découverte littéraire.
Vous l'avez compris, il faut lire "La blonde et le bunker" de Jakuta Alikavazovic .
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A sa mort, l'écrivain John Volstead a légué à Gray une ligne de testament énigmatique se référant à une mystérieuse Collection Castiglione.
John Volstead était l'ex-mari de la blonde et distante Anna, une photographe fascinée par les lumières artificielles, dont Gray était tombé amoureux. Gray s'était vu octroyer une petite chambre où elle venait le retrouver, dans leur maison en forme de bunker dont John occupait encore le sous-sol. Et, régulièrement, elle détruisait l'exemplaire d'une photo grand format où l'on voyait son mari signer un autographe sur le front d'une jeune femme blonde lui ressemblant.
Des pans de ce passé ressurgissent en même temps que Gray part en quête d'une Collection dont les apparitions sporadiques ne laissent que des traces fugitives de par le monde…

Singulier (et fort bien écrit), « La blonde et le bunker » réussit à accrocher son lecteur avec quelques fils narratifs improbables, où les réflexions sur l'art (photographie et cinéma compris) et sa conservation mêlées à celles sur le mythe d'Eurydice, la thématique du classement ou encore des doubles, croisent les vies de personnages dont nous ne saurons guère que ce qui les lie, mais cela fonctionne (pour peu que l'on ait envie de lire quelque chose de différent), on tourne les pages, intrigué, intéressé et curieux de ce qui va advenir.
Ce roman est doté d'un indéniable pouvoir de fascination, on pense au surréalisme, ou à l'absurde, on a l'impression de se promener dans un univers (un film) étrange, en noir et blanc, au sein duquel il reste toujours des non-dits.
Je craignais, néanmoins, d'être déçue par une fin en impasse ou ouverte (trop facile, je trouve, quand on ne se sort plus de ce qu'on a créé), mais l'auteur avait concocté un dénouement-résolution du mystère en bonne et due forme que j'ai trouvé fort malin (et avoir cru à tort qu'elle allait se jouer de nous m'a amusée).
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critiques presse (1)
Telerama
27 novembre 2012
A quoi bon raconter l'intrigue, elle est fumeuse au sens physique du terme, comme dans un film d'Orson Welles, mais envoûtante de bout en bout.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Gray héritait d’une ligne.
Il pensa au départ que c’était une façon de parler – mais non ; l’avoué n’avait pas coutume de jouer avec les mots. Gray héritait d’une ligne. Dans le document (par ailleurs incontestablement valide, rédigé par le testateur, le mort lui-même, avec une précision maniaque et une connaissance inquiétante, presque surnaturelle, du genre), il était littéralement interpellé. Ou était-ce une erreur ? Quoi qu’il en soit, il était mentionné à la fin d’une longue liste de récipiendaires.
À ma fille Estella ________
À ma première épouse Anna _______
Ces dispositions tombaient sous le coup du secret professionnel, mais le notaire, qui en avait pourtant vu d’autres, avait été si troublé par un point en particulier qu’il en fit part à Gray, alors même que cette indiscrétion ne lui ressemblait pas : il lègue les murs à l’une et les sols à l’autre – il faudra tout arracher (du si beau marbre ; du si beau bois) – mais qui fait cela ? Il était visiblement ému de ce vandalisme gratuit, de ce démembrement pervers intimé d’outre-tombe.
C’était tout à fait dans l’esprit du défunt, estima Gray.

Omission ou parti pris, la ligne qui lui était léguée ne respectait pas la structure habituelle. Gray : elle prétendra avoir tout détruit. Elle mentira. Je ne suis pas sûr d’en savoir plus (Collezione Castiglioni ?). Gray se sentit interpellé. Il sut immédiatement de quoi le mort l’entretenait. Au reste, cela faisait longtemps qu’il ne l’avait pas gratifié d’une phrase complète, leurs échanges vers la fin tenant de grognements ironiques et de regards sournois.
Gray prit sa ligne d’héritage, ou son héritage d’une ligne – ce qui revient au même – et quitta la ville.
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Il s’était prononcé en faveur de « cette notion désuète qu’est le mystère » ; il jugeait néfaste de chercher à voir plus que ce que le peintre avait résolu de montrer. Étudier un tableau de cette façon, c’était se méprendre sur la nature de l’art
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L’homme était, du moins en apparence, conforme à son image. Chevelure auburn, les tempes à peine touchées de gris et le visage semé de taches de rousseur qui le rendaient, avait dit Anna, impressionniste à photographier. Il était en pyjama, par-dessus lequel il portait, en guise de robe de chambre, un peignoir blanc sans doute dérobé dans un hôtel. Gray se figea, main gantée encore sur la poignée de porte – l’image même du cambrioleur pris en flagrant délit. Mais c’est John qui eut l’air délictueux. Il tenait une pile de livres, coincée en équilibre précaire sous le menton.— Ah, marmonna-t-il. Enchanté.Il regarda autour de lui – ses yeux, d’une couleur indéfinissable, cherchant peut-être une issue à cette scène de vaudeville. Pour finir, il déposa les soixante centimètres de livres sur le couvre-lit bleu, dans l’empreinte qu’y avaient laissée, après le déjeuner, les corps de son ex-femme et de Gray.— Je croyais que la maison était vide. Toutes mes excuses.Il étudia Gray attentivement avant de lui tendre la main, qu’il retira de lui-même devant l’inertie de son interlocuteur. Jamais il ne lui témoigna la moindre animosité.
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Il ne dit pas davantage qu’il maîtrisait le jargon des assurances comme une langue maternelle ; ni qu’il savait tout de la douleur ; préférant passer pour un imbécile plutôt que de lui livrer cette dernière part de lui-même
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La femme sur cette photo était sa plus grande rivale. Elle ne vieillissait pas, elle ne se dévoilait pas, dans l’instant qu’avait duré la prise elle avait joui de toute l’attention de John. De son attention pleine et entière : ce qu’aimer veut dire.
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Videos de Jakuta Alikavazovic (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jakuta Alikavazovic
Avec Catherine Cusset, Lydie Salvayre, Grégory le Floch & Jakuta Alikavazovic Animé par Olivia Gesbert, rédactrice en chef de la NRF
Quatre critiques de la Nouvelle Revue Française, la prestigieuse revue littéraire de Gallimard, discutent ensemble de livres récemment parus. Libres de les avoir aimés ou pas aimés, ces écrivains, que vous connaissez à travers leurs livres, se retrouvent sur la scène de la Maison de la Poésie pour partager avec vous une expérience de lecteurs, leurs enthousiasmes ou leurs réserves, mais aussi un point de vue sur la littérature d'aujourd'hui. Comment un livre rencontre-t-il son époque ? Dans quelle histoire littéraire s'inscrit-il ? Cette lecture les a-t-elle transformés ? Ont-ils été touchés, convaincus par le style et les partis pris esthétiques de l'auteur ? Et vous ?
Au cours de cette soirée il devrait être question de Triste tigre de Neige Sinno (P.O.L.) ; American Mother de Colum McCann (Belfond), le murmure de Christian Bobin (Gallimard) ; le banquet des Empouses de Olga Tokarczuk (Noir sur Blanc).
À lire – Catherine Cusset, La définition du bonheur, Gallimard, 2021. Lydie Salvayre, Depuis toujours nous aimons les dimanches, le Seuil, 2024. Grégory le Floch, Éloge de la plage, Payot et Rivages, 2023. Jakuta Alikavazovic, Comme un ciel en nous, Coll. « Ma nuit au musée », Stock 2021.
Lumière par Valérie Allouche Son par Adrien Vicherat Direction technique par Guillaume Parra Captation par Claire Jarlan
+ Lire la suite
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