Tu ne peux pas empêcher l'oiseau de la tristesse de voler au-dessus de ta tête, mais tu peux lui interdire de faire son nid dans tes cheveux.
L'homme est une eau vive qui prend sa source en naissant. Durant l'enfance, il grandit, forcit, se transforme en torrent. Adolescent, il entre sous terre, se retranche en lui-même pour jaillir ensuite, splendide, tel un geyser. Puis, quand il a épanché les remous qui s'agitent en lui, qu'il a bien vécu, aimé, haï, construit, détruit et rebâti, il redevient rivière intarissable dans son lit et partage tout ce que transportent ses eaux paisibles.
« Migrateurs », « migrants », les uns oiseaux, les autres humains... presque le même mot pour désigner ces voyageurs qui se croisent et passent d'un lieu à l'autre. Les premiers filent vers le sud, les seconds rejoignent le nord. Les uns volent, les autres se noient. La liberté a des ailes, l'homme des chaînes.
Ils [les passeurs] sont trois, je me dis, et nous, nous sommes presque six fois plus nombreux. Ils boivent du Coca glacé alors que nous mourrons de soif. Ils boivent et ils rotent. Ils nous ordonnent de nous taire et personne ne souffle mot. Sommes-nous encore humains ? Et eux ?
Même à cent ans je serai encore l'enfant de ma mère, même à mille ans. Éternellement.
Il n'y a plus ni arbres ni lumière dans un pays en guerre. Alors, comment pourraient y survivre des hommes ?
[Ma mère] est l'aiguille qui guide mon fil, la main qui pétrit ma pâte, la craie qui trace mon chemin. Elle est l'inspiration sans laquelle aucune existence ne m'est possible.
Même à cent ans, je serai encore l'enfant de ma mère, même à mille ans. Éternellement.
Les morts ne sont vraiment morts que lorsque les vivants les ont oubliés.
Je ne sais pas à partir de quelle époque tout s'est détraqué. J'aimerais comprendre pourquoi les puissants qui nous gouvernent, ceux qui tiennent nos destins entre leurs mains, préfèrent financer la mort plutôt que de miser sur la vie.
Mais le bonheur, l'amour, ça ne se partage pas, souffle-t-il, ça se multiplie.