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EAN : 9782375543313
304 pages
Slalom (03/02/2022)
4.59/5   182 notes
Résumé :
Je suis un homme
« Tu ne dis pas d’où tu viens, tu ne dis pas ton nom, tu oublies ton pays, compris ? Tu m’oublies. Et tous les autres que tu connais, que tu as connus, tous, tu les oublies aussi. Et qui tu es, tu l’oublies. À partir de maintenant, tu n’es personne, tu n’es de nulle part. À toi de redevenir quelqu’un, c’est possible. C’est possible, tu m’entends ? À ton âge, tout est possible. »

Avoir 15 ans dans un pays en guerre, être forcé ... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (81) Voir plus Ajouter une critique
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À tout juste 15 ans, affublé d'un nouveau prénom, Miran doit fuir son pays en guerre. Comme ses deux frères, Fares et Tarek, qui, malheureusement ont péri dans les eaux. Après lui avoir rasé le crâne, scotché trois tubes hermétiques remplis de billets sur son torse, donné les dernières recommandations et ordonné de ne jamais dire ni son nom, ni son pays et surtout ne jamais revenir, sa mère lui tourne le dos et s'éloigne. Dorénavant, Miran est un homme et doit se comporter en tant que tel... Sous la direction d'Ahmed, dont le réseau est sûr, aux dires de sa mère, Miran embarque, avec 18 autres personnes. Entassés dans un véhicule bringuebalant après avoir été enfermés des heures dans une cave. le 4x4 roule sans arrêt. le jour, la nuit. La faim, la soif, la chaleur... Miran endure, sans mot dire. Paris est encore loin...

Pour fuir la guerre et ses fous enturbannés, pour espérer un avenir meilleur, Miran devra supporter des épreuves, bien plus terribles que celles qu'il pouvait imaginer. Mais Miran est un homme, phrase qu'il se répète à longueur de temps pour se donner du courage. La violence et l'indifférence des passeurs, la faim qui tenaille, la peur sans arrêt au ventre, la mer déchaînée, la clandestinité... mais aussi la bonté et le regard de ce petit vieux qui l'épaule et l'encourage, ses morts, toujours présents autour de lui, ses frères et son père, et la bienveillance et la générosité de certaines personnes qu'il croisera sur sa route. Avec une profonde intensité, avec des mots aussi crus et violents qu'est cette fuite, Cécile Alix nous décrit parfaitement le parcours ô combien difficile, éprouvant mais aussi empreint d'espoir du jeune Miran, un clandestin courageux et extrêmement touchant. Ce roman, émouvant et juste, donne évidemment à réfléchir une fois la dernière page tournée d'autant que le dernier mot nous interpelle. le titre, judicieux, prend tout son sens à la fin.
Un roman d'une grande justesse, fort et nécessaire...
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Je crois que j'étais pas prêt. J'étais pas prêt à côtoyer la souffrance de ce jeune garçon de 15 ans que sa mère pousse dans la barque d'un passeur pour fuir la guerre et ces fous enturbannés qui coupent les têtes. J'étais pas prêt à verser mes larmes avec celles d'Amal, qui s'appellera Miran pour cet exode, alors que depuis des années on regarde tous dans une indifférence coupable les corps s'échouer sur nos plages, les peuples s'exiler aux frontières. J'étais pas prêt, parce que l'actualité, la guerre, des millions de gens qui fuient pour vivre, c'était déjà assez dur.

Pourtant, il faut absolument lire ce roman. C'est vrai, évidemment c'est dur, évidemment pour un ado ça va secouer mais franchement, qu'est-ce que c'est que d'être un peu mal à l'aise de lire la réalité de la misère d'ailleurs au chaud sous sa couette, quand pour d'autre ce sont les dernières bouffées d'air avant que les vagues ne les emportent dans cet immense cimetière de sel et d'eau ?

Pour celles et ceux qui, fiers de leurs certitudes, chanceux d'une naissance hasardeuse à laquelle ils doivent tout, toisent ces moins que rien qui mendient un peu de liberté et de dignité, il faudrait faire lire ce livre, pour ouvrir les yeux et montrer que putain, merde, c'est que des humains comme nous qui n'ont juste pas eu la chance qu'on a nous. Que chérir ses livres, s'inquiéter pour son chat, manifester contre un vaccin ou faire 24h de queue pour s'acheter le dernier smartphone à la mode et même pas être capable de tendre la main à ceux qui crèvent à nos pieds, c'est bien le signe que rien ne marche comme il faut, et que l'espèce humaine mérite vraiment rien d'autre que de disparaître.

a(ni)mal est une sacré claque, c'est un livre qui fait mal et ferait perdre foi en l'humanité, jusqu'à ce que l'autrice rallume la lumière et que la simple chaleur d'un humain pour un autre redonne un peu le sourire et des raisons d'espérer. Comparé aux actualités, c'est presque une "belle" histoire.

🔗 Service de presse numérique via NetGalley.
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Miran a tout juste 15 ans quand il part seul sur les routes. Il fuit son pays en guerre, l'image de la tête coupée de son père, les souvenirs de ses frères noyés, et le dos de sa mère qui n'a pu se retourner pour l'embrasser. Son voyage commence là, au fond des camions, sous des bâches, sur une barque de fortune… On l'a prévenu des dangers, des passeurs, de la méchanceté. Muran s'est promis d'arriver à Paris, se méfiant de tout, accroché à l'espoir d'une vie meilleure…

Les larmes plein les yeux, le coeur lourd, l'esprit comme embué, je referme le touchant roman de Cécile Alix. L'histoire de cet adolescent, si courageux, si fort, est dure mais tristement réelle.

Miran quitte un pays où la violence fait rage. Il a perdu toute sa famille et il se répète en boucle, à chaque pas, à chaque difficulté, cette phrase « Je suis un homme ». C'est une des dernières que lui a donné sa mère, prête à tout pour sauver la vie de son fils. Même à le laisser seul, abandonné sur le long chemin de l'exil.

Malgré sa méfiance, et grâce aux conseils d'un vieil homme sage, Miran ne croisera pas que des individus fourbes. Il acceptera les quelques mains qu'on lui tend. Les voix murmurantes des ombres qui l'entourent le soutiendront dans son voyage…

Silhouette fragile et effacée, petit a(ni)mal apeuré, Miran va retrouvé son nom, un souffle de vie, et va devenir le passeur de mots. Ceux de son pays, des gens qu'il aime et de cet avenir qui s'offre à lui…

C'est en serrant mes enfants dans mes bras, en leur murmurant que je les aime, que je te rend hommage Miran . Parce que je prie le ciel pour qu'ils ne connaissent jamais l'exil et ta solitude… Pour que je n'ai jamais à être aussi forte que ta mère et leur tourner le dos pour qu'ils survivent…
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J'écris à chaud pour tenter de ne rien oublier.

Pour ne pas oublier les larmes au coin de mes yeux. Les envies de tout détruire. La violence du besoin de secouer ce monde.

J'écris à chaud pour ne pas oublier l'état dans lequel m'a plongée ce roman. J'écris parce que je suis sans voix, parce que la douleur, parce que la force, le courage, le combat, la violence, la guerre, la haine, la peur, et la beauté. Parce que ce roman, c'est le genre de roman qui révolte, qui insurge, qui bouscule. Un roman qui nous met dans tous nos états en pointant du doigt ce qui ne va pas dans ce monde.

Et j'aimerais remercier Cécile Alix pour ce livre. Pour la violence de la réalité, servie dans l'écrin de splendeur qu'est sa plume. Pour les mots brûlants, transperçants, alarmants qu'elle donne à son personnage. Pour la prise de conscience de la détresse du monde, pour la solidarité, l'amour, et l'éveil des esprits qu'elle réalise par ce livre.

Il m'est difficile de parler de ce livre autrement qu'en évoquant tout ce qui m'a traversée en le lisant. Ces émotions et ces sensations. Je n'ai pas envie de parler de faits, et pourtant ils sont ici d'une telle importance, mais parce que j'aurais peur de ne pas bien les relater ou d'être maladroite.

Alors je préfère m'attarder sur ce que ce livre a provoqué chez moi. Sur cette envie de voir le monde changer. de voir les guerres s'arrêter. Sur le courage et la force que m'évoqueront désormais chaque migrant que je pourrais être amenée à rencontrer.

Vous l'aurez compris, c'était sublime, un coup de coeur, et je vous le recommande avec tellement de force.
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Je remercie infiniment les éditions Slalom pour cet envoi.

En commençant ce livre, je savais que je n'allais pas me retrouver face à une lecture de confort. Que j'allais être sérieusement ébranlée dans mes fondations, jusqu'au plus profond de mon être par l'injustice qui y serait décrite tout du long. Un roman sur la migration et ce qui la pousse à exister dans notre monde sérieusement malade à tous les niveaux, ce n'est jamais bien marrant à lire mais c'est profondément nécessaire.

Ce titre nous rappelle avec toute l'humanité et la douceur possibles et imaginables pourquoi les politiques mises en place ou que certains voudraient instaurer vis-à-vis des immigrés sont d'une stupidité et surtout d'une abomination sans nom. A partir de quand devrait on tourner le dos à ceux qui ont dû quitter leur pays en guerre, à feu et à sang, dans l'état de destruction le plus total, pour le simple mirage de la liberté ? Au nom de quoi, de quel pseudo patriotisme devrait on refuser de tendre la main à ceux qui ont vu, entendu, vécu jusque dans chaque fibre de leur être l'indicible, celui qui vous empêche de fermer les yeux la nuit ou qui vous étouffe dans votre cri de souffrance et d'effroi le plus déchirant et silencieux tel celui pétri de honte de ceux qui se voilent complètement la face ? Cécile Alix répond simplement à ces questions avec un « NON, on ne le peut pas » empli d'une poésie et d'une sagesse se dévoilant au fil des pages qui forcent l'admiration. L'autrice parvient à parler de l'insoutenable avec une lumière, un espoir qui réchauffe progressivement le coeur pour in fine faire exploser celui-ci d'un amour infini, inconditionnel : celui pour l'Homme et de tout ce qu'il y a de beau dans chacun de ses pas, chacune de ses actions.

Pour autant, le titre du roman ne laissait pas présager cela au départ, pas pour moi en tout cas. En pensant au mot "animal", je me figurais immédiatement l'expression « L'homme est un animal pour l'homme », malheureusement d'autant plus vraie dans le cadre de la crise migratoire, et je ne voyais pas tellement l'utilité de ces drôles de parenthèses. Je ne voyais pas ce qu'elles venaient faire ici et, si cela est actuellement votre cas, rassurez vous car le final en apothéose de ce magnifique roman vous apporte tous les éléments de réponse dont vous avez besoin et ce moment de révélation est purement et simplement magistral, vous pouvez me croire. En bref, j'ai adoré ce récit éprouvant à bien des moments mais assurément inspirant et salvateur et à mettre entre toutes les mains !
Lien : https://lunartic.skyrock.com..
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critiques presse (2)
Ricochet
02 janvier 2023
Difficile de parler sans maladresse d’un roman aussi bouleversant. A(ni)mal est un livre coup de poing qui révolte et nous fait prendre conscience de nos privilèges, qui fait réfléchir et nous interroge sur notre rapport aux migrant·e·s : sommes-nous de celles et ceux qui, comme Ahmed, profitent de leur détresse ?
Lire la critique sur le site : Ricochet
Culturebox
21 mars 2022
Un magnifique roman que l'on referme les yeux encore embrumés, et le cœur tout secoué !
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (65) Voir plus Ajouter une citation
L'homme est une eau vive qui prend sa source en naissant. Durant l'enfance, il grandit, forcit, se transforme en torrent. Adolescent, il entre sous terre, se retranche en lui-même pour jaillir ensuite, splendide, tel un geyser. Puis, quand il a épanché les remous qui s'agitent en lui, qu'il a bien vécu, aimé, haï, construit, détruit et rebâti, il redevient rivière intarissable dans son lit et partage tout ce que transportent ses eaux paisibles.
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« Migrateurs », « migrants », les uns oiseaux, les autres humains... presque le même mot pour désigner ces voyageurs qui se croisent et passent d'un lieu à l'autre. Les premiers filent vers le sud, les seconds rejoignent le nord. Les uns volent, les autres se noient. La liberté a des ailes, l'homme des chaînes.
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Ils [les passeurs] sont trois, je me dis, et nous, nous sommes presque six fois plus nombreux. Ils boivent du Coca glacé alors que nous mourrons de soif. Ils boivent et ils rotent. Ils nous ordonnent de nous taire et personne ne souffle mot. Sommes-nous encore humains ? Et eux ?
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Tu ne peux pas empêcher l'oiseau de la tristesse de voler au-dessus de ta tête, mais tu peux lui interdire de faire son nid dans tes cheveux.
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[Ma mère] est l'aiguille qui guide mon fil, la main qui pétrit ma pâte, la craie qui trace mon chemin. Elle est l'inspiration sans laquelle aucune existence ne m'est possible.
Même à cent ans, je serai encore l'enfant de ma mère, même à mille ans. Éternellement.
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Vidéo de Cécile Alix
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