Cela faisait longtemps que je "tournais" autour d'"a(ni)mal" mais le timing n'était jamais bon. C'est la lecture de "
Guerrière" qui m'a décidée à sauter le pas : quand un auteur parvient à insuffler autant de poésie à un roman sur les enfants-soldats sans édulcorer leur vécu, sa vision du parcours d'un migrant ne peut qu'être intéressante.
Cécile Alix ne fait pas dans la facilité. Ses sujets ne sont pas aimables et donnent à lire des romans éprouvants. Mieux vaut le savoir avant de se lancer.
Mais quelle empathie et quelle humanité a cette auteure pour témoigner des expériences abominables de ces jeunes !
Le "je", immersif, nous plonge immédiatement aux côtés de Miran. Plongée dans le pire mais aussi le meilleur de l'humanité. Il y a les milices armées puis les passeurs qui brutalisent, humilient, volent et tuent les migrants. Mais il y a aussi les rencontres inespérées, l'entraide et l'espoir venus de parfaits inconnus, qui tendent la main à leur semblable sans rien attendre en retour.
Si le travail de documentation ne se sent pas, il est évident que
Cécile Alix s'est beaucoup renseignée sur le sujet. le parcours et les péripéties sonnent vraies. Plus encore, les réflexions de son héros et l'évolution de ses pensées sont incroyablement crédibles.
Un roman coup de poing, à la fois lecon de résilience et d'humanité. À conseiller de toute urgence à ceux qui pensent que "les migrants n'ont qu'à rester chez eux".
Comme si l'on quittait sa famille et son pays en affrontant les pires danger pour arriver dans un pays inconnu par choix...