Citations sur Magic Charly, tome 2 (45)
- Mais comment tu fais, June ? Tu viens à peine d'arriver, tu as déjà un travail mieux payé que nous deux réunis et, comme si ça ne suffisait pas, tu as des idées affreuses pour tous nous faire punir !
- Oui, c'est June ! s'esclaffa Charly.
- Ce sont des carpes, expliqua Sapotille. Il y en a plein. C'est pour ça qu'on l'appelle le canal Carpien.
- Des fois, tu devrais penser à te protéger toi-même avant de t'occuper des autres, lui glissa Sapotille. Sinon, tu ne vas pas faire long feu à Saint-Fouettard.
Charly lui adressa un air de reproche tout en frottant ce qui allait sans doute devenir un hématome du plus bel effet.
- Je voulais dire merci, se corrigea Sapotille.
Dans le sud de la France, le mois de novembre arrivait chaque année en défonçant la porte. C'est-à-dire que tout le monde se promenait en manches courtes, jusqu'au jour où le mistral débarquait de sa lointaine Sibérie, posait d'un coup ses valises et chatouillait les gens sous leurs vêtements avec ses doigts venteux et indésirables.
La maison de Charly, une charmante bicoque en pierre de Rognes, était à dix minutes à pieds, ce qui est une règle à Aix-en-Provence où tout, absolument tout, se trouve à dix minutes par principe, même quand c'est plutôt vingt en réalité.
- Et maintenant, monsieur, vous nous entraînez, Marusa et moi ?
Il avait parlé bien fort pour que tout le monde le jalouse. Mais Anasthème répliqua :
- Non, je viens de me faire un claquage.
- Un claquage de quoi ?
- De la patience ! J'ai carrément besoin de repos, après vous avoir baby-sittés tous les huit !
Vous aurez droit à deux moires par mois, pas plus, dit-il avec délectation. Voilà qui devrait museler vos ardeurs délinquantes.
La vraie gentillesse, ça demande du courage. Ça n'est pas de ne pas faire de vagues, ça n'est pas de respecter les règles, en tout cas je ne crois pas. Faire ce qui est bien, je crois que ça demande de se salir un peu, des fois.
Il paraît qu'avant toutes les grandes batailles, le plus insupportable, c'est l'attente. Une espèce de guerre des nerfs qui vous vrille la cervelle. Il faut alors s'astreindre au calme et attendre.
Ce qu'il y a de marrant avec le courage, c'est que ce sont toujours ceux qui risquent le moins qui en parlent le plus.