Coeur du Sahel

J'ai trouvé ce bouquin largement plus intéressant que "Les impatientes", même si le côté didactique est parfois un peu lourd.
Au moins ici on comprend qu'il s'agit d'une description d'une ethnie bien particulière: les riches peuls islamisés et sédentarisés de la province Extrème-Nord-Cameroun; la même société que celle des Impatientes donc, et dont le fonctionnement est particulièrement antipathique (comme tous les peuples endogames en réalité.)
Avec ce roman la perspective est beaucoup plus large puisque nous sommes passés des maîtres de la "concession" (style d'habitat séparant très clairement les hommes et les femmes, et isolant strictement les femmes du monde extérieur) à la "concession" dans son ensemble, et dans son environnement global.
Les personnages principaux ne sont plus les riches épouses, mais les domestiques, considérées comme des moins que rien par les peuls persuadés de leur supériorité raciale et de classe.
Le contexte est celui de l'actualité (réchauffement climatique, Boko Haram,) le personnage principal est une ado d'une ethnie christianisée, descendue de sa montagne pour subir le sort des petites domestiques victimes de tous les abus de maîtres.
J'ai appris pas mal de trucs en fait.

Faydé est une adolescente pleine de vie qui vit dans les montagnes au Cameroun avec sa mère et ses frères et soeurs. Conquise par le récit de ses amies qui rentrent de la ville avec un tas d'histoires et de belles choses, elle décide de tenter sa chance à son tour à Maroua. Sa mère s'y oppose mais elle part tout de même. Larbin c'est un peu le travail qu'elle effectue. Elle travaille pour une famille bourgeoise et est à disposition des 3 femmes du maître des lieux. Lessives, vaisselle, ménage, rangement, des tâches ingrates. Un logement insalubre. Mais elle mange enfin à sa faim, elle peut s'acheter de nouveaux pagnes, elle peut ramener de l'argent et faire manger sa famille.
Jusqu'à sa rencontre avec le fils de la famille, un jeune professeur qui l'encourage à poursuivre ses études. Une relation amoureuse interdite mais une volonté de s'en sortir, d'être aimer, de ne pas laisser le destin l'accabler.

J'ai trouvé ce récit aussi poignant que son précédent roman (les impatientes). Si ce n'est plus ! Il y a un moment particulièrement poignant lorsqu'elle ramène sa première poupée à sa petite soeur qui n'en a jamais eu. Émouvant. On imagine sans détour le quotidien peinant et éreintant, la labeur, ces femmes qui se prostituent ou se font violer sans pouvoir se protéger, le manque de nourriture,… La réalité acerbe des camerounais qui triment pour survivre. Un roman poignant, émouvant et qui donne de l'espoir dans cet horizon assombri !

Kondem vit dans un petit village de montagne situé dans la région de l'Extrême-Nord du Cameroun. Seule avec ses enfants depuis la disparition de son mari suite à l'attaque de Boko Haram, les récoltes ne suffisent plus à nourrir toutes les bouches. Tant pour venir en aide à sa famille que pour gagner son indépendance, sa fille ainée Faydé propose de faire comme toutes les filles du village et de rejoindre la ville de Maroua pour y travailler comme domestique. Traumatisée par sa propre expérience de domestique, Kondem craint pour sa fille, même si elle sait que c'est la seule solution.
Les filles du village installées à Maroua la prennent sous leurs ailes. Faydé partage une chambre avec Srafata, Danna et Bintou et qui lui trouvent très vite une « bonne maison » dans laquelle elle est au service des trois épouses de la concession – Diddi, la daadasaaré (la première épouse), Nenné, la deuxième épouse et enfin Ayya, la troisième épouse.
Motivée et travailleuse, Faydé s'adapte vite à ses nouvelles tâches et à sa nouvelle vie. Domestique enthousiaste et efficace le jour, elle passe de doux moments complices et fraternels auprès de ses amies le soir venu. Elle parvient même à envoyer un peu d'argent à sa mère et à glaner deci delà des cadeaux à ramener à sa famille.
Mais si cette vie convient à Faydé, certaines de ses amies rêvent d'échapper à leur condition de domestique, de catholique, de kaado, d'être inférieur. Car au Cameroun, le pouvoir et l'argent sont entre les mains des Peuls, ethnie dominante et musulmane. Et seuls des convertis peuvent espérer être acceptés. Aussi certaines ont une aventure avec un homme de la concession, d'autres n'hésitent pas à se faire passer pour peules pour séduire un beau jeune homme…
Faydé quant à elle, est consciente de sa place mais rien ne l'empêche de reprendre ses études et d'aimer en secret.
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Avis :
Dans ce roman, Djaïli Amadou Amal, prix Goncourt des lycéens 2020 pour son précédent roman Les Impatientes, s'intéresse à la place des femmes dans son pays et plus particulièrement à celle des domestiques.
Outre le poids ethnique et religieux, leur condition de domestiques dociles, peu payées et non reconnues dans la société, elles demeurent des femmes. Et ici, une femme est à la merci d'un copain violent, d'un homme de la concession qui n'a que faire de son consentement, d'un prétendant trop fougueux qui la viole (parfois en public) pour en faire de facto sa légitime épouse, d'un père organisant son rapt pour toucher la dot ou encore de Boko Haram qui sévit dans les villages.
Fervente militante pour les droits de la femme, Djaïli Amadou Amal dénonce les murs souvent infranchissables dressés devant les femmes kaado, par racisme, par sexisme, par tradition. Mais au bout de cette longue route étroite et sinueuse, il y a l'espoir. L'espoir d'une vie meilleure, l'espoir de liberté, l'espoir d'accomplissement personnel !
Un roman fort et poignant. Un magnifique plaidoyer pour la femme camerounaise et pour toutes les femmes !
Lien : https://delicesdelivres.go.y..

Dans l'extrême nord du Cameroun dans un petit village où sévit le réchauffement climatique, Faydé, 15 ans décide de partir à la ville pour devenir domestique afin d'aider sa mère à subvenir aux besoins de sa famille.
Faydé va découvrir l'univers des domestiques dans la ville de Maroua où le peuple peul se sent supérieur aux chrétiens en plein coeur du Sahel, ou Boko Haram sévit également.

Après les impatientesDjaili Amadou Amal revient avec ce nouveau livre. L'écriture est agréable et il se lit vite. La construction est plus classique que son premier livre et tout se déroule principalement avec le personnage de Faydé. Il retrace les conditions de la femme dans cet univers.
J'ai trouvé quelques ellipses un peu fortes et les réactions de certains personnages moins développées. Mais on suit bien l'histoire de Faydé qui est un personnage attachant.

Prix Goncourt des lycéens 2020, avec son roman, Les Impatientes, Djaïli Amadou Amal, est une écrivaine camerounaise qui dénonce et défend les injustices faites aux femmes.
Bien que interpellée par son premier livre, je ne l'ai pas encore lu (ça viendra !) Alors, lorsque l'occasion s'est présentée de découvrir ce deuxième ouvrage traduit en français, je n'ai pas hésité.
Et quelle belle découverte que cette plume qui conte si bien le sujet du mépris des classes et de la misère installée sur ce continent africain en proie aux rivalités religieuses et à la violence: celle de la nature et des hommes!
Dans cette histoire, celle de Faydé, Kondem, Srafata, Sadjo, Bintou et les autres, l'amitié, l'amour, la soif d'apprendre... soufflent l'espoir d'un nouveau chemin vers la liberté.

Mais la triste réalité de l'extrême sécheresse qui s'installe sur l'Afrique, de la faim, des maladies, de la menace des extrémistes de Boko Haram, du poids des traditions... sont de gros obstacles vers cette route.

Bouleversée par ce que vivent ces femmes africaines, je ne peux que vous conseiller ce livre pour savoir et ne pas les oublier.

Faydé a 15 ans et vit dans un petit village du Sahel dans des conditions très difficiles où les sécheresses se succèdent. Pour subvenir aux besoin e sa mère et de ses frères et soeurs, elle décide de tenter sa "chance" en allant travailler en ville pour une riche famille. Elle y découvre une vie bien différente de la sienne, une vie où elle doit se rendre invisible aux yeux de ses patrons, où tout le travail accompli ne mérite qu'un pauvre salaire et bien peu de reconnaissance, où elle se retrouve confrontée au mépris, aux injures, où les hommes ont plein pouvoir sur elle. Faydé pourtant, tombe sur une "bonne "maison où elle découvre aussi certains avantages mais n'échappera pas au chagrin, au mépris, verra certaines de ses amies s'en sortir plutôt bien alors que d'autres connaîtront un destin cruel.

Ce livre nous plonge en plein coeur du Sahel où les conditions de vie des femmes ne nous sont pas épargnées. On y découvre que si être femme dans un village isolé et soumis à la sécheresse est terrible, être femme en ville n'est pas enviable non plus. Si nous sont décrites plus particulièrement les vie des domestiques et du mépris et de l'indifférence auxquelles elles sont soumises, on y rencontre aussi les femmes des concessions, filles ou co-épouses, qui, si elles ont l'avantage de la richesse, restent sous la domination masculine.

Ce livre est un cri de révolte, un cri d'espoir aussi car, oui, l'espoir y est bel et bien présent. C'est un livre on ne peut plus engagé, un livre qui défend l'éducation des filles, la place de la femme dans une société ô combien patriarcale. Faydé n'a pas une vie facile mais c'est un personnage lumineux auquel on ne peut que s'attacher.

Me restent à découvrir les autres livres de cette autrice que j'ai maintenant très envie de lire!
Lien : http://tantquilyauradeslivre..

Fayde décide de quitter son village camerounais pour se rendre en ville et devenir domestique. Elle cherche à rejoindre Maroua la ville la plus proche. Elle va y parvenir mais n‘imagine pas encore ce qu‘elle va endurer. L'autrice questionne la condition des femmes et celle des domestiques dans ce second roman réussi. On retrouve l‘écriture épurée et pleine de justesse sur l‘environnement dépeint. Fayde est un personnage marquant qui ne lâchera rien et que l‘on voit évoluer au fil des rencontres et de son nouvel emploi. le mépris de classe n‘est jamais loin et la violence non plus, quelque soit la forme qu‘elle revêt.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..

Faydé 15ans vit dans un petit village au coeur du Cameroun. Pour fuir la misère et aider sa famille elle décide de partir vers la ville et vas devenir domestique d'une famille aisée musulmane.

L'autrice avec ce roman dénonce beaucoup de choses, le réchauffement climatique, Boko Haram, la discrimination entres les castes…

Cette lecture m'a beaucoup appris sur cette partie du monde, je n'y connaissais absolument rien. Les injustices auquel fait face notre protagoniste sont révoltant et évocateur de ce que les femmes subissent au Cameroun.

Le style d'écriture est fluide et très simple, peut être un peu trop ? Je n'ai pas été transporté comme je l'aurais voulue et je n'ai pas réussi à m'attacher au personnage plus que ça.

Cependant c'était une lecture riche en dénonciation de l'état de la condition féminine au Sahel que je vous recommande de lire.

En quelque sorte la suite des "Impatientes" où découvrons là les expériences vécues et contraintes de Faydé....L'auteure réussit à nous resservir un plat qui à pratiquement la même thématique que dans son livre "Goncourt" mais avec une autre histoire et d'autres expériences pratiquement forcées dont la saveur reste toujours exceptionnelle J'ai trouvé la fin de ce livre est également surprenante ....et inattendue

Malgré les critiques élogieuses, je ne suis pas vraiment convaincu par ce roman. Tout ce qu'il dénonce est vrai, les injustices faites aux femmes, le traitement des domestiques exploités à longueur d'année pour un salaire de misère, le poids de la tradition, la folie de Boko Haram, le racisme entre personnes d'ethnies et de religions différentes, tout ceci existe bel et bien, et pas seulement au Cameroun. D'ailleurs le titre est Coeur de Sahel, et seule une toute petite partie du Sahel fait partie du Cameroun.
J'ai trouvé l'écriture un peu naïve, et la fin improbable, comme si la préoccupation de l'auteure était de nous présenter un cas d'école des maltraitances qu'elle dénonce plus que d'écrire un roman, mais dans ce cas-là pourquoi cette fin ?
Je suis choqué aussi par les critiques que j'ai lues de personnes qui découvrent la réalité du Sahel. Nous sommes au 21ème siècle, et nous avons accès à l'information, nous ne devons plus ignorer ce qui se passe dans le vaste monde. Surtout des personnes qui lisent beaucoup ; si elles ignorent les conditions de vie des autres pays, ceux qui ne lisent pas ne doivent rien connaitre du tout.
Malgré ces réserves, si cet ouvrage permet d'ouvrir les yeux de nos concitoyens, alors c'est une bonne chose et j'espère que beaucoup le liront.