AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,98

sur 156 notes
5
24 avis
4
20 avis
3
5 avis
2
1 avis
1
0 avis
Il y a à la fois du Sandrine Collette et du Jean Hegland dans ce roman d'une autrice que je découvre et que je relirai certainement. Un roman sombre et sauvage, dans un lieu et un temps ( le Canada en 2030 environ) qui ne nous sont pas familiers et qui mettent les personnages dans des situations extrêmes. L'enfant-rivière sert de fil rouge à cette dystopie flamboyante et noire tout à la fois, soulevant des thèmes riches et divers, comme la transmission, la filiation, la maternité, la culture, mais mettant aussi en avant l'avenir de l'humanité face aux bouleversements climatiques et aux solutions trouvées pour gérer ses conséquences dramatiques. L'héroïne ne peut que nous toucher avec son passé douloureux, ses origines indiennes et son apparente résilience, et l'autrice nous décrit avec soin ses contradictions et ses peurs, sa fragilité et ses incroyables compétences de survie. Encore une fois, Dalva nous fait découvrir un beau morceau de littérature. Bravo et merci !
Commenter  J’apprécie          50
Zoé et Thomas ont perdu leur fils de 4 ans, noyé ou enlevé, on l'ignore. Nous sommes en 2030, les Etats Unis sont en pleine guerre civile et le Canada est devenu terre d'exil où chacun se bat pour sa survie. La rivière est toute-puissante et violente, elle console aussi parfois. Elle est refuge et pour certains qui ont trop souffert, lourde de mille secrets. Au-delà du couple déchiré par la perte de l'enfant, il y a une terre qui ne veut plus être bienveillante et des humains qui ne trouvent plus la paix. On ajoute à cela des légendes indiennes, une sensibilité à fleur de peau, et cela fait un roman singulier qui surprend son lecteur.
Commenter  J’apprécie          50
Depuis son arrivée en Mai 2021 dans le paysage littéraire, les éditions Dalva mettent en avant les plumes féminines françaises et étrangères, nous offrant des romans bien ancrés dans notre société avec parfois une relation particulière avec la nature, où les femmes mènent différents combats afin de changer le monde, de le comprendre tout en nous faisant rêver.

À lui seul, l'enfant rivière, possède toutes ces qualités. Il nous raconte les combats d'une femme, dans un environnement devenu hostile, en quête de son identité et de l'enfant disparu, son enfant qui avait fait d'elle une mère.

À travers le magnifique portrait de Zoé, Isabelle Amonou, l'auteure, nous offre un roman bouleversant nous emportant dans un futur proche, chaotique où le changement climatique a poursuivi ses ravages entraînant une migration planétaire et de nouvelles luttes pour survivre. C'est dans cette ambiance perturbée que l'on fait connaissance avec Zoé et Thomas, une femme et un homme qui se sont tant aimés jusqu'à la perte du fruit de leur amour.

De ses racines autochtones, Zoé garde cet esprit de combat et de liberté. Comme ses ancêtres avant elle, elle reprendra la chasse pour sa survie mais aussi avec l'espoir de retrouver son enfant et de comprendre son passé familial.

Alliant suspens et quête identitaire, l'auteure fait une entrée remarquable et mérite absolument sa place dans cette formidable maison d'éditions.

Moi la féministe, la rebelle, mère célibatante, amoureuse des belles plumes, passionnée par toutes les histoires des peuples autochtones, toujours prête à défendre la veuve et l'orphelin, je ne pouvais que succomber au charme incontestable de l'enfant rivière, et vous encourager à votre tour à découvrir ce formidable roman.

C'est mon premier coup de coeur de l'année littéraire 2023, mais pas le premier de cette maison d'éditions Dalva.
Commenter  J’apprécie          50
J'ai lu en quelques jours ce fabuleux roman.
Il m'a fallu un temps de répit avant d'écrire mon ressenti tant j'ai été pris à la gorge par l'écriture d'Isabelle Amonou, son rythme saccadé et ses nombreux retours en arrière.

L'autrice nous propose un texte d'anticipation. En 2030, au Canada, dans une ambiance de fin du monde, sous les orages et les tempêtes, alors que les eaux montent et tous les pays souffrent, chacun tente de s'en sortir comme il peut.
En bordure de la rivière des Ouataouais, quelques années auparavant, Nathan, l'enfant de Zoé et Thomas, a échappé à leur vigilance, disparaissant sans que l'on retrouve sa trace ou son corps. Dans ce chaos, les migrants qui arrivent au Canada sont les Américains des Etats-Unis (idée lumineuse) qui tentent de s'intégrer et sont chassés par les autorités. Se mêle à cette histoire douloureuse, la grande histoire des indiens du Canada et la manière tout aussi abjecte dont ils ont été traités.
Zoé ne croit pas en la mort de Nathan, elle le cherche notamment parmi les enfants-migrants qui peuplent la forêt et pillent, sans foi ni loi, les autochtones. Thomas, lui, a fui depuis longtemps, il vit en France. Mais, le décès de son père l'oblige à revenir et il ne peut s'empêcher de revoir Zoé, cette femme qu'il a tant aimée.

Quel morceau de bravoure !
Le texte est haletant de bout en bout, bien construit, sans manichéisme, sans fioriture. L'écriture est nerveuse, le style vif et direct. On comprend, peu à peu, par des flash-backs successifs, d'où pouvait venir le malaise du couple de Zoé et Thomas, leur déchirure.
Le livre se lit d'une traite, presque en apnée, tellement l'histoire est puissante, riche, et le déroulement impitoyable.

« L'enfant rivière » est-il parmi les enfants de la forêt ? Que cherche à réparer Zoé ? Quel fil ténu retient Thomas à cette terre de malheur ? Où vont tous ces gens dans ce monde déboussolé ? Reste-t-il une part humaine dans le coeur des survivants ?

Un grand roman.
Commenter  J’apprécie          40
L'histoire que nous conte Isabelle Amonou est à la fois singulière et universelle. Elle décrit avec lyrisme et précision les paysages de cette région du Canada où les conséquences du réchauffement climatique entraînent des tempêtes monstrueuses ; en même temps, l'auteure reste toujours très proche de ses personnages et l'on a parfois l'impression de très bien connaître Tom et Zoé. Pourtant leur culture - celle de Zoé - est très éloignée de la nôtre mais l'écriture est fluide et on aime vite cette femme complexe, cette mère qui poursuit inlassablement sa quête pour retrouver son enfant. Une histoire forte où les héros vivent au plus de la nature de plus en plus hostile. Un très beau livre
Commenter  J’apprécie          40
Zoé et Thomas sont un couple de Canadiens qui vivent séparés à la suite de la disparition, non élucidée, de leur fils Nathan six ans auparavant. Dans le récit nous sommes dans un futur proche ou les États-Unis se sont effondrés générant des vagues de réfugiés que le Canada déporte vers l'état de l'Alaska. Zoé a un lourd passé familial compliqué par les origines indiennes de sa mère. Une trame bien « fichue » qui nous tient en haleine tout le long du livre.
Commenter  J’apprécie          40
Nathan. Mes parents m'ont appelé ainsi. Je suis le personnage principal de l'enfant rivière mais ma mère l'est encore plus. Je n'existe pas et pourtant grâce à ce livre j'ai cette chair qui me colle à la peau tant l'autrice a réussi à décrire mon histoire avec talent et maîtrise. J'avais un peu plus de trois ans quand je les ai perdus de vue. En ce moment même, ils doivent penser que je suis mort noyé dans la rivière des Outaouais. À vrai dire, ne comptez pas sur moi pour vous dire si je suis une illusion ou encore en vie quelque part, laissez Isabelle Amonou vous raconter cette histoire. Suis-je au fond de cette rivière que l'Homme ne respecte plus depuis des années ou bien suis-je entouré d'une nouvelle famille ? J'ai lu son roman qui parle avec justesse de mes parents Zoé et Thomas, qui me sont étrangers et qui se sont rejetés la responsabilité de ma disparition l'un sur l'autre. Un moment d'inattention et un écosystème familial s'effondre. J'ai senti les choses comme ma mère. Je présageais qu'ils allaient se déchirer dans un silence assourdissant pendant de nombreuses années.

Je me suis interrogé sur la nécessité de m'avoir crée, alors même que le monde s'effondre en 2030, alors que les villes françaises sont inondées, que les canadiennes sont en proie aux tornades et aux tempêtes. Que le dérèglement climatique n'est plus une utopie mais bien une réalité aux conséquences dévastatrices. Que la crise migratoire et l'érection de murs entre l'Alaska, le Canada et les États-Unis, creusent les inégalités et l'éloignement des peuples. Pourquoi Isabelle Amonou s'est-elle intéressée à mon destin ? Peut-être parce qu'elle a le sens du rythme et un immense pouvoir de suggestion. Peut-être parce que je ne suis qu'un décor pour évoquer l'urgence de notre monde ou pour que revivent l'histoire d'amour de mes géniteurs. J'aime la façon dont elle a su raconter mon environnement sans jamais qu'il devienne un polar ou une dystopie totale.

J'ai bien vu comment ma mère chassait dans les bois mais je ne sais pas encore si j'ai hérité d'elle pour cette faculté à faire corps avec la nature et les éléments. Je ne sais pas si tu as été une bonne mère ou non mais on avait bien ri dans ce canoë même si tu aurais pu me perdre déjà à ce moment-là. Je ne sais pas non plus qui je suis réellement tant les frontières linguistiques et identitaires se sont entremêlées avec désarroi. Que serait devenue ma vie si les êtres vivants autour de moi, m'avaient surveillé correctement ? Serions-nous une famille quelconque qui prendrait le thé le dimanche après-midi en jouant à un jeu de société ? Dans ce monde qui s'effondre, aurais-je eu envie plus tard de faire un enfant et de perpétuer la lignée si bancale de notre famille ? Celle qui alternait les coups, les désastres, les sévices ou qui ne croyait plus en un bonheur simple.

J'ai aimé qu'Isabelle Amonou respecte mes ancêtres autochtones en s'y intéressant de près dans ses recherches. Qu'elle raconte que l'enfermement des enfants et leur assimilation n'est pas sans rappeler le scandales des pensionnats où l'on souhaitait tuer l'Indien. Jamais je n'ai vu de manichéisme dans sa manière d'aborder ces thématiques. Maman était peu prudente, papa l'était beaucoup trop. Il aurait été judicieux de faire l'éloge de la nuance. Je me rappelle de l'indien qui allait au marché, j'en faisais des cauchemars quand Maman la récitait. Cette dernière préférait le printemps qui annonçait la douceur de l'été. Je la revois en train de chasser on ne sait quoi (c'est un secret que je ne peux révéler), fière et droite pensant que je ne la vois pas m'épier. Je te vois Maman, viens me chercher. Fucking mother.

Quand j'ai lu mon histoire sur ce papier si blanc, j'ai pensé à Mamie Camille et ses tableaux au douloureux secret (296), à Papy Martin qui a eu ce qu'il méritait. J'ai pensé à tous ces jeunes isolés qui n'ont plus rien à perdre et qu'on devrait plaindre davantage au lieu de les stigmatiser.
Mes chers parents, je ne vous en veux pas. Remerciez Isabelle Amonou.

Commenter  J’apprécie          40
Plonger dans ce roman d'Isabelle Amonou—qui n'est, en réalité, pas tout à fait le premier--, c'est s'offrir un voyage sur le fil de plusieurs frontières mêlées, comme le sont les racines des hommes et des femmes de là-bas. Là-bas, c'est au bord de territoires immenses, un morceau d'Amérique où l'on parle Français, des terres sauvages, civilisées autrefois par des êtres sans âme dont la foi faisait loi, colonisées quelque part entre le temps d'aujourd'hui et celui qui s'annonce par une jeunesse laissée en friche, livrée à ses instincts les plus cruels, à ses impératifs de survie quelle qu'en soit la manière, poussée hors de son écrasant pays par une guerre civile devenue inévitable. Sur cette parcelle de terre à l'âme oubliée, vivait il y a peu une famille presque normale, avec le père, Tom, la mère, Zoé, et leur petit garçon, Nathan. Et, au milieu, coulait une rivière. Lorsque Nathan disparaît, c'est tout un édifice qui semble se dissoudre dans ses eaux tumultueuses, à la puissance impassible et aveugle, pour laisser remonter à la surface des vérités trop longtemps enfouies.
Forte de sa riche expérience d'autrice de romans noirs, Isabelle Amonou nous offre, avec L'enfant rivière, un texte à l'équilibre mûri et subtile, suivant son cours entre force et délicatesse, construit tout en habilité et nuances pour guider notre réflexion autant que notre sensibilité dans les méandres de cette histoire passionnante qui ne cesse de soulever de nouvelles interrogations. C'est le coeur serré mais l'intérêt toujours en éveil que l'on suit cette plume assurée et très belle sur les traces de ces nouveaux Enfants Perdus, en espérant tout bas « Never this Land !»

Lien : https://magali.bertrand@neuf..
Commenter  J’apprécie          30
Nathan a disparu, son corps n'a pas été retrouvé, ses parents Zoé et Thomas se sont séparés quelques mois plus tard.
A l'occasion de la mort de son père,Thomas revient au Canada, près de la rivière des Outaouais où s'est produit le drame.
Premier roman très réussi, qui traite de nombreux thèmes, l'enfance et la maltraitance familiale, les enfermements des autochtones dans des pensionnats et les sévices associés, le réchauffement climatique, l'exil et les courants migratoires qui en résultent.
Une lecture captivante.
#68premieresfois#sélection2024#
Commenter  J’apprécie          30
Je trouve audacieux d'avoir mélangé un thème futuriste (les migrations massives des américains vers le Canada suite au dérèglement climatiques) et le traumatisme culturel des autochtones amérindiens ( violence de l'assimilation dans les pensionnats catholiques) pour les mettre au service d'un couple dont l'enfant a disparu à l'âge de 6 ans.
Au départ, j'ai trouvé cela alambiqué, un peu confus.
Je me suis cependant bien attachée à Zoé dont j'ai tout de suite compris la douleur de mère. Cette quête de l'enfant perdu est touchante et l'auteur entoure le couple de personnes bienveillantes judicieusement amenées : la mère, l'ami, le migrant...En fait l'histoire est troublante et dérangeante mais belle.
Mention spéciale pour les passages en "franglais", résultant du mélange des cultures canadiennes et américaines qui m'ont fait sourire.
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (366) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4908 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}