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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce court roman (une centaine de pages) nous raconte l'histoire de Narcisse, un professeur, mais surtout, un impénitent coureur de jupons, qui appelle un chat un chat. Ce pourrait être un vaudeville, si ce n'est que le second amant de sa seconde maîtresse (respectons l'ordre chronologique) a la mauvaise idée d'être inopinément assassiné chez elle, alors qu'il est le vice-président, et le beau-frère du président en titre. Que faire, que faire ? Narcisse aurait aimé une solution simple : prévenir la police et surtout, ne pas avoir accouru chez Edith ! Edith, qui, devant le manque flagrant de bonne volonté de Narcisse, appelle son troisième amant, le sous-préfet, qui prend les choses en main.
Ce que nous raconte l'auteur n'est ni plus ni moins qu'un coup d'état dans un pays qui n'en demandait pas tant. Narcisse, le personnage principal, ne s'intéresse ni à la politique, ni à l'histoire qu'elle soit passée ou contemporaine, contrairement à son collège Zuptizer, le professeur…. d'histoire, qui apporte un éclairage tout personnel (ou pas ?) sur le rôle des tirailleurs sénégalais. Narcisse, lui, est plus préoccupé par ses conquêtes que par ce qui se passe autour de lui, sauf quand il craint de finir emprisonner pour l'aide qu'il a apporté presque malgré lui à Edith. Il s'inquiète, et ne se pose pas trop de questions – il craint cependant qu'Edith ne craque, après tout, elle est une femme qui bavarde facilement.
Un reptile par habitant est le conte d'un coup d'Etat presque ordinaire, presque prévisible, du moins, si l'on regarde un peu plus loin que son nombril, contrairement à ce que fait Narcisse le bien nommé. Professeur, il ne se pose finalement guère de question sur ce qui s'est réellement passé ce jour-là. Il en pose beaucoup après, dans un pays où les informations parviennent au compte-gouttes, quand elles ne sont tout simplement pas détournées, arrangées, faussées. Il en pose peut-être un peu trop. A voir. La fin est quasiment ouverte, tout en fermant, tout de même, des possibilités pour au moins un des personnages. Que fera Narcisse ? Il est à noter qu'un mystérieux narrateur à la première personne apparaît de temps en temps et semble être un élève de Narcisse. Peut-être est-ce une manière de nous montrer ce qui est advenu après le dernier chapitre du roman.
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Une robuste "mise en comique" des coups d'état militaires, au ton rabelaisien moderne.

Le second roman de Théo Ananissoh, paru en 2007, explore avec succès la veine du burlesque et du bon sens de la rue, appliqués à des sujets au fond sérieux, comme toute une jeune génération d'auteurs d'Afrique de l'Ouest aime à le pratiquer.

Un professeur de lycée togolais, intense Don Juan à ses heures, se retrouve dans une situation embarrassante lorsque l'une de ses conquêtes l'appelle en pleine nuit (ainsi qu'un autre de ses amants, par ailleurs sous-préfet) pour l'aider à faire face à une situation... compliquée : le chef d'état-major de l'armée vient d'être assassiné chez elle.
Quotidien qui bascule dans l'épique, tout en restant très terre-à-terre, humour des situations, des discussions entre professeurs, du cynisme gentil mais total du héros, de la crudité rabelaisienne du sexe qui irrigue tous les rapports sociaux, et enfin de la mise en comique des coups d'état militaires,...
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Narcisse a crû bon voler au secours d'Edith, une de ses maîtresses. Elle l'a appelé au secours après avoir découvert dans son salon le cadavre d'un homme, celui de Katouka, vice-président du pays. Or, le sous-préfet étant aussi prévenu par Edith, Narcisse se trouve pris dans un engrenage politico-policier. Ils vont dissimuler le corps et faire comme si de rien n'était et de ne plus se revoir. Mais ça n'est pas simple : les rumeurs courent d'un complot de Katouka, et Narcisse, écoutant un peu trop les appels de la chair, ne résiste pas à revoir Edith. Initialement innocent, il devient de plus en plus impliqué dans cette sombre affaire.

Un reptile par habitant est un polar qui a pour cadre une dictature africaine (aucune n'est nommée mais l'écrivain Théo Ananissoh est togolais) et pour personnage principal un professeur innocent mais néanmoins très volage, n'hésitant pas à coucher avec ses jeunes élèves.

Ce court roman se lit assez vite, se révèle assez attachant sans être tout à fait prenant. On devine cependant la critique politique sous-jacente, avec en toile de fond ce milieu politique truffé de reptiles, de vermines qui s'entretuent, qui manipulent les media, qui font leur popotte au nez et à la barbe du peuple, se servant de la terreur pour le garder silencieux et méfiant.
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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