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Citations sur Et si je suis désespéré, que voulez-vous que j'y fasse ? (20)

Ah oui, la question n'est pas : comment devient-on un moraliste ? La question est plutôt: comment peut-il se faire qu'on ne le devienne pas ? Quand on voit ce que signifie la guerre - et moi, je l'ai vue avec les yeux d'un garçon de quinze ans... Je me rappelle, quand je suis allé en France, j'ai vu dans une gare, probablement à Liège, une file d'hommes, qui chose étrange, "commençaient aux hanches". C'étaient des soldats qu'on avait amputés jusqu’en haut des cuisses et qu'on avait simplement posés là, sur leurs moignons. Ils attendaient ainsi le train pour rentrer dans leur patrie. Ce fut ma première impression de la Première Guerre mondiale. Quand on voit un tel spectacle alors qu'on sort d'une famille paisible, il est tout simplement impossible de ne pas devenir un moraliste. (p. 29-30)
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Dans mon livre Die molussische Katakombe (La catacombe de Molussie), le principe de la dictature s'énonce ainsi : "si tu veux un esclave fidèle, offre-lui un sous-esclave !"
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Je ne prétends donc pas que l'"homme" soit aujourd’hui plus mauvais, mais je dis que ses actions, à cause de l’énormité des outils dont il dispose, sont devenues énormes. (p. 67)
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Il me semblait qu'écrire des textes sur la morale que seuls pourraient lire et comprendre des collègues universitaires était dénué de sens, grotesque, voire immoral. Aussi dénué de sens que si un boulanger ne faisait ses petits pains que pour d'autres boulangers. Bref: j'ai essayé de donner à la morale une forme pour que le message passe.
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Le courage ? Je ne sais rien du courage ? Il est à peine nécessaire à mon action. La consolation? Je n'en ai pas encore eu besoin. L'espoir ? Je ne peux vous répondre qu'une chose : par principe, connais pas. Mon principe est : s'il existe la moindre chance, aussi infime soit-elle, de pouvoir contribuer à quelque chose en intervenant dans cette situation épouvantable, dans laquelle nous sommes mis, alors il faut le faire. Mes Gebote des Atomzeitalters (Commandements du siècle de l'atome), que vous venez d'évoquer, se terminent par le principe qui est le mien : et si je suis désespéré, que voulez-vous que j'y fasse ? (p. 94)
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Se libérer de tout préjugé, cela dépend pour une large part du danger que l'on encourt et que l'on fait encourir à d'autres en faisant preuve de discernement.
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Vous avez quitté l'Allemagne dès mars 1933. Plus tard, les bureaucrates ont eu l'idée d'établir une sinistre distinction entre persécutés pour raisons raciales et persécutés pour raisons politiques...

Cette distinction est tout à fait courante en effet, mais je répugne à l'utiliser. Il y a eu, c'est vrais, des centaines de milliers de réfugiés juifs qui, auparavant, ne s'étaient naturellement jamais intéressés à la politique et encore moins engagés politiquement. Mais c'est justement la politique qui s'est intéressée à eux. Et en ce sens, même si c'était seulement modo passivo - mais que veut dire ici "seulement"? - eux aussi étaient des réfugiés politiques. Tous les juifs qui ont quitté l'Allemagne l'ont donc fait pour des raisons politiques.
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La troisième coupure, ce fut l'annonce des camps de concentration (je ne peux parler, dans cette chronologie, de l'atroce "archipel du goulag" car ce qui se passait là-bas, nous ne l'avons appris que bien plus tard) - ce fut la révélation que dans l'homme, au siècle de l'industrie de masse, en était arrivé aussi maintenant à produire industriellement des cadavres par millions - bref : ce fut Auschwitz.
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Inquiète ton voisin comme toi même !
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J'avais comme principe, c'est ce que n'ont jamais compris, ou n'ont jamais été autorisés à comprendre ceux qui précisément étaient membres du Parti, que s'exprimer au nom d'un groupe luttant pour le pouvoir était diamétralement opposé au fait d'être philosophe.
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