Citations sur La patrouille du temps, tome 1 (30)
Un miracle de plus ou de moins n'affecterait pas le déroulement de l'Histoire, surtout dans une époque où l'on croit au merveilleux avec autant de dévotion qu'on en mettra plus tard à croire au bonbons vitaminés, et peut-être avec plus de raison.
Le vétéran grisonnant qui lui apprit à manœuvrer plusieurs vaisseaux spatiaux avait combattu sur Mars en 3890. Vous autres, vous pigez rapidement, dit-il, mais c'est l'enfer d'instruire ceux des ères préindustrielles. On n'essaie même plus de leur inculquer les premiers rudiments. J'ai eu un Romain de l'époque de César, un garçon assez brillant, d'ailleurs, qui n'a jamais pu se fourrer dans le crâne qu'on ne traite pas une machine comme un cheval. Quant aux Babyloniens, le voyage dans le temps échappait tout simplement à leur conception du monde. On a dû leur fourguer une histoire de bataille des dieux.
La chasse est bonne dans l'Europe d'il y a vingt mille ans, et pour les sports d'hiver on n'a jamais trouvé mieux comme époque. C'est pourquoi la Patrouille du temps, toujours pleine de sollicitude envers son personnel hautement spécialisé, maintient en permanence un chalet dans les Pyrénées du Pléistocène.
Je comparerais les Mongols aux Romains. Même méthode consistant à dépeupler les régions qui résistent, mais à respecter les droits de celles qui se soumettent. Même protection armée et même compétence gouvernementale. Même caractère national prosaïque et peu novateur. Mais la même envie d'une vraie civilisation.
- Logiquement se pincer permet de mettre la réalité à l'épreuve et de se rassurer.
- Je ne me suis déjà que trop pincé.
Pasargades était dans sa presque totalité une ville orientale : rues boueuses serpentant entre des taudis aveugles, coiffes graisseuses, tuniques crasseuses, bazars aux marchands criards, mendiant paradant leurs ulcères, négociants menant des files de chameaux entravés et de bourricots surchargés, chiens fouillant les monceaux d'ordures, tavernes d'où émanait une musique aussi harmonieuse que les miaulements d'un chat enfermé dans une machine à laver, hommes agitant les bras en poussant des malédictions — d'où venait la blague sur le mystère impénétrable de l'Orient ?
Il avait déjà vu une guerre. C'était toujours la même chose – non pas un dessin bien net de lignes sur une carte, ni un concert de clameurs courageuses, mais des individus perplexes qui haletaient, suaient et saignaient.
Dans le calme du soir, les bruits se détachaient : remous et clapotis de la rivière, choc d'une hache, chevaux en train de paitre dans les hautes herbes. La fumée d'un feu de bois chargeait l'air d'une légère âcreté.
Ne nous demandons pas s'il y a jamais eu une ligne "originelle". A cela, nous gardons notre esprit fermé. Considérons la route creusée d'ornières offerte à l'humanité et disons-nous qu'elle pourrait être meilleure en certains endroits, mais qu'en d'autres elle pourrait être pire.
En se levant de la paillasse qui lui servait de lit, Everard se gratta. Diable ! Ce qu'il faut, à cette époque, ce n'est pas de l'instruction, c'est de la poudre insecticide !