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Citations sur Un soleil sans espoir (17)

La douleur nous emmène en des lieux qu'on ne peut pas imaginer, nous ramène à des évènements qu'on avait réussi à oublier totalement, à des mondes qu'on ne savait même pas avoir visités.. Elle nous force à concentrer notre attention sur ce qu'on aimerait bien ignorer. Hanson préférait sourire et dire qu'elle était son amie.
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Il se fiche de vivre ou de mourir. La plupart des gens le lisent dans ses yeux et se ravisent, hésitent, tentent de s'expliquer. Quant à ceux qui ne le voient pas, il a survécu si longtemps quand d'autres sont morts que sa réaction à la menace est instinctive, plus rapide que la pensée. Cette force de vie dépasse sa volonté. Certaines nuits, il sait qu'on ne peut pas le tuer. Il craint de vivre pour toujours.
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Peu importe ce qui se passe, dit-il pour lui-même comme s'il était seul dans la voiture. Ça se passe. Mais les instants s'accumulent continuellement.
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Hanson dirigea le regard vers le lac qui brillait. A seulement quelques centimètres de la surface planait une file de pélicans blancs. Le bout de leurs ailes effleurait l'eau. Gauches sur terre, ces oiseaux étaient gracieux lorsqu'ils volaient, avant de s'abattre lourdement en quête de poisson. Cet été-là, quelqu'un les avait capturés, avait coupé leurs longs becs à la scie à métaux, puis les avait libérés, condamnés à mourir de faim.
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Pourquoi n'avait-il encore jamais remarqué cette boutique de minéraux? (...) Leur propriétaires étaient toujours des originaux aux opinions bien arrêtées, des obsessionnels maniaques, maussades, paranoïaques. Savants idiots d'un genre ou d'un autre, authentiques génies, psychotiques borderline, ils l'accueillaient toujours s'il incarnait l'hallucination qu'ils attendaient. Ils le conduisaient dans leur remise secrète, lui montraient la marchandise dans leur sous-sol, le présentaient à leur chien. Avant qu'il s'en aille, ils lui demandaient de revenir bientôt et quand il démarrait, ils lui faisaient un au revoir de la main, comme s'il partait pour une autre planète.
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La mort rôde dans le chalet, de l’autre côté de la cloison. Il l’a entendue ouvrir et fermer les tiroirs de son bureau, l’a surprise à lire du vieux courrier. Elle examine les livres, leur parle dans son langage ancien. Quand elle se met à chanter, Hanson sourit, ferme les yeux. La mort observe le feu. Dans le ciel au-dessus du chalet, loin au-delà de la tempête et des préoccupations terrestres, la constellation d’Orion, immense et sublime sablier, égrène le temps.
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Deux cents ans plus tôt, à l’époque des guerres entre les Espagnols et les Indiens Ute, les corps avaient été enterrés sur ces terres. Pendant la première semaine, il avait dormi dehors au bord de la rivière sous le regard des spectres qui psalmodiaient, s’arrachaient bras et jambes sous ses yeux. Une nuit, ils avaient invoqué un vent glacial et il avait déferlé des montagnes et déraciné trois des vieux peupliers dressés sur les berges. Ensuite, ils l’avaient laissé tranquille, l’avaient accepté – du moins se plaisait-il à le croire – et il avait apprécié la présence nocturne de ces gardiens du lieu.
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Il a vécu dans des camps militaires isolés, éveillé en permanence, même quand il dormait, et dans des villes où il piégeait ses appartements avec des fils de détente, des chevrotines et des détonateurs dissimulés sous le Placo. Un jour, dans une cabane près du Rio Costilla dans les monts Sangre de Cristos au nord 9du Nouveau-Mexique, à cent kilomètres du supermarché le plus proche, il avait dû faire la paix avec des fantômes.
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Il se lève, finit la bouteille de tequila, s’approche d’une des étagères, examine les titres à la lueur du feu, caresse les livres, prend le volume de Yeats qui l’a suivi partout au Vietnam dans une poche de sa tenue de camouflage, emballé dans du plastique et déformé aujourd’hui encore par la courbe de sa jambe. Il le tapote en souriant, puis le remet à sa place entre l’Oxford Book of English Verse et un exemplaire de La Bible du roi Jacques trouvée un soir dans un Motel 6 de Salt Lake City.
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Il passe une main par le col de sa chemise en laine, saisit une boussole de la taille d’une pièce de dix cents accrochée à une cordelette. Une boussole de l’armée qu’il porte depuis la guerre. Le vert olive de l’émail s’est écaillé et laisse apparaître le bord du boîtier en cuivre, mais elle marche encore. Il peut se fier à elle quand il se croit perdu. Il la maintient à l’horizontale, regarde l’aiguille tourner, osciller, se retourner et enfin s’arrêter sur le nord. Ce bon vieux nord, se dit-il. On peut compter sur le nord, avec sa glace, son vent qui mugit et ses ours polaires, ombres blanches au plus profond des bourrasques de neige.
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