AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Un soleil sans espoir (17)

Il portait un short bleu marine en élasthanne longueur genoux et un Marcel avec des éclairs SS de chaque côté du mot Blitzkrieg ! Yeux bleus, QI de quatre-vingt-cinq. Blond. Coupe en brosse et, évidemment, moustache à la Fu Manchu. Dans les un mètre quatre-vingts. Des bras aussi longs que les jambes de Hanson. Gros trapèze, pas de cou.
- Bonjour, lui lança Hanson la bouche sèche.
Ses crampes d'estomac revenaient à l'attaque.
- Bonjour ? C'est tout ce qu'y a à dire ? Lui cracha Paul en essayant de ne pas paraître essoufflé. Bonjour, ça marche pas. T'as un mandat, mec ?
- Je n'ai pas besoin de mandat, monsieur. On n'est pas dans une série télé. Votre femme a appelé la police et m'a laissé entrer.
- Ma femme ? C'est ce qu'elle a dit ? Je suis pas marié à cette conne.
Commenter  J’apprécie          110
Il sortit de sa chemise un objet pendu à sa chaîne d'or, un petit sablier taillé dans un cristal de quartz clair, serti d'or, rempli au lieu du sable, de minuscules pépites de diamants. Il rouvrit les yeux, le prit entre le pouce et l'index, le retourna et observa les grains étincelants couler par le goulet et s'amonceler au fond.
Commenter  J’apprécie          80
Il se fiche de vivre ou de mourir. La plupart des gens le lisent dans ses yeux et se ravisent, hésitent, tentent de s’expliquer. Quant à ceux qui ne le voient pas, il a survécu si longtemps quand d’autres sont morts que sa réaction à la menace est instinctive, plus rapide que la pensée. Cette force de vie dépasse sa volonté. Certaines nuits, il sait qu’on ne peut pas le tuer. Il craint de vivre pour toujours.
Commenter  J’apprécie          40
La mort rôde dans le chalet, de l’autre côté de la cloison. Il l’a entendue ouvrir et fermer les tiroirs de son bureau, l’a surprise à lire du vieux courrier. Elle examine les livres, leur parle dans son langage ancien. Quand elle se met à chanter, Hanson sourit, ferme les yeux. La mort observe le feu. Dans le ciel au-dessus du chalet, loin au-delà de la tempête et des préoccupations terrestres, la constellation d’Orion, immense et sublime sablier, égrène le temps.
Commenter  J’apprécie          20
Hanson, les bras chargés de bois de chauffage, retourne au chalet. Dans l’arbre où le vent ne semble pas l’atteindre, un hibou aux grands yeux jaunes le regarde déposer près de l’entrée les bûches qui s’entrechoquent. Hanson ouvre la porte, entre, la referme contre le vent, suspend son manteau, enfourne dans le poêle en fonte des rondins fendus de robinier, observe les flammes qui jaillissent, puis rabat le loquet. L’éclairage du chalet se limite à leur lueur dansante projetée sur les murs à travers la vitre en mica craquelé du poêle. On se croirait en avril, au début du printemps, quand la tempête souffle depuis le nord du Montana. Assis en tailleur devant la cheminée, Hanson boit de la tequila à la bouteille et contemple sur les étagères ses livres dont les titres scintillent à la lumière du feu.
Commenter  J’apprécie          20
C’est l’hiver dans l’Idaho. À minuit passé, il devrait faire noir, mais la tempête de neige ponctuée d’éclairs secoue et fait tinter les branches de cristal des arbres gelés. Les voiles verts et bleus d’une aurore boréale flamboient, s’enroulent et fendent l’horizon septentrional en faisant la révérence.
Commenter  J’apprécie          20
La douleur nous emmène en des lieux qu'on ne peut pas imaginer, nous ramène à des évènements qu'on avait réussi à oublier totalement, à des mondes qu'on ne savait même pas avoir visités.. Elle nous force à concentrer notre attention sur ce qu'on aimerait bien ignorer. Hanson préférait sourire et dire qu'elle était son amie.
Commenter  J’apprécie          10
Deux cents ans plus tôt, à l’époque des guerres entre les Espagnols et les Indiens Ute, les corps avaient été enterrés sur ces terres. Pendant la première semaine, il avait dormi dehors au bord de la rivière sous le regard des spectres qui psalmodiaient, s’arrachaient bras et jambes sous ses yeux. Une nuit, ils avaient invoqué un vent glacial et il avait déferlé des montagnes et déraciné trois des vieux peupliers dressés sur les berges. Ensuite, ils l’avaient laissé tranquille, l’avaient accepté – du moins se plaisait-il à le croire – et il avait apprécié la présence nocturne de ces gardiens du lieu.
Commenter  J’apprécie          10
Il a vécu dans des camps militaires isolés, éveillé en permanence, même quand il dormait, et dans des villes où il piégeait ses appartements avec des fils de détente, des chevrotines et des détonateurs dissimulés sous le Placo. Un jour, dans une cabane près du Rio Costilla dans les monts Sangre de Cristos au nord 9du Nouveau-Mexique, à cent kilomètres du supermarché le plus proche, il avait dû faire la paix avec des fantômes.
Commenter  J’apprécie          10
Il se lève, finit la bouteille de tequila, s’approche d’une des étagères, examine les titres à la lueur du feu, caresse les livres, prend le volume de Yeats qui l’a suivi partout au Vietnam dans une poche de sa tenue de camouflage, emballé dans du plastique et déformé aujourd’hui encore par la courbe de sa jambe. Il le tapote en souriant, puis le remet à sa place entre l’Oxford Book of English Verse et un exemplaire de La Bible du roi Jacques trouvée un soir dans un Motel 6 de Salt Lake City.
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (157) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

    Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

    seul
    profond
    terrible
    intense

    20 questions
    2864 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

    {* *}