Après une brève pause comme enseignant de littérature anglaise à l'Université, l'agent Hanson est de retour dans les rues pour patrouiller, uniforme sur le dos et matraque à la main. Cet ancien marines des forces spéciales, dont on a pu suivre le voyage au bout de l'Enfer du Vietnam dans le cultissime
Sympathy for the devil , puis dans les rues de Portland dans
Chiens de la nuit, reprend donc du service. Il quitte son confortable poste à l'Université pour le seul métier qu'il est capable d'exercer : flic de patrouille.
C'est cette fois dans les rues d'Oakland, Californie, que Hanson va trainer ses démons, au contact d'une population minée par la pauvreté, la drogue et la délinquance. Fidèle à lui-même il tente de privilégier le dialogue, une approche aux antipodes des manuels de police. Cette technique lui attire le respect de la rue et notamment du Baron de la drogue local ; mais surtout l'aversion de ses collègues, ahuris face à cette tête brûlée, ce gauchiste qui réinvente leur métier. Pour autant Hanson n'hésite pas à utiliser la violence quand c'est nécessaire, c'est même les rares fois où il se sent vivant. Inadapté socialement, seule l'adrénaline le maintient en vie. La rencontre d'une jeune femme noire, Lydia et de son jeune frère Weegee sont l'occasion pour lui de se réconcilier avec l'espèce humaine.
Dernier volet de la trilogie Hanson,
un soleil sans espoir reste dans le même ton que les deux premiers opus. Sorte de journal de bord, l'intérêt réside plutôt dans les innombrables anecdotes, la plupart certainement véridiques et vécues par leur auteur, que dans l'intrigue principale. Un effort a toutefois été fait ici avec l'apparition de personnages récurrents. le style dépouillé se décline en phrase courte, parsemé de descriptions poétiques et de réflexions philosophiques, témoins de la sensibilité qui point derrière la carapace de
Kent Anderson.