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Citations sur Kanaky : Sur les traces d'Alphonse Dianou (29)

On dit « nous ». Si tu vas creuser un puits, même seul, c’est « nous », car il servira à tous.
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Le journaliste examine, l'historien élucide, le militant élabore, le poète empoigne ; reste à l'écrivain de cheminer entre ces quatre frères : il n'a pas la réserve du premier, le recul du second, la force de persuasion du troisième ni l'élan du dernier. Il a seulement les coudées franches et parle à même la peau, allant et venant, quitte à boiter, entre les certitudes et les cancans, les cris du ventre et les verdicts, les larmes aux yeux et l'ombre des arbres.
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Chirac perdait patience – le Premier ministre, écrira l'officier général de gendarmerie Alain Picard en 2008, était « persuadé qu'une libération simultanée des otages du Liban et de Nouvelle-Calédonie lui permettrait de prendre un avantage décisif sur François Mitterrand ». Il décida de renforts : le 11e régiment parachutiste de choc – connu pour sa maîtrise de la « pacification » en Indochine puis en Algérie et commandé un temps par un certain Aussaresses, l'auteur de sinistres Mémoires – ainsi que le commando Hubert.
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L’alcool, reprend Hélène, le préoccupait au plus haut point. Le colonialisme l’a apporté dans ses bagages et il pourrait pas à pas, soupire-t-elle, avoir la peau du peuple kanak. Je songe une fois encore au jeune Hô Chi Minh, pestant dans de bien puissantes pages, d’un Paris qu’il habita plusieurs années au sortir de la Grande Guerre, contre “l’empoisonnement des indigènes” rendu possible par l’augmentation des débits d’alcool et d’opium, “la baïonnette de la Civilisation capitaliste” et “la croix de la Chrétienté prostituée”.
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“Écrire à propos d’Alphonse Dianou, et de la lutte du peuple kanak pour son indépendance, ne se fera pas sans l’approbation et l’implication des premiers concernés. La fiction permet cette liberté, mais la réalité impose un consensus. Car la lutte continue” – et à cette manière combien singulière qu’il avait, attablé, de mouvoir ses si longues mains dans le clair-obscur de la salle tout en parlant, grave, ferme, la voix sans un tressaut et les yeux forant ceux de son interlocuteur. Il m’avait avoué ses vives réticences initiales – “C’est aux nôtres d’écrire notre histoire” – et la révision de son jugement après qu’il eut discuté avec sa tante, la sœur d’Alphonse Dianou.
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Le journaliste examine, l’historien élucide, le militant élabore, le poète empoigne ; reste à l’écrivain de cheminer entre ces quatre frères : il n’a pas la réserve du premier, le recul du second, la force de persuasion du troisième ni l’élan du dernier. Il a seulement les coudées franches et parle à même la peau, allant et venant, quitte à boiter, entre les certitudes et les cancans, les cris du ventre et les verdicts, les larmes aux yeux et l’ombre des arbres.
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Le journaliste examine, l'historien élucide, le militant élabore, le poète empoigne ; reste à l'écrivain le chemin entre ces quatre frères : il n'a pas la réserve du premier, le recul du second, la force de persuasion du troisième ni l'élan du dernier. Il a seulement les coudées franches et parle à même la peau, allant et venant, quitte à boiter, entre les certitudes et les cancans, les cris du ventre et les verdicts, les larmes aux yeux et l'ombre des arbres.
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La voix est calme, immobile et sereine comme une antique montagne sûre du mouvement de ses plaques.
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L’opportunité parfois me fut donnée d’approcher cette espèce, ici ou là, anciens insurgés d’Asie ou d’Orient, d’échanger avec d’autres, qu’ils soient indigènes du Chiapas ou prêts à tant pour la cause kurde, rescapés d’un Chili écorché ou simples citoyens continuant, dans le bas bruit de nos villes anonymes, de nos villages, de nos quartiers, de syndicats en réunions, de places en défilés, de tracts en feuilles de chou, à démentir la puissance de l’argent et la “démocratie” des bien lotis.
Ceux-là me sont, disons, familiers. Je crois saisir ce qui se trame dessous leur peau depuis bien des siècles. Ceux-là peuvent tout donner, temps, chemise et nuits blanches – sans souci des honneurs ni de la gloire, jamais, du fric ni des regards, jamais –, puis tout briser d’un revers de leur main de fer : ceux-là sont d’une espèce invivable à qui la vie doit tant.
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Poigoune parle si bas qu’il faut presque se plier pour ramasser les mots qu’il sème sur son sentier. Son visage est long, ses cheveux grisonnent comme les nuées qui s’avancent au loin.
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