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4,3

sur 5820 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans une abbaye reculée, le "Francese" se meurt, le vieil homme jamais ordonné, se souvient de sa jeunesse dans l'Italie du début du XXe siècle. Une époque troublée où lui le nain doué pour la sculpture tentait de se faire une place dans le sillage de la tempetueuse Viola Orsini. Au fil des pages, nous découvrons cette vie passionnante et peut-être même la vérité sur sa fameuse Pietà Vitaliani...
Impossible pour moi de ne pas lire l'écho du Baron Perché (titre lu en parallèle). Un tournant historique,  des orangers, une Viola trop maline pour autrui, l'apprentissage d'un homme différent, des pages oui-bon-et-alors au deux tiers du récit, etc. Il n'empêche que le récit de Jean-Baptiste Andrea est vivant, odorant, tendre et vraiment plaisant. En le refermant, je suis fort triste de laisser Mimo dans l'étagère et j'aurai à coup sûr une pensée pour lui devant les Pietà que je croiserai dans ma vie.
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Le titre est beau. C'est dans l'arrière pays ligure et dans l'histoire Italienne, que Jean-Baptise Andrea nous amène cette fois-ci. Il est un conteur extraordinaire, doté d'un sens du détail accru, et d'une construction romanesque parfaite. Comment peut-on écrire une époque avec une telle précision?
Dans les odeurs et les caractères de l'Italie des années 1900, nous suivons sur une fresque historique, Mimo et son destin de pierreux. Lié à la famille Orsini par une multitude d'événements, ce tailleur de pierres hors normes (adjectif caractérisant tant sa petite taille que son existence), nous fait réfléchir sur bien des sujets.
Il est des enfants dont l'enfance est avortée, il y a des rapports au corps et au physique qui peuvent laisser des stigmates, il y a ce sentiment d'infériorité que l'on peut parfois ressentir malgré nous. Il y a aussi et surtout l'amour, qui défie codes, règles et hiérarchie.
Avec grâce et volupté, l'auteur nous fait l'éloge du talent, du don pour un art, et pour tout ce qui le compose. Ici, il s'agit plutôt de sculpture, avec une force des descriptions quasi inégalable.
Si Jean Baptiste Andrea excelle aussi bien dans l'art de raconter, c'est qu'il l'incarne lui-même par son écriture. L'air que l'on respire pendant cette lecture est unique, on replonge dans l'époque des missives, de la noblesse, des écritures penchées, sur fond d'humour, de fascisme et d'oranges.
On nous rappelle qu'il est toujours difficile de jouir de son talent dans un monde rudoyé par la jalousie, mais la vie se charge de nous récompenser. Il faut croire encore et toujours à ce que l'on pense fait pour nous, le travail et la persévérance paieront, même face au pire.
Même si nous ne sommes jamais à l'abri de revenir au point de départ. Ou de partir pour mieux revenir.
Il y a dans l'écriture de JB Andrea un recul incroyable sur l'indicible : violence, mépris, injustice sociétale, même si tout dans son écriture est juste et délicat.
Il est en lice pour le prix Goncourt, et j'envoie à l'auteur et à sa Pietà tout mon soutien.
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Dans le silence tremblant d'une vieille abbaye, un homme se meurt. Personne ne connaît le secret qui vacille sous ses paupières déjà closes. Un rêve de pierre qu'il protège depuis des années. Une statue qui fait frémir quiconque la contemple - même le pape. Dans la douceur de son agonie, le célèbre sculpteur Michelangelo Vitaliani confesse le mystère de sa vie.

Michelangelo est né pauvre et petit. Abominablement pauvre et anormalement petit. À douze ans, en pleine première guerre mondiale, il est envoyé en Italie pour devenir tailleur de pierre, comme son père. “L'Italie, royaume de marbre et d'ordures. Les génies naissent ici comme de mauvaises herbes. On chante comme on tue, on dessine comme on trompe, on fait pisser les chiens sur les murs des églises.”

Dans le petit village de Pietra d'Alba, il est engagé par les Orsini, riches propriétaires terriens : “la famille à laquelle je dois mes plus grandes peines et mes plus grandes joies, à qui je dois, en somme, ma vie qui s'en va.”

La cadette, Viola Orsini, lui prête des livres, lui apprend des mots, lui ouvre le coeur. Fascinante amitié que celle de ces deux créatures. Elle, fille de marquis, prête à s'envoler. Lui, sculpteur trop près du sol, ancré dans la pierre. Grâce à Viola, Michelangelo avance la tête haute, le buste droit, à grands coups de burins. Lui qui grandit si peu, si mal, se déploie à travers ses sculptures de plus en plus prisées. D'abord à Pietra d'Alba et ses aubes roses. Puis à Florence et ses nuits d'ivresse, puis à Rome et ses allures de vieille dame élégante. Et partout, l'ombre de Viola.

Si la carrière du petit sculpteur prend de l'ampleur, elle est aussi malmenée par les remous qui secouent l'Italie. Une guerre mondiale, puis une autre, et toute l'horreur autour. Pour l'État, pour l'Église, pour Viola, un peu pour lui aussi, sans relâche, il sculpte. Des oeuvres grandioses, témoins immobiles d'un demi-siècle parcouru à toute allure. Jusqu'à la façonner, “elle”. “Elle” qui condense tout le génie d'un homme et tous les maux d'une époque. “La plus belle statue de tous les temps, et elle s'était simplement cachée au fond d'une pierre.”

Après presque six cent pages d'amitié, d'Histoire, d'art et de mystère, Jean-Baptiste nous invite à regarder ailleurs, autrement. À choisir les nabots, à célébrer les femmes, à échapper à la normalité.
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On pourrait penser à une énième version de Roméo et Juliette à la lecture de ce roman .
Mimo et Viola ont treize ans quand ils se rencontrent, lui est un pauvre apprenti sculpteur atteint de nanisme, elle une jeune fille riche, fantasque et hypermnesique.
S'ils sont socialement incompatibles au début du roman, rien n'aurait pu les empêcher de s'unir s'ils l'avaient réellement souhaité.
Mais la relation qu'ils entretiennent est différente, plutôt de l'ordre des "jumeaux cosmiques" l'affirme Viola.
Jean-Baptiste Andrea aborde cette relation particulière avec intensité et délicatesse. Une intensité qui ne se dementira jamais malgré les brouilles, les séparations et les rancoeurs. Car ces deux-là ont un lien fort qui ne peut se défaire même s'ils choisissent souvent des chemins différents.
" Toi, moi, notre amitié. Un jour on s'aime. le lendemain, on se déteste... Nous sommes deux aimants. Plus nous nous rapprochons, plus nous nous repoussons.
- Nous ne sommes pas des aimants. Nous sommes une symphonie. Et même la musique a besoin de silences. "
La sexualité est absente de cette complicité quasi gémellaire et elle est à peine évoquée, alors même que l'auteur signale que Mimo et ses compagnons de boisson se livraient souvent à des nuits bien agitées.

Même si ses héros évoluent dans des périodes bien sombres, de la débâcle de la Première Guerre mondiale à la montée du fascisme et à la seconde guerre, l'auteur a choisi de peindre cette toile de fond en demi-teintes. Il est certes question de diverses pressions, de liens idéologiques entre le Vatican et les fascistes mais la violence est sciemment évitée.
Le contexte historique est davantage mis au service d'une intrigue qui montre comment Mimo se compromet auprès du pouvoir pour assurer son statut et à contrario, comment Viola, infiniment plus intègre, affirme ses positions antifascistes.
Par l'intermédiaire des frères de Viola, l'auteur dénonce les magouilles politiques auxquelles ils se sont livrés et comment ceux qui sont les plus proches du pouvoir, se sortent avec cynisme des situations les plus graves.

Enfin l'histoire de la Pietà ajoute une touche de mystère à cette intrigue plutôt consensuelle.
Cette oeuvre, sculptée par Mimo provoque un trouble dérangeant, un malaise inexplicable chez ceux qui la contemplent. Face à l'hystérie qui accueille la présentation de cette Vierge, le Vatican décida de la confier aux moines de la Sacra avec la recommandation de ne jamais la montrer aux visiteurs.
On comprendra alors pourquoi Mimo a choisi de finir sa vie au monastère, pour veiller sur elle...
Un roman plein de charme et de subtilité mais qui manque un peu d'asperites.
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VEILLER SUR L'AMOUR

Bien que j'ai aimé ce bouquin, cela fait deux jours que je reste sur une page blanche pour le chroniquer. Peut-être parce que la magie prend, et on se sait pas l'expliquer. Peut-être aussi parce que l'amour ne s'explique pas.

Jean-Baptiste Andrea nous a écrit un fabuleux roman d'amour. Oh, pas d'amour charnel, non, d'amour amitié entre deux êtres, deux âmes soeurs qui pourtant paraissent être diamétralement opposées.
Tout d'abord Mimo.
Mimo, il est tout petit. Joli mais petit. Avec son mètre quarante, on pourrait croire que la nature ne l'a pas gâté mais Mimo a un don. Il voit. Il voit la forme, la pureté dans les blocs de pierre. C'est un sculpteur de génie.
Sa mère l'abandonne à l'adolescence dans l'atelier d'un oncle sculpteur, plus attiré par la vinasse que par son maillet. Il y fera ses premières armes... et se fera des amis aussi. Et c'est en jouant avec Alinea et Emmanuelle dans un cimetière qu'il rencontre Viola.
Viola Orsini est la fille des aristocrates du coin. Riche, belle, ... elle retient tout ce qu'elle lit. A un point que ses parents la montrent comme un ours de cirque aux gens qui viennent diner chez eux.
Elle a un rêve, voler.
Elle a un désir, être une femme moderne, indépendante.
Mais parfois la vie vous brise les ailes.

Ces deux-là resteront liés par-delà la mort. Et je ne vous en dirai pas plus !

J'ai franchement apprécié l'ambiance de ce roman, qui par ses divers personnages nous replonge dans l'histoire de l'Italie du 20ème. Montée du fascisme, les chemises noires de Mussolini, la papauté.
Grâce à l'ambition de la famille Orsini et à la sculpture de Mimo, toutes les portes de l'histoire sont ouvertes.
On y verra aussi apparaitre les peintures de Fra Angelico, la Sculpture de Michelangelo,... On déambulera dans Florence et à Pietra d'Alba avec Mimo et la galerie de personnages haut en couleur: Alinea, Emmanuele, Bizarro.

Voici la fin de ma petite chronique pas inspirée d'un bouquin que j'ai pourtant bien aimé





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« J'avais grandi dans un monde où l'on grognait beaucoup. Parler était au mieux un luxe, le plus souvent une frivolité. On grognait pour remercier, on grognait pour exprimer sa satisfaction, on grognait pour grogner. Et quand on ne grognait pas, on faisait un signe des yeux, de la main, "passe moi le sel", pas besoin de parler pour ça. »
Le monde de Mimo se résumait à cela lorsqu'il a fait la connaissance de Viola. Quant au monde de Viola il était fait de nuances infinies...
Ils n'ont rien en commun ces deux-là, mais leur amitié aussi fragile que solide va résister, malgré les directions différentes qu'ils vont prendre.
Plein de rebondissements, ce roman historique est un vrai régal. J'ai beaucoup aimé suivre les personnages et leurs péripéties. Un petit bémol : j'aurais préféré que l'histoire soit racontée à la troisième personne. J'aurais apprécié plus le personnage de Mimo qui m'a paru prétentieux et vantard, justement parce que c'est lui qui raconte son talent et sa gloire.
Mais cela n'enlève rien à ses qualités. C'est un roman intéressant qui mérite son succès
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A en juger par les tonitruants échos des trompettes de la Renommée qui ont précédé son lancement officiel dans l'arène de la Rentrée Littéraire 2023, à la lecture du dernier Jean-Baptiste Andrea (mon idole, mon chouchou littéraire, mon auteuràmoi), j'allais me pâmer en ululant sans fin « Jean-Baptiiiiiiste » sous le regard désormais blasé de mes camarades de lecture, eux-mêmes sous le charme. Mais, au risque d'en décevoir certain(e)s, c'est avec beaucoup plus de retenue que je reviendrai sur cette lecture.
Car Veiller sur elle n'appelle en rien, selon moi, les transports de midinettes ou les enthousiasmes tapageurs. S'ouvrant sur le dernier souffle d'un homme qui va mourir, il nous plonge aux racines d'un secret enfoui, d'un trésor précieux et sacré dont la mémoire peu à peu révélée nous offre les clefs. Des visages sortent de l'ombre, des paysages se dessinent, se réchauffant au souvenir du soleil d'Italie, l'Histoire se rembobine et reprend sa marche, offrant son décor à une poignée d'hommes et de femmes qui y joueront leur rôle, chacun à sa mesure. le romanesque s'y déploie avec brio, porté par la force d'une amitié qui défie le temps et les entraves des puissants. Emprunt d'une mélancolie à la limite de la noirceur parfois, ce roman m'a semblé marquer un tournant dans le travail de son auteur, le signe d'une forme de maturité, d'une réflexion sur son travail de création, sur son rôle en tant qu'artiste qui façonne une vision du monde. Tout au long de ma lecture, je n'ai pu me défaire de la sensation que, sous les traits de Mimo, cet homme à la beauté et au talent immenses, tous deux contraints, contenus, dans le corps d'un homme de petite taille – « Je ne suis pas un nain ! »--, c'était peut-être lui-même que Jean-Baptiste Andrea mettait en scène, partageant avec nous l'éclat hypnotique de son talent comme le gouffre de ses faiblesses, réelles ou fantasmées et l'âpreté de ses combats, arrachant, comme Mimo, peu à peu, dans la douleur parfois, à une masse aux contours flous l'oeuvre belle et surprenante qui s'y cache.
Si je me suis laissé embarquer dès le début, comme toujours, par la proposition de ce merveilleux raconteur d'histoires et la personnalité hors du commun de ses personnages, j'avoue avoir peiné, parfois, à ne pas perdre la petite musique si particulière de Jean-Baptiste dans le fracas de L'Histoire qui semblait vouloir prendre toute la place et peser de tout son poids sur le rythme du récit. Comme il fut long, cette fois, le chemin qui me permit de contempler l'oeuvre dans son ensemble, dans sa parfaite réalisation. Cependant, comme il fut bon, cet instant de révélation où j'ai été époustouflée, comme toujours, par un final qui m'a littéralement arraché le coeur et fait mettre un genou à terre.

Lien : https://magali.bertrand@neuf..
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Un livre que l'on a énormément vu passer sur booksta et qui soulève beaucoup d'enthousiasme. J'ai succombé moi aussi à l'histoire de Mimo et Viola ! 💘 C'est une déferlante d'émotions complexes, une épopée romanesque, qui traverse les heures sombres du fascisme en Italie et qui m'a plongée dans l'ambiance des romans de Luca di Fulvio.
Une belle lecture de la rentrée littéraire mais pas le gros coup de coeur pour moi car pour cela, j'attends que la lecture qu'elle me surprenne, me bouscule tant dans le contenu que l'écriture. Malheureusement, quelques longueurs et du déjà-vu...



📖
Michelangelo Vitaliani naît nain et pauvre, en France, de parents immigrés italiens. La première guerre mondiale lui prend son père. Sa mère l'envoie alors en Italie afin qu'il apprenne le métier de sculpteur car elle a décidé qu'il serait un Grand dans cet art. D'ici là, le chemin est long et difficile. Sa rencontre, à Pietra d'Alba, avec Viola, la fille du puissant clan des Orsinni, va bouleverser sa vie et le lier à jamais à cette famille. Entre Viola et lui, ce sera un amour incommensurable, platonique et secret. Un amour qui va peser sur leurs décisions et leur destin.
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Douceur de marbre.
Jean Baptiste Andrea mérite un Master en souvenirs d'enfance... difficiles. C'est le Rémi sans famille des rentrées littéraires, un Dickens qui twiste les grandes espérances. Après une histoire d'amour et d'orphelin dans le remarquable « Des diables et des saints » sur des airs de piano joué dans des aéroports, il troque le synthé pour le burin d'un sculpteur et polit un récit d'une beauté sans aspérité.
Mimo est né pauvre, son père est mort et son corps a oublié de grandir. Il est confié aux mauvais soins d'un sculpteur de pierre dépourvu de talent mais pas de méchanceté qui en fait plus son esclave qu'un apprenti. Sortez les mouchoirs. Les mauvais traitements endurcissent le jeune garçon dont le génie du caillou se révèle. Durant cette enfance, il va rencontrer son âme soeur, Viola, fille de très bonne famille à la réputation de sorcière, assoiffée de connaissances et qui refuse son destin de cruche mondaine dans une Italie qui penche de plus en plus vers le fascisme. le duce va doucher les rêves d'enfants et la religion va vendre son âme au diable.
L'écho favorable qui se propage concernant ce roman dans le qu'en-dira-t-on babéliote est mérité. La fougue romanesque du récit m'a pris en otage, évadé du temps, et je n'ai ressenti aucun essoufflement dans la narration. Un marathon de 575 pages couru au sprint du rocambolesque. Pas de temps mort, des personnages secondaires typés qui ne font pas que de la figuration, des dialogues qui sonnent comme de la poésie, des mystères de la création artistiques autour d'une sculpture maudite, de vaines quêtes de prestige ou de pouvoir et un contexte historique aussi trouble que passionnant.
Que demander de plus pour parfaire la nuée d'étoiles ? Et bien, peut-être un peu plus de caractère dans le trait de plume. La prose est à mon goût un peu trop enfantine, pas assez couillue et pas seulement parce qu'elle fréquente peu les chambres à coucher ou ne relate la violence que par le biais de ses conséquences. L'auteur évoque le crime de la veille, la trahison du lendemain, le chapitre toujours en léger différé. le romancier excelle dans les incidences et les retentissements, moins dans la description brute et crue d'un évènement. Même les passages où Minno s'égare un peu dans le stupre et la boisson ne risquent pas de faire rougir une colonie de nonnes.
L'écriture de Jean-Baptiste Andréa a les défauts de ses qualités, ou bien l'inverse, mais je préfère retenir le caractère très agréable de cette lecture qui dégage des ondes positives sous sa carapace dramatique, qui rassurera les âmes sensibles, cajolera les doux rêveurs et apaisera les âmes contemplatives. J'ai presque eu envie de manger du boulghour, de me lancer dans la poterie façon Ghost et penser du bien de mon voisin en refermant le livre. Il est parfois bon de bâillonner son mauvais esprit.
Mon côté fleur bleue asséchée dans l'herbier jauni de mes vieilles années a apprécié la relation platonique mais passionnée de Mimo et Viola, âmes qui se chamaillent et se rabibochent sans cesse, opposés qui s'attirent, s'éloignent et se rapprochent comme des aimants versatiles, qui ne peuvent vivre l'un sans l'autre mais qui sont lucides sur les frontières sociales qui les séparent. Leurs rencontres sont des petits moments de liberté sans filtre ni secret. La lucide extra-lucide et l'artiste apolitique se disent les choses qu'ils taisent au monde.
Un vrai plaisir tout public.
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Jean-Baptise Andrea apporte de belles réflexions sur l'art, à travers le personnage de Mimo, ou ceux qui le côtoient dans son milieu. « Moi aussi, un jour, j'ai cru que j'avais du talent. J'ai compris depuis qu'on ne peut pas avoir du talent. le talent ne se possède pas. C'est un nuage de vapeur que tu passes ta vie à essayer de retenir. » de Rome à Florence, de petits projets aux plus fastueux, la passion dévorante engloutit tout sur son passage. Il n'y a de temps pour rien d'autre, surtout pas celui de se forger ses propres opinions sur le monde dans lequel il évolue. La plongée dans cet art que je connaissais très mal au fond a été réellement fascinante. « Écoute-moi bien. Sculpter, c'est très simple. C'est juste enlever des couches d'histoires, d'anecdotes, celles qui sont inutiles, jusqu'à atteindre l'histoire qui nous concerne tous, toi et moi et cette ville et le pays entier, l'histoire qu'on ne peut plus réduire sans l'endommager. Et c'est là qu'il faut arrêter de frapper. Tu comprends ? » « Veiller sur elle » a été la découverte d'une plume fine, romanesque, intime et d'une réelle sensibilité qui force l'admiration. Jusque dans les descriptions, l'écriture de Jean-Baptise Andrea fascine et hypnotise. Mimo et Viola resteront à jamais de grands personnages de littérature difficiles à quitter et impossibles à oublier. Je recommande très fortement de se dégager du temps de cerveau disponible pour aborder ce roman en toute sérénité, car, puisque je vous dois la vérité, j'ai failli l'abandonner dans les cent cinquante premières pages par manque de temps et de concentration … Il fait partie de ces romans qui méritent une attention particulière pour se laisser l'opportunité de s'imprégner des mots, des atmosphères et des personnages. Interessant et bien écrit mais je n'ai pas accroché à 100%
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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