- [...] On ne connaît pas la nature quand on a été élevé dans un jardin ou un parc. Je plains les enfants des villes, riches ou pauvres ! Ils ne sauront jamais ce qu'est une forêt. Il faut avoir été dans une forêt dès qu'on tient sur ses jambes, y avoir marché beaucoup, dormi dans la chaleur du jour, frissonné de peur quand l'ombre vient et qu'on ne sait pas si on en sera sorti avant la nuit.
Marie avait enfin le plus précieux des dons, celui sans lequel tous les autres sont de peu de prix, la grâce qui appelle le désir des dieux et des hommes.
— Puisque nous parlons aujourd’hui de sujets défendus, mon cher Szeps, avez-vous jamais réfléchi à ce que peut être la vie privée d’un homme comme moi ? Le plus pauvre bougre a le droit de choisir sa femme. « Il faut que chaque Jeannot trouve sa Jeannette » dit Voltaire. Mais pour nous autres, princes, la raison d’Etat décide… Et si je n’ai pas trouvé ma Jeannette ?… Tant pis, je suis bouclé jusqu’à la fin. Vous me direz que je puis avoir des distractions au dehors et qu’elles ne manquent pas. Parbleu, je le sais bien. Mais quand on a une femme querelleuse, ce n’est pas la distraction que l’on cherche hors de chez soi, c’est l’oubli… C’est un peu plus grave.
Dans les opérettes qui ont porté l'humeur de Vienne à travers le monde entier, tout se passe sur un rythme de valse qui touche le cœur et le caresse sans y pénétrer ; au troisième acte, il y a traditionnellement un moment dramatique : les amants se brouillent, vont se tuer, ou se quitter, ce qui est pire.
- Est-ce une vie ? dit-il. Il n'y a pas une pièce dans ce palais où je puisse avoir la paix, pas un coin où je sois assuré d'être seul une heure. Ma femme - qu'elle aille au diable ! - ne me laisse pas souffler !
La pire obligation du métier de prince est peut-être de dissimuler toujours.
Il [François-Joseph, empereur d'Autriche et roi de Hongrie] était le seul maître de la double monarchie ; les problèmes les plus compliqués de dix Etats faits de pièces et de morceaux, où partis et nationalités se combattaient âprement, où les luttes personnelles étaient rendues plus vives par l'opposition des races, n'attendaient que de lui leur solution. Il était pour ces peuples l'unité vivante de l'empire.
Parfois elle l'avait quelques instants pour elle seule. Elle lui racontait des contes de fées et l'entraînait à sa suite dans un monde merveilleux. Tous deux aimaient à parler de l'existence mystérieuse des lutins, des nains barbus et des gnomes qui habitent au fond des bois. De tels moments étaient rares et, avec les années, le devinrent de plus en plus.
Bien qu'elle fût attachée à son fils, l'impératrice acceptait cette séparation avec fatalisme. "Toutes les vies sont isolées, pensait-elle, et les nôtres plus que celles des autres."
Eh bien, j'ai fait une découverte, oui, une grand découverte, c'est que je n'ai qu'une vie devant moi et que je veux être... j'ai presque honte de vous le dire car ce mot n'a peut-être jamais été prononcé ici... je veux être heureux.
Ainsi les tendres racines d’un arbrisseau savent-elles dans le terrain où elles cherchent leur nourriture attirer et absorber les seuls sucs qui leur soient bienfaisants et par lesquels l’arbre va se développer et grandir.